Cette décision n’est pas définitive, les avocats d’E. İmamoğlu vont la contester en appel. Mais c’est une condamnation très lourde de sens politique. Si la peine est confirmée, E. İmamoğlu ne sera pas incarcéré, mais il sera interdit de vie politique. Il sera donc déchu de son fauteuil de maire, et dans l’impossibilité de se présenter face à Recep Tayyip Erdoğan.
Le maire très populaire de la plus grande ville turque, qui cache de moins en moins ses ambitions présidentielles, était accusé d’avoir qualifié d’« idiots », donc d’avoir « insulté » les membres du Haut Conseil électoral qui avaient invalidé sa victoire aux élections de mars 2019.
E. İmamoğlu a toujours affirmé que ses propos visaient Süleyman Soylu, ministre de l’Intérieur, qui l’avait lui-même traité d’« idiot ». Il avait de nouveau gagné l’élection en juin 2019, avec 786 000 voix de plus que lors du premier vote. Ce résultat, le président turc l’avait vécu comme une humiliation personnelle.
Dans sa première réaction, E. İmamoğlu s’est montré combatif, assurant que « quelques personnes ne peuvent reprendre une fonction accordée par le peuple ». Et d’ajouter que la « lutte commence avec encore plus de force. »