« À la suite d’actions décisives, la localité de Berezovka, dans la République populaire de Donetsk, a été libérée » par des unités du groupement de troupes Centre, a rapporté le ministère russe de la Défense sur sa chaîne Telegram. Peu avant cette annonce, le correspondant militaire Timofeï Ermakov avait rapporté cette prise sur Telegram, précisant que ce village se situait dans le voisinage immédiat de Vodianoïe Vtoroïe, dont la libération avait été annoncée le 13 février par l’armée russe. Le 14 février, la Défense russe avait rapporté la prise de Datchnoïe et de Zelionoïe Polié, localités également situées dans ce secteur de la République populaire de Donetsk. Datchnoïe est présenté dans les médias russes comme un grand village qui constituait une solide position fortifiée pour les forces armées ukrainiennes.
Andreï Belooussov, ministre russe de la Défense, a remercié le commandement et le personnel pour la libération de ce lieu, a rapporté le ministère. La deuxième localité, Zelionoïe Polié, située à l’est de Pokrovsk, constitue également une tête de pont pour l’armée russe vers Kramatorsk et de Slaviansk. Dans son rapport d’activité hebdomadaire, l’armée russe revendique avoir infligé, entre le 8 et le 14 février, 6 000 pertes aux forces ukrainiennes, outres les pertes materielles. Début février, le ministère russe de la Défense a annoncé la libération d’importantes localité stratégiques telles que Novomlynsk, Baranovka, Droujba, ainsi que de la ville Dzerjinsk. Cette dernière était le dernier obstacle sur la route de Konstantinovka, un nœud routier et logistique au carrefour des routes menant à Pokrovsk et Tchassov Yar. De plus, c’est à Dserjinsk où figuraient « les formations nationalistes les plus motivées » dont la brigade d’assaut Azov et des « unités de mercenaires étrangers », selon le ministère russe de la Défense. Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a réagi à la réunion du Groupe de contact pour la défense de l’Ukraine du 12 février a été présidée pour la première fois par le ministre britannique de la Défense. cette session a été « un échec » pour Kiev, soulignant les difficultés de l’Occident à maintenir son soutien militaire.
« En fait, c’est ainsi qu’il a souligné qu’il était prêt à jouer le rôle de « réalisateur en chef » de la guerre de l’Occident contre la Russie par les mains ukrainiennes », a déclaré M. Zakharova le 14 février à la presse. Une déclaration en réaction à la réunion du Groupe de contact pour la défense de l’Ukraine dans le cadre du format Ramstein à Bruxelles le 12 février.
« Les Britanniques peuvent coordonner aussi bien que n’importe qui », avait assuré James Townsend, ancien adjoint au secrétaire américain à la Défense, dans une interview à Politico le 6 février, soulignant toutefois qu’il serait « difficile de combler l’écart par rapport aux États-Unis ». Selon M. Zakharova, la réunion de Ramstein a eu peu de résultats pour l’Ukraine. « Seuls les Britanniques se sont engagés à apporter une aide financière, en promettant 186 millions de dollars », a-t-elle indiqué. Une somme dérisoire au regard des besoins de Kiev. « Ce n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan, puisque l’Ukraine dépense plus de 3 milliards de dollars par mois rien que pour maintenir la ligne de front », a-t-elle souligné. Dans le même temps, la diplomate russe a critiqué l’utilisation des fonds alloués à l’Ukraine par ses alliés occidentaux. « Combien d’usines, d’établissements scolaires ou d’hôpitaux auraient pu être construits pour le peuple ukrainien avec cet argent ? Combien auraient pu être investis dans les nouvelles technologies ou dans des solutions aux problèmes urgents ? », a-t-elle demandé.
