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L’armée russe repasse à l’offensive : Les faucons US s’agitent…

Exit la trêve annoncée par le maitre du Kremlin. Plus de 600 militaires ukrainiens ont été éliminés lors de frappes massives de missiles en représailles de l’attaque ukrainienne contre Makeïevka. En plus de cela, environ 200 combattants été neutralisés lors de combats durant ces dernières 24 heures, signale la Défense russe.
L’armée russe repasse à l’offensive

L’armée russe a éliminé plus de 600 militaires ukrainiens lors des récentes frappes de missiles dans le Donbass. Elles ont été réalisées en riposte à l’attaque contre Makeïevka ayant fait 89 morts parmi les forces russes, rapporte le ministère de la Défense.

Les frappes ont été menées contre deux lieux de stationnement temporaires des forces de Kiev, à Kramatorsk, révélés par le renseignement, a noté la même source. L’attaque a eu lieu après la fin du cessez-le-feu du Noël orthodoxe. L’armée russe a déclaré avoir respecté cette trêve de 12 heures du 6 janvier au 7, pendant 24 heures, sur toute la ligne du front.

Entre-temps, les forces de Kiev ont continué de pilonner des localités et des positions russes. Au total, plus de 450 tirs ont été effectués, toutes directions confondues. L’armée russe a dû riposter et déjouer des attaques sur le terrain. Des chasseurs russes ont abattu cinq avions militaires ajoute la Défense russe dans son bilan quotidien. Il s’agit d’un Su-27, d’un Su-24, de deux Su-25 et d’un chasseur MiG-29. La DCA russe a intercepté de son côté 10 obus de lance-roquettes multiples HIMARS de production US et d’Ouragan, un missile antiradar HARM, lui aussi produit aux États-Unis, ainsi que cinq drones dans la République populaire de Lougansk (RPL).

En plus des frappes à Kramatorsk, les troupes russes ont poursuivi leurs actions dans toutes les directions du front. Deux groupes ennemis de sabotage et de reconnaissance ont été anéantis. Sur l’axe de Donetsk, les forces de Kiev ont perdu jusqu’à 70 personnes près de Spornoé. Quant au sud de Donetsk, l’armée russe a déjoué les attaques de groupes de sabotage et de reconnaissance. Plus de 40 combattants ennemis ont été tués.

En outre, plus de 30 soldats ukrainiens ont été ciblés sur l’axe de Koupinansk, et plus de 50 lors des tirs d’artillerie contre deux groupes d’assaut, dans la direction de Krasny Liman. Enfin, 84 postes d’artillerie ainsi que du personnel et du matériel militaires ont été bombardés dans 117 zones.

Mobilisation US

Jugeant que l’Ukraine dépend « presque entièrement » du soutien de l’Occident et que Vladimir Poutine est déterminé à atteindre ses objectifs, l’ex-secrétaire d’État Condoleezza Rice et l’ex-secrétaire à la Défense Robert Gates estiment que les États-Unis et leurs alliés doivent augmenter « considérablement » et « d’urgence » l’aide militaire à Kiev. « Le temps joue contre l’Ukraine », constatent ces responsables de l’administration Obama dans un article publié dans le Washington Post.

« Nous deux avons eu affaire à Poutine à plusieurs reprises et nous sommes persuadés qu’il croit que le temps est de son côté, qu’il est capable d’épuiser les Ukrainiens et que l’unité des États-Unis et de l’Union européenne et leur soutien de l’Ukraine vont finir par s’user et se fracturer », estiment-ils. D’après eux, « la défaite n’est pas une option » pour Vladimir Poutine, qui ne peut pas « céder à l’Ukraine quatre provinces de l’Est qu’il avait déclaré part de la Russie ». Et de souligner que « s’il ne peut pas réussir militairement au cours de cette année, il doit maintenir le contrôle des positions dans l’est et le sud de l’Ukraine qui constituent de futurs points de départ pour de nouvelles offensives visant à prendre le reste de la côte ukrainienne de la mer Noire, à contrôler toute la région de Donbass avant se déplacer vers l’ouest ».

