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Le Conseil de sécurité appelle à un Cessez-le-feu immédiat à Gaza : L’Oncle Sam s’abstient lors du vote d’une résolution non contraignante

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Après plus de cinq mois de guerre, le Conseil de sécurité de l’ONU a enfin adopté lundi une résolution exigeant un « cessez-le-feu immédiat » à Gaza, un appel bloqué plusieurs fois par les Etats-Unis qui se sont cette fois abstenus, accentuant la pression sur leur allié israélien.
Le Conseil de sécurité appelle à un Cessez-le-feu immédiat à Gaza : L’Oncle Sam s’abstient lors du vote d’une résolution non contraignante

La résolution adoptée sous les applaudissements par 14 voix pour, et une abstention, « exige un cessez-le-feu immédiat pour le mois du ramadan » – qui a déjà commencé il y a deux semaines -, devant « mener à un cessez-le-feu durable », et « exige la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages ». Elle est intervenue alors que le ministère de la Santé à Gaza signale que l’occupation a commis 11 massacres dans la bande de Gaza causant 107 martyrs et 176 blessés en 24 heures.  Son dernier bilan établi lundi monte à 32 333 martyrs et 74 694 blessés depuis le 7 octobre. Des affrontements entre la résistance palestinienne et les forces d’occupation dans le quartier d’Al-Zahraa au centre de la bande de Gaza se poursuivaient en ce début de semaine alors que les hélicoptères de l’occupation tiraient intensément à l’ouest de la ville de Khan Younes alors que le Croissant-Rouge palestinien a signalé de violents bombardements et tirs à proximité de l’hôpital Al-Amal, unité désormais déclarée hors service ! Nul besoin de rappeler à ce sujet les sièges auxquels sont soumis les unités hospitalières Al-Chifa et Al-Nasser après des exécutions sommaires du personnel médical et des malades…

A noter, que cette résolution n’est pas contraignante au sens propre du terme à l’entité sioniste car elle n’est pas enregistrée sous le chapitre 7 de la charte de l’ONU qui consiste à régler un différend ou un conflit en imposant une solution accompagnée de mesures contraignantes. Ce qui n’est pas le cas dans cette résolution. Et d’autre part, le conseil de sécurité ne peut imposer ses décisions que pour les questions liées à la sécurité et à la paix internationales qui sont obligatoirement votées à l’unanimité des membres permanents. « Depuis cinq mois, le peuple palestinien souffre terriblement. Ce bain de sang a continué trop longtemps. C’est notre obligation d’y mettre un terme. Enfin, le Conseil de sécurité prend ses responsabilités », s’est félicité Amar Bendjama, ambassadeur algérien même si les résolutions du Conseil, contraignantes ou non , sont régulièrement ignorées par les Etats concernés.

Contrairement au texte américain rejeté vendredi par des vetos russe et chinois, le dernier ne lie pas ces demandes aux efforts diplomatiques du Qatar, des Etats-Unis et de l’Egypte, même s’il « reconnait » l’existence de ces pourparlers visant à une trêve accompagnée d’un échange d’otages et de prisonniers palestiniens.

Vendredi, la Russie et la Chine avaient mis leur veto à un projet de résolution américaine soulignant la « nécessité » d’un « cessez-le-feu immédiat » à Gaza en lien avec les négociations pour la libération des otages capturés lors de l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre sur le sol israélien. Certains observateurs y avaient vu une évolution substantielle de la position de Washington, sous pression pour limiter son soutien à Israël.

Les Etats-Unis s’étaient en effet jusqu’alors systématiquement opposés au terme « cessez-le-feu » dans les résolutions de l’ONU, bloquant trois textes en ce sens. Mais le texte US rejeté n’appelait pas explicitement à un cessez-le-feu immédiat, utilisant une formulation estimée ambiguë par les pays arabes, la Chine et la Russie, laquelle a dénoncé le « spectacle hypocrite » des Etats-Unis.
La résolution adoptée lundi est issue du travail des membres non-permanents du Conseil, qui ont négocié tout le week-end avec les Etats-Unis pour tenter d’éviter un nouvel échec, selon des sources diplomatiques. La résolution réclame d’autre part la « levée de tous les obstacles » à l’aide humanitaire.

