« Le Maroc a des relations exceptionnelles avec la Mauritanie », grâce notamment « aux liens historiques, la proximité géographique, et les liens spirituels entre les deux peuples. Des relations qui revêtent une importance spéciale pour Sa Majesté le roi, Mohammed VI », a-t-il expliqué.
Et d’enchainer en rappelant la communication téléphonique du 20 novembre 2020, entre les deux chefs d’Etat. Lors de cet entretien, le souverain avait fait part de sa « disposition à effectuer une visite officielle dans la République Islamique de Mauritanie, adressant en même temps l’invitation à Son Excellence le Président pour visiter son deuxième pays, le Royaume du Maroc», indiquait alors le cabinet royal dans un communiqué.
Dans sa déclaration, N. Bourita a couvert d’éloges la politique menée par le président M. Cheikh Ould El Ghazouani, au pouvoir depuis août 2019. « Grâce à ses actions, la Mauritanie est aujourd’hui un pôle de stabilité dans les régions du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest (…) La Mauritanie est un élément essentiel dans toute équation de stabilité dans la région », a spécifié N. Bourita.
Les entretiens entre les deux parties ont porté aussi sur l’initiative lancée, le 6 novembre 2023, par roi Mohammed VI portant sur l’accès des pays du Sahel à l’Atlantique, a révélé le chef de la diplomatie. « La Mauritanie a sa place, son rôle et elle est un acteur essentiel dans cette initiative, conformément à la vision de Sa Majesté le roi Mohammed VI », a affirmé le chef de la diplomatie marocaine.
Pour rappel, Nouakchott n’a pas pris part à la réunion ministérielle, tenue le 23 décembre à Marrakech, entre le Maroc et les pays du Sahel (Mali, Tchad, Niger et Burkina Faso). « Une absence qui n’est pas sans soulever des interrogations alors que les relations mauritano-marocaines sont bonnes et les pays coopèrent à plusieurs niveaux », avaient alors relevé des médias mauritaniens. Nouakchott a toujours répondu présent aux initiatives destinées à la région du Sahel. En septembre 2010, le voisin du sud avait participé à la création de la Coordination de Tamanrasset, en Algérie. En février 2014, la Mauritanie était membre fondateur du G5 Sahel, lancé par la France.
Avant sa venue à Rabat, M. Salem Ould Merzoug s’est réuni avec les présidents algérien, Abdelmadjid Tebboune, et le tunisien, Kaïs Saïed, respectivement les 16 et 19 janvier. A Rabat, Alger et Tunis, le chef de la diplomatie était porteur de messages présidentiels aux trois chefs d’Etats.
La hausse des taxes imposée, depuis le 1er janvier par le gouvernement mauritanien dans la loi de finances 2024, aux importations agricoles marocaines en Mauritanie, était également au menu des entretiens entre les deux responsables. « Les deux pays continuent de résoudre toutes les questions en suspens entre Rabat et Nouakchott y compris l’affaire des nouvelles taxes douanières. Tout différend trouvera une issue dans le cadre de la concertation et nous travaillons dans ce sens », a affirmé le chef de la diplomatie mauritanienne à la presse.
Nouakchott a décrété une augmentation, d’une durée de trois mois, des taxes sur les produits agricoles marocains, pour « protéger le produit national ». Une mesure défendue par l’exécutif mauritanien lors de la séance des questions orales au Parlement, le 15 janvier. En revanche, le Forum des consommateurs a mis en garde contre une flambée des prix des légumes et fruits sur le marché local. Parallèlement à cette crise douanière entre Rabat et Nouakchott, l’Algérie a envoyé, par voie maritime, 25 tonnes d’oignon à la Mauritanie.
