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L’armée russe quitte Kherson : Un repli défensif tactique qui suscite des interrogations

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L'armée ukrainienne a annoncé vendredi 11 novembre être entrée dans Kherson, dans le sud du pays, après le retrait des forces russes. La décision prise par Moscou est considérée comme un revers cinglant de plus, après bientôt neuf mois de campagne militaire en Ukraine.
L’armée russe quitte Kherson

« Notre peuple. À nous. Kherson », a écrit sur Telegram Volodymyr Zelensky, accompagnant son court message du drapeau ukrainien pour indiquer que l’Ukraine a repris le contrôle de la ville du sud-est. « Kherson retourne sous le contrôle de l’Ukraine, des unités des forces armées ukrainiennes entrent dans la ville », a indiqué sur Facebook le ministère ukrainien de la Défense, en appelant les militaires russes restant sur place à « se rendre immédiatement ». Dmytro Kouleba, chef de la diplomatie ukrainienne, a salué « une victoire importante » pour Kiev. La ville de Kherson avait été investie par l’armée russe à la mi-mars.

Ce repli est jugé par les observateurs comme le troisième d’ampleur depuis le début de l’invasion le 24 février, la Russie ayant renoncé au printemps à prendre Kiev, avant d’être défaite dans le nord-est en septembre, abandonnant la quasi-totalité de la région de Kharkiv.

Ce retrait était acté depuis longtemps. En octobre dernier, lors de sa prise de fonction, Sergueï Sourovikine, commandant des forces russes en Ukraine, avait plaidé pour évacuer Kherson et la rive occidentale du Dniepr. Une position délicate, depuis que des frappes ukrainiennes avaient écrasé les ponts enjambant le fleuve.

Moscou affirme que sa manœuvre a bien fonctionné : 30 000 hommes et 5 000 véhicules ou armements auraient quitté en bon ordre la nasse de Kherson. Mais il n’est pas certain que la situation leur soit aussi favorable. Les troupes qui défendaient Kherson étaient des régiments professionnels. Pour masquer leur retraite, ils ont été remplacés ces derniers jours par des mobilisés de fraîche date. Il y aurait eu un vent de panique chez ces jeunes recrues, le renseignement ukrainien affirme qu’elles auraient reçu l’ordre d’abandonner leur uniforme et de se cacher. Pour le commandement russe, l’essentiel est d’être parvenu à sortir ses meilleurs régiments. Des forces indispensables pour stabiliser le reste du front.

En dépit de cette retraite, la zone reste « un sujet de la Fédération de Russie », a néanmoins estimé vendredi Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin. « Il ne peut y avoir aucun changement », a-t-il ajouté dans le premier commentaire de la présidence russe sur ce repli. D. Peskov a ajouté que le Kremlin « ne regrette pas » sa cérémonie d’annexion de septembre. La décision de se retirer d’une partie du sud ukrainien est d’autant plus remarquable que Vladimir Poutine avait ordonné le 21 septembre la mobilisation de quelque 300 000 réservistes pour consolider justement les lignes russes en difficulté.

Ria Novosti, a diffusé des images filmées de nuit de véhicules militaires russes quittant Kherson, indiquant qu’ils empruntaient le pont Antonivsky enjambant le fleuve Dniepr. Plusieurs correspondants russes ont indiqué ensuite, images à l’appui, qu’une partie du viaduc avait été détruite. L’Ukraine a pilonné des semaines durant ce pont, le principal de la cité de Kherson, sans pour autant le détruire, pour le rendre difficile à emprunter, coupant ainsi les lignes d’approvisionnements russes et forçant Moscou à décider du repli. Kiev avait revendiqué jeudi une douzaine de localités reprises dans la région, mais ses dirigeants, V. Zelensky en tête, s’étaient montrés ces deux derniers jours très prudents quant au repli russe, craignant une feinte.

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