À l’exception de la courte période au pouvoir des Frères musulmans, l’Égypte a toujours soutenu le pouvoir et l’armée régulière de Damas tout en réclamant l’ouverture de négociations de réconciliation nationale. Pour Le Caire, la crise en Syrie, comme au Yémen et en Libye, ouvre la voie aux ingérences étrangères.
Il n’est donc pas étonnant que les deux chefs de diplomatie soient d’accord sur la plupart des sujets.
Samedi, « les discussions ont porté sur les moyens d’aider le peuple syrien à restaurer son unité et sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire », a indiqué la diplomatie égyptienne, alors que des secteurs du nord de la Syrie échappent encore au pouvoir de Damas. Les deux ministres se sont mis d’accord « pour renforcer le dialogue » bilatéral, selon ce même communiqué. Depuis le séisme qui a dévasté la Syrie ainsi que la Turquie, des pays arabes ont repris contact et envoyé de l’aide à Damas.
Les relations égypto-syriennes remontent à l’époque pharaonique et plus récemment, sous Gamal Abdel Nasser, les deux pays étaient formellement unis. On estime à plus d’un million le nombre de Syriens établis en Égypte où beaucoup ont monté des affaires industrielles, commerciales ou dans la restauration. La reprise formelle des relations se fera, sans doute, après le sommet de la Ligue arabe qui se tiendra en Arabie saoudite le 19 mai.
Cette visite survient alors que la Syrie sort progressivement de son isolement diplomatique dans le monde arabe, après en avoir été mise au banc en raison de la répression de la révolte qui a déclenché la guerre dans ce pays en 2011. Le chef de la diplomatie égyptienne était à Damas pour apporter le soutien de l’Égypte après le séisme. Fin 2018, les Émirats avaient déjà rouvert leur ambassade à Damas. Et en mars 2022, Bachar al-Assad a effectué à Abou Dhabi sa première visite dans un pays arabe. La Syrie est toujours suspendue de la Ligue arabe qui siège au Caire.