Le Conseil, largement divisé sur le dossier israélo-palestinien depuis des années, n’avait pu jusqu’alors adopter depuis le 7 octobre sur cette question que deux résolutions (sur huit soumises au vote), essentiellement humanitaires. Sans grand résultat: après cinq mois et demi de guerre, l’entrée de l’aide à Gaza, assiégée, reste largement insuffisante et la famine plane. La nouvelle résolution condamne d’autre part « tous les actes terroristes », mais sans mentionner les attaques du Hamas du 7 octobre. Aucune résolution adoptée par le Conseil ou l’Assemblée général de l’ONU depuis le 7 octobre n’a condamné spécifiquement le Hamas, une absence systématiquement fustigée par l’occupant israélien.
Dimanche, la vice-présidente Kamala Harris avait menacé l’entité sioniste de « conséquences » en cas d’offensive à Rafah.

A signaler que le gouvernement israélien a estimé immédiatement que l’abstention US à la résolution de l’ONU en faveur d’un cessez-le-feu nuisait à ses efforts de guerre et à la libération des otages à Gaza. Plus, après l’abstention US à l’ONU, Benjamin Netanyahu a annulé le déplacement de son proche conseiller Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques, et du chef du conseil de sécurité nationale, Tzachi Hanegbi, qui devaient se rendre à Washington pour discuter notamment de l’opération militaire sur Rafah.

Reste que le ministre israélien de la Guerre Yoav Gallant se trouvait déjà à Washington, dans le cadre d’une délégation distincte. Il aura probablement eu le temps de rencontrer ses homologues américains pour discuter entre autres de la livraison d’armes des Etats-Unis à Israël, alors que la pression se fait de plus en plus forte sur Joe Biden pour contrôler la conformité au droit international humanitaire de l’utilisation des armes destinées à Tel-Aviv. Les États-Unis sont en retour « très déçus » de cette décision, a déclaré un porte-parole de la Maison Blanche ce 25 mars.

Le Hamas salue le texte

Le Hamas a salué l’appel du Conseil de Sécurité de l’ONU à un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza. Il a souligné la nécessité de parvenir à un cessez-le-feu permanent qui conduirait au retrait de toutes les forces d’occupation de la bande de Gaza et au retour des déplacés dans leurs foyers d’où ils sont partis. Comme il a affirmé qu’il était prêt à s’engager dans un échange immédiat de prisonniers qui conduirait à la libération des prisonniers des deux côtés «  Dans le contexte du texte de la résolution, nous soulignons l’importance de la liberté de mouvement des citoyens palestiniens et de l’accès de tous les besoins humanitaires à tous les résidents, dans toutes les zones de la bande de Gaza, y compris les équipements lourds pour transporter les décombres, afin que nous puissions enterrer nos martyrs qui sont restés sous les décombres pendant des mois », assure-t-il.

Le mouvement a appelé le Conseil de sécurité à « faire pression sur l’occupation pour qu’elle adhère au cessez-le-feu et mette fin à la guerre de génocide et de nettoyage ethnique contre notre peuple ». Parallèlement, le Hamas a réaffirmé  «  le droit de notre peuple palestinien à établir son État palestinien indépendant et souverain avec alQods pour capitale, ainsi que le droit au retour et à l’autodétermination, conformément aux résolutions internationales et au droit international ».

Le Conseil, largement divisé sur le dossier israélo-palestinien depuis des années, n’avait pu jusqu’alors adopter depuis le 7 octobre sur cette question que deux résolutions (sur huit soumises au vote), essentiellement humanitaires. Sans grand résultat : l’entrée de l’aide à Gaza, assiégée, reste largement insuffisante et la famine plane.

Le bureau médiatique du gouvernement dans la bande de Gaza a publié, dimanche 24 mars, une mise à jour des statistiques les plus importantes de la guerre, désormais entrée dans son 170e jour. Il a précisé que « l’occupation a commis (2 848) massacres qui ont fait ️(39 226) martyrs et personnes disparues, dont ️(14 280) enfants martyrs. 27 de ces enfants ont péri à cause de la famine ». Et de recenser: « (9 340) martyrs de femmes, (364) martyrs du personnel médical, (48) martyrs de la défense civile, (136) martyrs de journalistes, (7 000) disparus et (74 518) blessés ».

Le bureau a précisé que « 73 % des victimes sont des enfants et des femmes ». Les statistiques ont fait état de (17 000) enfants qui vivent sans leurs parents ou sans l’un d’eux, tandis que (11 000) blessés doivent voyager pour se faire soigner « afin de sauver une vie dangereuse ».

A signaler aussi que d’après Handicap International, près de 3 000 des 45 000 bombes israéliennes lancées sur la bande de Gaza entre le 7 octobre et la mi-janvier, n’ont pas explosé, a averti le 25 mars un responsable de cette ONG spécialisée dans l’action contre les mines.

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