Dans une opération militaire majeure, l’armée arabe syrienne, appuyée par les forces armées russes, a infligé de lourdes pertes aux groupes djihadistes actifs dans les provinces d’Alep, Idlib et Hama. Selon l’armée syrienne, « plus de 400 terroristes, dont plusieurs étrangers, ont été éliminés au cours des dernières heures grâce à des frappes précises. »
Des efforts coordonnés ont permis la destruction de plusieurs cibles stratégiques, incluant cinq quartiers généraux, sept dépôts d’armes et plusieurs centres de commandement utilisés par les islamistes. « L’armée syrienne est prête à poursuivre ses tâches jusqu’à la restauration du contrôle sur chaque pouce de terre profanée par les terroristes », a déclaré le commandement syrien dans un communiqué diffusé sur ses canaux officiels.
Dans ce contexte, Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a confirmé lundi le soutien de la Russie à son allié syrien. « Nous continuons bien sûr à soutenir le président syrien Bachar al-Assad », a-t-il affirmé lors d’un point presse à Moscou, ajoutant que « des contacts étaient maintenus aux niveaux appropriés ». D. Peskov a également souligné que la Russie analysait la situation actuelle en Syrie et « travaille à l’élaboration d’une position stratégique visant à stabiliser la région ».
L’opération militaire conjointe, menée à l’aide de frappes aériennes, de tirs d’artillerie et de missiles, a également permis de neutraliser des positions d’artillerie lourde, des systèmes de lance-roquettes multiples et des entrepôts abritant des drones. Ces succès militaires marquent une avancée dans la lutte contre les factions armées, qui, selon les sources militaires syriennes citée par l’agence de presse TASS, « commencent déjà à fuir leurs positions face aux pertes considérables subies ». Cependant, ces succès ne sont pas sans défis. L’espace aérien syrien reste une zone de tension majeure. La coalition internationale dirigée par les États-Unis a été accusée par le gouvernement local de violer à plusieurs reprises les protocoles mis en place pour résoudre le conflit, exacerbant les risques d’incidents aériens. En novembre 2024 seulement, pas moins de 345 violations de l’espace aérien syrien par des appareils de la coalition ont été signalées. « Ces actions irresponsables continuent de créer des conditions propices aux accidents et d’aggraver la situation dans la région », a affirmé à TASS un représentant militaire syrien.
Pour sa part, le porte-parole du Kremlin a commenté avec prudence les attaques survenues dans plusieurs grandes villes syriennes, rappelant que « des discussions avec Damas sont en cours et qu’une position concrète sera adoptée pour répondre à cette escalade ». Malgré ces tensions, le commandement syrien se montre résolu : « Nous ne prêterons pas attention aux rumeurs concernant un prétendu effondrement des lignes syriennes. Les résultats sur le terrain prouvent que la lutte contre le terrorisme avance avec efficacité.»
À l’initiative de l’Iran, les président russe et iranien ont eu un entretien téléphonique ayant pour sujet principal la crise en Syrie, rapporte le service de presse du Kremlin. La discussion a principalement porté sur la situation aggravée dans la République arabe syrienne. L’agression massive des groupes terroristes et des formations armées est perçue comme une menace pour la souveraineté, la stabilité politique et socio-économique de l’État syrien. Un soutien inconditionnel a été exprimé pour les actions des autorités légales de la Syrie visant à restaurer l’ordre constitutionnel et l’intégrité territoriale du pays. Vladimir Poutine et Massoud Pezechkian ont également discuté des questions actuelles du développement de la coopération entre les deux pays dans divers domaines, tenant compte notamment des accords conclus lors des négociations à Kazan le 23 octobre dans le cadre du 16e sommet des BRICS. Le 27 novembre, l’« opposition » syrienne a lancé une vaste offensive sur un large front, dans le sillage, il faut le rappeler, de la trêve fragile entre Israël et le Hezbollah libanais. Les attaques sont menées par les membres de Hayat Tahrir al-Cham et d’autres groupes terroristes. Il s’agit du premier affrontement d’une telle ampleur entre les terroristes et l’armée syrienne depuis mars 2020, lorsque, sous la médiation de la Turquie et de la Russie, les parties se sont entendues sur un cessez-le-feu. Le 30 novembre, Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères a eu un entretien téléphonique avec Abbas Araghchi, son homologue iranien, sur la dégradation de la situation en Syrie. La conversation a aussi eu lieu à l’initiative de la partie iranienne. Au cours de la discussion, les deux ministres « ont exprimé une extrême préoccupation face à l’escalade dangereuse de la situation en Syrie en raison de l’incursion terroriste des groupes armés dans les provinces d’Alep et d’Idleb ».
A rappeler aussi que M. Pezeshkian et Mohammed Shia al-Sudani, Premier ministre irakien, se sont entretenus, dimanche, de la guerre de Gaza et des derniers développements en Syrie. M.S. Al-Sudani a reçu un appel téléphonique de M. Pezeshkian, selon un communiqué du bureau des médias du premier ministre irakien. Les deux dirigeants ont discuté de l’évolution de la situation dans la région, « notamment des derniers événements en Syrie, ainsi que de la situation actuelle en Palestine, y compris la guerre incessante et les crimes commis par les forces d’occupation sionistes contre les civils et les infrastructures vitales dans la Bande de Gaza ». Le communiqué souligne que les deux dirigeants ont souligné « l’importance de poursuivre et de coordonner les efforts de tous les pays de la région pour mettre fin à la guerre à Gaza et pour empêcher la détérioration de la situation en Syrie ».
