Les chiffres du génocide israélien à Gaza pour minorés qu’ils sont pour l’heure donnent le tournis : 44.466 martyrs et 105.358 blessés, tel est le nouveau bilan fait par le ministère de la Santé à Gaza. Il s’agit du bilan de 4 massacres contre les familles qui a fait 37 martyrs et 108 blessés pendant les 24 dernières heures. Le directeur de l’hôpital Kamal Adwan assure de son côté que 200 martyrs sont toujours sous les décombres de leurs maisons détruites par l’armée d’occupation au nord de la bande de Gaza pendant le dernières 24 heures. Dans ce mouroir à ciel ouvert, l’Unrwa a annoncé suspendre la livraison d’aide par un point de passage clé depuis Israël. A Khan Younes, un raid israélien a visé samedi un véhicule qui distribuait de de la farine aux Palestiniens. 11 martyrs ont été recensés selon un bilan provisoire. Il est également question que 3 humanitaires travaillant pour l’ONG américaine World Central Kitchen (WCK) ont été tués dans un raid ciblant leur véhicule qui circulait sur l’artère Salaheddine au nord-est de Khan Younes. L’armée d’occupation israélienne a prétendu avoir « visé la voiture d’un terroriste qui a participé au massacre du 7 octobre », arguant « enquêter pour savoir si le terroriste travaillait pour le WCK ». Après la frappe qui a causé la mort de deux autres Palestiniens, l’ONG américaine a annoncé samedi suspendre, elle aussi, ses opérations dans la bande de Gaza. Le mois d’avril dernier, l’armée d’occupation a tué 7 travailleurs dans cette organisation à Gaza et a prétendu avoir « commis une erreur ».
De même un officier de la défense civile est tombé en martyr dans le raid israélien sur une maison à Jabalia au nord de l’enclave. Les médias palestiniens ont rapporté la mort du 191ème journaliste tué par l’armée d’occupation, Mamdouh Qanita, d’un tir de drone en pleine tête dans la cour de l’hôpital al-Maamabani (St Baptiste) à Gaza et des raids meurtriers sur la maison de la famille Aaliane à Beit Lahia, sur une école qui héberge des déplacés à Jabalia…
Dans la journée, « près de 100 Palestiniens sont tombés en martyr dans des carnages israéliens au cours des dernières 24 heures, suite à des bombardements subis par la Bande », a déclaré Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile, dans un communiqué. « Le massacre le plus meurtrier était le résultat du bombardement d’une maison appartenant à la famille Al-Araj à Tal al-Zaatar, au nord de la Bande, abritant plus de 40 personnes », a-t-il signalé. « La Défense civile demeure paralysée arbitrairement dans l’ensemble des régions au nord de Gaza, du fait de l’agression israélienne continue, des milliers de citoyens devenant démunis d’assistance humanitaire et médicale », a-t-il ajouté. Et de rappeler que « l’armée israélienne a attaqué les équipes de la Défense civile, le 23 octobre dernier, pris le contrôle de la plupart de leurs véhicules et les as dispersés vers le centre et le sud de la Bande, enlevant 10 d’entre eux. » Pis, le chef de l’Autorité des Affaires des Prisonniers a laissé entendre que les détenus de la bande de Gaza dans les geôles de l’occupation sont délibérément tués et l’occupation ne tient pas compte de leur vie dans les prisons.
Il y a lieu de relever aussi que l’armée d’occupation a annoncé la mort de l’un de ses militaires qui avaient été faits prisonnier pendant l’attaque Déluge d’al-Aqsa du 7 octobre 2023. Il s’agit d’Omer Neutra, a confirmé le Grand Rabbin militaire après l’examen de l’ensemble des preuves et sur la base d’informations fiables, alors que sa dépouille est toujours à Gaza. Ce commandant d’un équipage de char au poste « Maison Blanche », du 77 bataillon de la 7eme Brigade blindé, a été capturé alors qu’il tentait ainsi que ses trois compagnons de fuir son char attaqué et en feu par un obus RPG. Né et élevé aux Etats-Unis, il avait immigré en Israël comme soldat isolé pour servir dans l’armée d’occupation.
Avec l’annonce de sa mort, le chiffre israélien officiel des militaires tués depuis le 7 octobre 2023 s’élève à 808 dont 380 dans les combats terrestres dans la bande de Gaza. 101 Israéliens seraient encore en captivité dans la bande de Gaza, dont la moitié aurait été tués. Des médias estiment que les survivants sont moins que la moitié. Le Hamas a fait état que des dizaines d’entre eux ont péri dans les bombardements israéliens sur la bande de Gaza. Les Brigades al-Qassam du Hamas ont diffusé samedi une vidéo d’un captif israélo-américain, Edan Alexander, qui demande aux Israéliens et aux Américains de faire pression sur le gouvernement pour sa libération.
