Annoncée mardi par la Défense russe, la libération de Jeltoïe, située à une dizaine de kilomètres au sud de la ville de Pokrovsk, « permet d’étendre la tête de pont pour poursuivre l’encerclement de la ville, l’un des centres de défense les plus importants des forces armées ukrainiennes dans la RPD », a noté la chaîne Pervy Canal. Dans son rapport hebdomadaire, faisant état de cette prise, le ministère de la Défense a également indiqué que « l’ennemi avait perdu un véhicule de combat d’infanterie Bradley, un véhicule blindé de transport de troupes M113 de fabrication américaine et une installation d’artillerie Paladin ». Le village de Berestki est également situé dans le district de Pokrovsk, mais bien plus au sud, sur la rive droite du réservoir de Kourakhovo, près de la ville éponyme. La direction de Pokrovsk reste « la plus difficile » pour l’Ukraine, selon Zelensky Quant à celui de Blagodatnoïe, il est situé près de Velikaïa Novoselka, « un important centre logistique qui relie les groupes ennemis du Donbass et de Zaporojié », selon Pervy Canal. Auparavant, dans la même zone, mais depuis la région de Zaporojié, les forces ukrainiennes avaient été chassées de Novodarovka le 3 décembre.
Ces derniers mois, l’armée russe a signalé la prise de dizaines de localités dans les régions de la RPD, de Kharkov et de Zaporojié, y compris dans les environs immédiats de Pokrovsk. Début décembre, notamment, le ministère de la Défense avait signalé la prise des villages de Poustynka et Petrovka au sud de la ville, ainsi que la prise de Novogrodovka.
Durant l’été, The Economist avait rapporté que la situation des forces armées ukrainiennes près de la ville « vitale » de Pokrovsk se détériorait car les forces ukrainiennes manquaient d’hommes et d’obus. Pokrovsk est considérée comme stratégique par Kiev, qui y dispose de sa seule mine de coke, un coûteux charbon essentiel dans la production d’acier. Cette direction est la plus difficile, avait alors reconnu Volodymyr Zelensky.
Sabotages circonscrits
A signaler aussi que lors d’une réunion du Comité national de lutte contre le terrorisme ce 10 décembre, Alexandre Bortnikov, chef du Service fédéral de sécurité, a déclaré que les forces de l’ordre et les services secrets avaient empêché 190 attaques terroristes en Russie en 2024. « Les actions coordonnées des forces de l’ordre au stade de la préparation ont permis d’empêcher 190 attaques terroristes, dont six ont été préparées par des membres des mouvements « Maniacs Killer Cult » et « Columbine », interdits en Russie, dans des établissements d’enseignement et des lieux de rassemblement de masse », a précisé le responsable sécuritaire. En outre, depuis le début de l’année, les comptes de plus de 6 000 personnes impliquées dans le financement du terrorisme, y compris des formations armées ukrainiennes, ont été bloqués. Le montant total des fonds gelés s’élève à plus de 230 millions de roubles [environ 2,313 millions de dollars].
Le Comité national de lutte contre le terrorisme a également indiqué que « grâce aux actions opportunes de Roskomnadzor [organisme de réglementation des communications de la Russie] et des forces de l’ordre, plus de 120 000 documents à contenu terroriste ont été retirés d’Internet ». Selon ledit Comité, cette campagne de blocage et de retrait des contenus dangereux est menée afin de « protéger l’espace d’information de la propagande du terrorisme, du néo-nazisme et d’autres idées radicales ». De plus, les forces de l’ordre ont neutralisé 38 malfaiteurs et arrêté plus de 1 700 bandits et leurs complices. « Environ 2 700 crimes liés au trafic illégal d’armes ont été stoppés, plus de 100 000 armes à feu et plus de 5 500 engins explosifs ont été saisis », a ajouté le Comité.
Lors de la réunion, il a été précisé que la coopération avec les partenaires étrangers des pays amis est actuellement renforcée, notamment par l’utilisation conjointe de la Banque de données internationale sur la lutte contre le terrorisme, créée à l’initiative du Comité national de lutte contre le terrorisme. Au cours de la réunion, le Comité a également souligné que le nombre d’actes terroristes avait augmenté en raison des actions du régime de Kiev. « Tout d’abord, cela est dû à l’alimentation en ressources sans précédent du régime de Kiev organisée par «l’Occident collectif», qui utilise pour les attaques terroristes l’arsenal de moyens fournis par les pays de l’OTAN, y compris les systèmes de missiles qui permettent de frapper profondément le territoire russe », a déclaré le chef du Service fédéral de sécurité au Centre d’information du Comité national de lutte contre le terrorisme. « L’ennemi, avec le soutien des services secrets occidentaux, a déployé une propagande antirusse agressive et intensifié le recrutement d’auteurs d’actes subversifs et terroristes, n’hésitant pas à recourir à la tromperie, aux menaces et au chantage », a-t-il ajouté.
Compte tenu de la situation actuelle, des mesures supplémentaires ont été prises pour la défense antiterroriste des installations impliquées dans la défense aérienne et l’approvisionnement des nouvelles entités constitutives de la Fédération de Russie, à savoir les Républiques populaire de Donetsk et de Lougansk, ainsi que les régions de Kherson et Zaporojié, rattachées à la Russie suite au référendum en septembre 2022. « Les participants à la réunion se sont concentrés sur la cohérence de l’utilisation des forces et des moyens impliqués dans la lutte contre le terrorisme dans les régions limitrophes de l’Ukraine, ainsi que sur les directions d’action probables des groupes de sabotage ennemis », a-t-on ajouté dans le Comité. L’un des exemples de la lutte contre le terrorisme est la prévention de l’attaque terroriste comme à Nijni Novgorod, une ville située à 400 kilomètres de Moscou. Un citoyen de 20 ans avec des passeports russe et allemand a été arrêté par des officiers du Service fédéral de sécurité cette semaine à Nijni Novgorod. Sur son lieu de résidence, un engin explosif improvisé prêt à être utilisé, ainsi que des moyens de communication, qui contenaient une correspondance avec un représentant des services secrets ukrainiens, ont été trouvés et saisis. Le détenu a avoué qu’en novembre 2024, il préparait un sabotage sur la ligne de chemin de fer de Nijni Novgorod. Ses supérieurs lui avaient promis une récompense en argent. Le Service fédéral de sécurité a déclaré que le suspect était membre d’un groupe d’adeptes de l’idéologie néo-nazie ukrainienne. Le groupe a été placé en détention. Le jeune homme a avoué qu’il avait auparavant mis le feu à une boite à fusibles pour 2 500 roubles [environ 24 dollars], sur ordre du service secret ukrainien.