Dans ce contexte, la Russie voit dans l’intervention britannique une tentative de Londres de s’imposer comme un nouvel acteur majeur du conflit. Mais cette ambition peut parfois prendre des tournures embarrassantes. Le 5 février, lors d’une visite à Kiev, David Lammy, ministre britannique des Affaires étrangères, a affirmé que les Anglais et les Ukrainiens partageaient un partenariat de plusieurs siècles, évoquant des unions entre princesses kiéviennes et princes britanniques. Une sortie, commentée dans la presse russe, qui avait fait réagir à Moscou. « Cela remonte à beaucoup plus loin, voyons ! Ils chassaient déjà ensemble les brontosaures », avait raillé, sur sa chaîne Telegram, la diplomate russe. « Il y a 1 000 ans l’Ukraine n’existait pas, mais il existait un ancien État russe appelé Rus, qui entretenait des relations avec de nombreuses puissances étrangères. Mais ce n’étaient pas d’anciens Ukrainiens » avait-elle notamment déclaré quelques jours plus tard lors de son point presse hebdomadaire. M. Zakharova a également dénoncé les initiatives occidentales qu’elle juge déconnectées de la réalité, citant le cas de la Coalition internationale pour le rapatriement des enfants ukrainiens, lancée par Kiev et Ottawa. « Ces dernières années, le régime de Kiev et ses maîtres occidentaux ont multiplié les associations antirusses vides de sens, répétant sans cesse des déclarations russophobes absurdes», a-t-elle déclaré.
Pour Moscou, la réunion de Ramstein a démontré les limites du soutien occidental. « Si quelqu’un en Occident a au moins une goutte de pitié pour l’Ukraine en tant qu’État, pour les Ukrainiens en tant que peuple, ainsi que pour les habitants de ce territoire en tant que citoyens de l’Ukraine, il les épargnera peut-être et ne fera pas tout pour les détruire », a conclu M. Zakharova.
Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a réagi le même jour aux propos de J.D. Vance, vice-président US, qui n’a pas exclu l’envoi de troupes américaines en Ukraine si la Russie ne négociait pas un accord de paix. « Il s’agit de nouveaux éléments de la position américaine. Nous n’avons jamais entendu de telles formulations auparavant », a-t-il déclaré. Les propos de J.D. Vance ont été publiés le même jour dans une interview accordée au Wall Street Journal. Selon le vice-président américain, l’option d’un envoi de troupes en Ukraine « reste sur la table » en cas d’échec des négociations. « Il existe des moyens de pression économiques et, bien sûr, des moyens de pression militaires », a-t-il affirmé. Cette déclaration marque un durcissement du ton américain alors que l’administration Trump cherchait pourtant à pousser vers un accord de paix. J.D Vance a insisté sur la nécessité pour l’Ukraine de conserver une « indépendance souveraine », sans préciser quelles seraient les garanties accordées par les États-Unis. Le WSJ souligne que ces propos contrastent avec ceux de Pete Hegseth, secrétaire à la Défense, qui avait exclu la veille toute présence militaire US en Ukraine.
Le 12 février, lors d’une réunion à Bruxelles, P. Hegseth avait par ailleurs estimé qu’un retour aux frontières de 2014 était « irréaliste » et que la sécurité de l’Europe devait être prise en charge par les Européens eux-mêmes.
Dmitri Peskov a indiqué que le Kremlin analysait ces déclarations qui, selon lui, n’avaient jamais été formulées de cette manière par l’administration Trump. « Nous espérons recevoir des éclaircissements supplémentaires », a-t-il ajouté.
Ces propos interviennent alors que Donald Trump et Vladimir Poutine se sont entretenus par téléphone le 12 février pour discuter des perspectives d’un règlement du conflit en Ukraine. Selon le Kremlin, les deux dirigeants sont convenus de l’importance des négociations et Trump aurait exprimé son souhait d’une cessation rapide des hostilités.
J.D. Vance a déclaré que la diplomatie américaine chercherait à convaincre Moscou que « la Russie pourrait obtenir davantage de résultats à la table des négociations que sur le champ de bataille ». Il a également suggéré une possible « relance » des relations entre Washington et Moscou après un accord sur l’Ukraine. Cependant, aucune précision n’a été donnée sur des éventuelles concessions exigées de part et d’autre.
D.Trump a de son côté déclaré à la presse que la Russie ne pourrait jamais accepter l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, renvoyant au déclarations du chef du Pentagone.