Ils déplorent ensuite l’état de l’économie ukrainienne qui est « en ruine » tout comme l’infrastructure du pays. Pour cette raison, la capacité militaire et économique de l’Ukraine dépend désormais presque entièrement de l’aide de l’Occident et principalement de celle des États-Unis. Dans cette situation, il est « inacceptable » de négocier le cessez-le-feu avec Moscou car cela « laisserait les forces russes en position de force » et leur permettrait de « reprendre leur invasion dès qu’elles seront prêtes », poursuivent les anciens responsables US.

Pour éviter ce scénario, Washington et ses alliés n’ont qu’« un seul moyen », celui d’augmenter « considérablement » et « d’urgence » l’aide militaire à l’Ukraine pour pouvoir « dissuader une nouvelle offensive » et « repousser les forces russes à l’est et au sud ».

Le Pentagone a annoncé le 6 janvier la décision de verser plus de trois milliards de dollars supplémentaires pour l’assistance à la sécurité en Ukraine. Au total, depuis l’arrivée de Joe Biden, ce pays a reçu plus de 24,9 milliards de dollars d’aide militaire. La Russie a déjà mis en garde à plusieurs reprises les pays de l’Otan contre leurs livraisons d’armes. Ainsi, le ministre russe des Affaires étrangères a noté que toute cargaison de ce genre deviendrait une cible légitime pour la Russie.

Un Viêt-Nam bis

L’implication des États-Unis dans le conflit en Ukraine aura de graves conséquences pour les deux pays aussi bien que pour le monde entier, estime le professeur Dan Steinboc qui dresse un parallèle entre la situation actuelle et la guerre du Vietnam. « C’est un spectacle qui rappelle étrangement les événements d’il y a plus d’un demi-siècle, lorsque la guerre par procuration de Washington au Vietnam s’était intensifiée alors même qu’elle était en train d’échouer. La guerre par procuration menée par les États-Unis et l’Otan contre la Russie en Ukraine a déjà mis en faillite l’économie ukrainienne, une issue que certains observateurs prévoyaient déjà il y a neuf mois. Elle accélérera également le déclin du rôle international des États-Unis et assombrit les perspectives économiques mondiales », indique-t-il dans un article publié dans l’American Conservative.

Le professeur rappelle que fin octobre la Commission européenne et les autorités ukrainiennes ont estimé que l’invasion russe avait causé plus de 97 milliards de dollars de dommages directs à l’Ukraine et que la reconstruction du pays pourrait coûter 350 milliards de dollars. Dans cette situation difficile pour l’Ukraine, l’aide militaire et financière que Washington a accordée à Kiev a atteint depuis le début de l’opération spéciale russe 68 milliards de dollars, sans compter 38 milliards que l’administration envisage d’envoyer prochainement.

Quant à l’aide provenant des autres pays, elle s’élève à 41,4 milliards de dollars. L’aide internationale totale atteint pour le moment plus de 110 milliards de dollars et représente plus de la moitié du PIB de l’Ukraine avant la guerre (200 milliards de dollars).

Ainsi, constate le professeur, « l’Ukraine aurait été un État en faillite » sans l’aide US, mais « cette même aide va prolonger les souffrances des Ukrainiens ».

En effet, alors que les médias internationaux vantaient les succès militaires de l’Ukraine, en termes annuels, le PIB réel du pays a baissé de plus de 35% au troisième trimestre de 2022, c’est-à-dire avant les attaques massives de l’armée russe contre les infrastructures énergétiques ukrainiennes, rappelle D. Steinboc. À cela s’ajoutent les déplacements massifs de population et son appauvrissement rapide. Compte tenu de ces facteurs, l’Ukraine est incapable de sortir des dettes dans lesquelles elle s’est plongée.

Quant aux États-Unis, fin 2022, la dette publique américaine aurait atteint 98% du PIB. Selon les pronostics du Bureau du budget du Congrès américain, la dette en pourcentage du PIB va commencer à augmenter en 2024, devrait dépasser son niveau historique en 2031 (où elle atteindra 107%) et devrait continuer de grimper par la suite pour atteindre 185% du PIB en 2052.

« Lorsque les grandes puissances ne parviennent pas à équilibrer leur base économique avec leur puissance militaire et leurs engagements stratégiques, elles risquent d’être surchargées. C’est le principal risque que court l’Amérique dans les années 2020. Et en raison du rôle des États-Unis dans l’économie mondiale, les répercussions mondiales d’une telle contrainte excessive seront négatives, étendues et durables », conclut D. Steinboc.

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