Dans la nuit du 20 au 21 mai, le Hezbollah a annoncé la mort d’un autre de ses combattants, Kassem Afif Saklawi, né en 1987, et originaire de Ras el-Aïn. Dans un message publié sur X, l’armée sioniste a indiqué que l’homme « était responsable de la planification et de l’exécution d’attaques à la roquette et de tirs antichars en direction d’Israël depuis le secteur côtier du Liban ». Avec la mort de ce combattant, le Hezbollah aura perdu 310 de ses membres depuis le début des hostilités avec Israël le 8 octobre, selon un décompte réalisé par le quotidien libanais L’Orient-Le Jour. Le Hezbollah a annoncé de son côté avoir repéré, aux premières heures du mardi, un groupe de soldats israéliens en mouvement à proximité du site Al-Raheb avant de les cibler avec des roquettes et des obus d’artillerie. Plus tard, les sirènes ont retenti à Elon, Goren, Hanita, Yaara et Arab Al-Aramsha en Galilée occidentale, craignant l’infiltration de drones. Des médias israéliens ont signalé, dans l’après-midi, un incendie qui s’est propagé à l’intérieur d’une position de l’armée israélienne à Har Dov, dans les fermes libanaises occupées de Chebaa. Des missiles ont été tirés par la résistance libanaise, en début de soirée, contre le site de Zabidine.
Avant cela, la journée du 20 mai fut particulièrement sanglante. Le Hezbollah avait annoncé le martyre de cinq de ses combattants, deux dans une frappe contre la localité frontalière de Meïs el-Jabal, deux autres dans un raid aérien contre la ville de Naqoura et un dernier dans une frappe israélienne en Syrie, à Qousseir, ou le Hezbollah est présent. Une information également confirmée par l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), source controversée basée à Londres. Celui-ci a indiqué que la frappe israélienne sur la localité syrienne, non loin de la frontière libanaise, avait tué six personnes, dont un membre du Hezbollah. Le raid aurait ciblé « l’un des quartiers généraux ». Outre ses attaques meurtrières, Tsahal a également mené des opérations dans plusieurs localités du sud du Liban, provoquant d’importants incendies. Le Hezbollah a répliqué en lançant 12 opérations. Il a affirmé avoir bombardé la « caserne israélienne de Ramim », face au village libanais de Markaba. Et lancé une attaque avec des « missiles téléguidés » contre « un centre de l’armée israélienne à l’entrée est de Ghajar », village transfrontalier dont la partie libanaise a été occupée en juillet 2023 par Israël. Selon le site du parti, Al-Manar, les missiles lancés « ont frappé une position où étaient stationnés des officiers ennemis, faisant des morts et des blessés ». Il affirme aussi avoir observé l’armée israélienne « évacuer ses victimes ». Le site de Jal al-Alam a été attaqué avec des missiles qui, assure le Hezbollah, ont atteint leur cible avec précision. Et affirmé que ses combattants ont ciblé les sites israéliens de Metulla, de Ramya et d’Al-Marj avec des armes appropriées. Le déploiement des soldats d’occupation à proximité du site d’Al-Malikiyah a aussi été pilonné avec des obus d’artillerie au même titre que le centre de l’armée d’occupation à l’entrée est du village de Ghajar, tuant et blessant tous les soldats pris pour cible. Les forces d’occupation ont été dépêchées sur le lieu de cette frappe pour évacuer les soldats blessés. La Résistance a en outre diffusé une vidéo montrant les tirs de ses combattants ciblant la caserne de Branit et le site de Malkiya. Quant aux agressions contre le Liban, l’artillerie de l’occupation a bombardé, lundi, la périphérie des localités de Houla et Al-Wazzani. Un drone de l’occupation a également, ciblé lundi soir, une moto dans la localité de Mansouri, près de Tyr, au sud-Liban. Une personne est tombée en martyre et une autre blessée.
Cette escalade est néanmoins voulue par le Hezbollah lui-même qui a pris l’initiative d’étendre ses frappes et d’utiliser de nouvelles armes depuis quelques jours. Le 17 mai, l’armée israélienne avait annoncé avoir identifié « 75 lancements » depuis le Liban. Le Hezbollah a également pour la première fois utilisé un drone muni de roquettes S5, habituellement tirées depuis des avions et hélicoptères de combat, signale encore al-Manar.
Le Hezbollah avait publié la vidéo d’une attaque menée le 16 mai, montrant un drone tirant deux projectiles sur les hauteurs de Metoula (village israélien limitrophe) avant de continuer son survol pour exploser sur une autre position militaire. Citant une source au sein du parti chiite, L’Orient-Le Jour indique que le Hezbollah « a opté pour l’escalade afin d’empêcher les Israéliens de faire de même ». « Le but est de dire aux Israéliens que le parti est capable d’élargir le conflit, qu’il est prêt pour cela et qu’il peut leur infliger de lourdes pertes s’ils choisissent l’escalade », a déclaré cette source du quotidien libanais.
Autre fait marquant, le Hezbollah, qui se cantonnait à des actions militaires à la frontière, a ciblé Tibériade qui se trouve à plus de 30 kilomètres de la zone limitrophe. De son côté, Israël menace toujours d’une intervention terrestre si le Hezbollah ne se retire pas de la frontière. Yoav Gallant, ministre israélien de la Défense, a déclaré le 8 mai que « l’été pourrait être tendu », laissant planer la possibilité d’une intervention terrestre au Sud-Liban, rapporte le média I24. Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah, devrait prendre la parole le 25 mai pour aborder plus en détails la question du front nord.