Concernant les tractations en cours en vue d’un accord d’échange de ces détenus israéliens avec les détenus palestiniens, le Hamas reste attaché à la condition de l’arrêt définitif de la guerre, ont rapporté ses sources pour la chaine qatarie al-Jazeera. Alors que la Société de radiodiffusion publique israélienne a fait état d’une évolution. Le Yediot Ahronoth, a rapporté que des responsables de l’état-major de l’armée ont informé le commandement politique que les conditions sont désormais mures pour achever la transaction. Dimanche, le journal a indiqué que Benjamin Netanyahu a entamé des discussions limitées sur l’affaire des détenus avec des ministres et l’équipe des négociateurs. Selon un sondage publié par la chaine 12 israélienne, 71% des Israéliens soutiendraient la fin de la guerre contre la bande de Gaza pour parvenir à un accord d’échange des détenus.
L’institution sécuritaire israélienne estime que le moment est venu pour mettre fin à la guerre et ramener les captifs israéliens, a rapporté le Yediot Ahronoth. « Il n’y aura pas d’accord d’échange tant que le gouvernement n’a pas pris la décision de mettre fin à la guerre à Gaza », a écrit ce quotidien.
Le site Axios a rapporté qu’un délégué israélien va se rendre aux Etats-Unis pour des tractations avec l’administration du président sortant Joe Biden et les conseillers du président élu Donald Trump pour discuter du dossier des détenus, de la guerre à Gaza, et de l’Iran.
Le New York Times a pour sa part, révélé que l’armée d’occupation israélienne a étendu son occupation au centre de la bande de Gaza, construisant des bases militaires et détruisant des centaines de bâtiments palestiniens. Se basant sur l’analyse d’images satellites, la zone contrôlée dans le corridor de Netzarim s’étend désormais sur 18 kilomètres carrés où ont été édifiées au moins 19 grandes bases dans la région, en plus de dizaines d’installations plus petites. Douze de ces bases ont été construites ou agrandies depuis début septembre. « Les installations sont pavées et entourées de murs, avec des logements pour les soldats, des routes d’accès et des parkings pour les véhicules blindés », précise le journal américain.
Nettoyage ethnique
Moshe Yaalon, ancien ministre israélien de la Guerre, a alerté qu’Israël est « impliqué dans un nettoyage ethnique dans le nord de Gaza, en vidant effectivement la région de ses Arabes ». A ses yeux, « il n’y a plus de Beit Lahiya, plus de Beit Hanoun, les forces israéliennes opèrent actuellement à Jabalia et sont en train de débarrasser la région des Arabes », a-t-il aussi affirmé à Democrat TV samedi. « Un transfert, appelez-le comme vous voulez, et une colonisation juive », a-t-il ajouté.
Selon al-Jazeera, les partis de droite israéliens et les mouvements de colonisation rivalisent entre eux pour faire avancer les plans et projets de colonisation dans la bande de Gaza. 6 plans d’ingénierie ont été achevés jusqu’à présent pour construire 6 avant-postes de colonies dans le nord de la bande de Gaza, tandis que le parti « Grandeur juive » a pris l’initiative de présenter un projet de loi stipulant l’annulation du plan de « désengagement » adopté en 2005 et la reconstruction des colonies évacuées de Gush Katif, au sud de la bande de Gaza.
Itamar Ben Gvir, ministre fasciste chargé de la Sécurité nationale, a déclaré que la proposition actuellement sur la table pour un cessez-le-feu à Gaza et un accord pour la libération des otages n’est pas pertinente. Il soutient davantage l’idée de coloniser l’enclave palestinienne assiégée et bombardée par Israël, en poussant les Palestiniens au départ. « Nous sommes actuellement sur la bonne voie à Gaza (…) Les idées telles que la colonisation de la bande de Gaza sont les bienvenues. Conquérir Gaza est certainement une idée. Mais je dois admettre que cela ne me suffit pas. Je veux aussi encourager la migration. Je pense que nous devrions permettre aux Palestiniens de quitter volontairement leur pays », a-t-il notamment lancé dans un entretien à la radio de l’armée d’occupation.
Le sinistre responsable sioniste a ajouté qu’il « travaillait dur avec le Premier ministre (Benjamin Netanyahu) pour que cela se produise, et que celui-ci commençait à faire preuve d’une certaine ouverture d’esprit sur la question ». Il a aussi affirmé savoir que B. Netanyahu « ne veut vraiment pas que le parti Otzma Yehudit, auquel appartient Itamar Ben Gvir, quitte le gouvernement. »
Le Premier ministre israélien et son ex-ministre de la Guerre ont été accusés par la Cour pénale internationale de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité. Samedi, Karim Khan, procureur de la CPI, a demandé à la première chambre d’appel de rejeter la demande d’Israël de suspendre les mandats d’arrêt émis contre eux et qui engagent la responsabilité des 124 Etats membres de la cour. Il a souligné que « la demande israélienne ne répond pas aux critères d’un appel direct, conformément à la Convention de Rome ».