A signaler qu’ordre a été donnée à l’armée irakienne pour boucler la frontière avec la Syrie. Un vaste mouvement de troupes a été annoncé dans ce cadre-là avec la participation des unités anti-terroristes du Hachd Al-Chhabi. Le commandant en chef de ce groupe armée d’appoint a par ailleurs démenti toute participation de ses unités aux combats en Syrie.
Soutien arabe
Sur le terrain, les forces armées syriennes avaient lancé, samedi, des frappes d’artillerie et de missiles sur des positions terroristes à Alep et Idlib, selon un rapport de l’agence de presse officielle syrienne SANA. L’aviation syrienne a ciblé un convoi militaire appartenant à des groupes terroristes dans le centre d’Alep, tuant ou blessant de nombreux terroristes.
Des frappes d’artillerie lourde et de missiles ont également été menées sur des bastions terroristes dans le village de Flaifel, dans la banlieue d’Idlib, au nord-ouest de la Syrie.
Des avions de guerre syriens et russes ont également mené des opérations conjointes ciblant des véhicules appartenant aux terroristes à travers Alep, selon Al-Ahed News.
Le commandement général de l’armée syrienne a déclaré dans un communiqué vendredi que les forces armées à Alep et Idlib repoussaient activement une offensive de grande envergure du Front al-Nosra, filiale d’Al-Qaida rebaptisée HTC. Les terroristes ont lancé une offensive majeure contre l’armée syrienne dans l’ouest d’Alep mercredi.
Les attaques des groupes terroristes ont coïncidé avec les menaces directes du Premier ministre israélien contre la Syrie après qu’il a annoncé un cessez-le-feu au Liban.
L’armée syrienne a contré une offensive du groupe terroriste Jabhat al-Nosra, neutralisant environ 1 000 islamistes près de Hama. Les combats sont intenses depuis le 27 novembre. L’armée a également empêché les terroristes de percer au nord de la ville de Hama, plusieurs localités ayant été libérées (Tell al-Nasiriyah, Tal al-Saman, Zur al-Jadid, Zur al-Mahruka, Zur al-Haysa, Zor Qusayyah et Zor Belhussein), selon le ministère syrien de la Défense. Selon le ministère, les avions de l’armée de l’air syrienne continuent de détruire les positions fortifiées des djihadistes de Jabhat al-Nosra aux alentours d’Alep et d’Idlib. Les forces aériennes syriennes et russes ont intensifié leurs frappes sur les positions des terroristes et leurs lignes de ravitaillement, selon le commandement de l’armée syrienne.
Le 29 novembre, les islamistes sont entrés dans Alep, la deuxième ville du pays. Les forces gouvernementales ont depuis stoppé l’avancée du groupe terroriste, les forces aériennes russes et syriennes ayant lancé des frappes contre les djihadistes au cours des derniers jours. L’armée arabe syrienne a également affirmé que les frappes avaient infligé des pertes dévastatrices aux terroristes. Moscou a qualifié cette offensive d’« attaque contre la souveraineté de la Syrie dans la région » et a exhorté Damas à y rétablir « l’ordre dès que possible ».
Face à cette poussée de fièvre sur l’échiquier syrien, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, l’Egypte et l’Irak ont manifesté leur soutien politique au président syrien face à l’agression des djihadistes et à la prise d’Alep. Outre le soutien de ses alliés traditionnels, la Russie et l’Iran, outre la Chine, Damas a reçu un soutien politique de la part de plusieurs capitales arabes par rapport aux récents évènements à Alep qui fragilisent encore un peu plus le pays.
Badr Abdel Aty, ministre égyptien des Affaires étrangères, a eu un appel téléphonique dans la soirée du 29 novembre avec Bassam Sabbagh, son homologue syrien, « pour discuter des récents développements dans le nord de la Syrie, en particulier à Idlib et à Alep », selon un communiqué officiel de la diplomatie égyptienne. Le Caire a exprimé sa « préoccupation » face à l’évolution des événements dans les villes d’Idlib et d’Alep, soulignant samedi dans un communiqué officiel son soutien aux institutions étatiques syriennes et l’importance de leur rôle dans la « lutte contre le terrorisme ». Le prince Faisal bin Farhan bin Abdullah, ministre saoudien des Affaires étrangères, a reçu le 29 novembre un appel téléphonique de B. Sabbagh. Les deux hommes ont évoqué les derniers évènements en Syrie. Riyad et Damas avaient normalisé leurs relations diplomatiques en 2023 après plus de 10 ans de rupture. De surcroît, les Emirats arabes unis ont apporté leur soutien politique à la Syrie. En effet, au cours d’un appel avec le Président B. el-Assad, Mohammed ben Zayed, président émirati, a affirmé « la solidarité des Émirats arabes unis avec la Syrie et leur soutien dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme ».
De son côté, la Ligue arabe a publié un communiqué le 30 décembre, déclarant qu’elle « suit avec une grande préoccupation les développements sur le terrain en Syrie et souligne la nécessité de respecter l’unité, la souveraineté et l’intégrité territoriale de la République arabe syrienne », rapporte la filiale arabe de CNN.