Israël a annoncé le lancement de la troisième étape de son opération terrestre contre le Hamas, mais Tsahal risque de perdre l’avantage en raison des tunnels aménagés par ce mouvement dans la bande de Gaza, a déclaré à Sputnik l’expert iranien pour qui « le métro de Gaza » peut priver Israël de sa supériorité aérienne et militaire, et le forcer à s’engager dans un combat au corps à corps ».
Les experts s’accordent à dire que les soldats israéliens peuvent battre les Palestiniens au combat rapproché, mais leurs pertes pourraient se chiffrer à 26 soldats pour un seul combattant du Hamas, calcule-t-il.
Selon les informations dont dispose l’analyste, le « métro de Gaza » forme une véritable ville située à entre 30 et 70 mètres de profondeur et desservie par plus de 650 kilomètres de tunnels. Ceux-ci sont suffisamment larges pour y faire circuler camions comme véhicules blindés et ils sont dotés de systèmes de ventilation, d’alimentation électrique, d’épuration de l’eau déconnectés des systèmes publics, précise l’expert.
« Protégés par une couche de ciment, d’argile, de sable, etc.,, [les militants du Hamas] peuvent rester entre cinq mois et deux ans sans sortir de leurs cachettes et disposent de toutes les installations nécessaires à la vie », détaille le spécialiste iranien. « Les entrées et sorties de ce système sont faites de sorte qu’il est très difficile de les repérer. Sans carte, il est impossible de passer d’un tunnel à l’autre, et leur emplacement est tenu strictement secret. Les services israéliens ont tenté d’étudier la ville souterraine et d’en obtenir une carte à l’aide d’un satellite militaire américain, mais ils n’y sont pas parvenus », indique l’expert.
Même si les bombes américaines utilisées par Israël sont capables d’atteindre des abris à 30 mètres sous terre, les tunnels sont quand même hors de portée de ces munitions. En outre, les bâtiments détruits de Gaza créent une couche de protection supplémentaire au-dessus des nombreux tunnels, souligne E. Abshenass.
Pour autant, Andreï Kochkine, colonel à la retraite et membre de l’Association des politologues militaires, avait émis des réserves auprès de Sputnik quant à la capacité des gravats de fournir une protection supplémentaire aux infrastructures souterraines du Hamas.
Selon lui, « une pile de débris de briques offrira une coquille relativement fiable qui sera difficile à pénétrer », mais ces débris pourraient « bloquer des sorties et des entrées, détruire en quelque sorte l’infrastructure de communication ». Qui plus est, Tsahal peut utiliser des armes qui peuvent perforer des tas de décombres.
Le Premier ministre israélien a annoncé mardi que l’opération militaire contre le Hamas était entrée dans sa troisième phase. « Tsahal a étendu sa présence terrestre dans la bande de Gaza. Il le fait par étapes mesurées, puissantes, en progressant de manière méthodique », a assuré le dirigeant israélien au cours de la réunion du cabinet de ministres.
Des quartiers entiers de la bande de Gaza ne sont plus que des tas de gravats après les bombardements intenses de l’armée israélienne qui pilonne l’enclave sans relâche depuis le 7 octobre. Cette dévastation pourrait être bénéfique aux combattants du Hamas car les ruines protègent les tunnels, a relevé le colonel russe.
« Les destructions causées par les frappes ciblées de Tsahal ont automatiquement transformé les décombres en une sorte de « bouclier » protecteur. Cette couverture présente toutefois des avantages et des inconvénients, car elle peut bloquer les sorties et les entrées […], détruire en quelque sorte l’infrastructure de communication de ces passages souterrains. Mais en général, bien sûr, une pile de débris de briques offrira une coquille relativement fiable qui sera difficile à pénétrer », estime l’expert.
Celui-ci précise que cette protection est à relativiser car Tsahal peut utiliser des bombes capables de pénétrer sous les décombres. Mais l’expert suppose que le Hamas aura pris cette éventualité en considération en construisant les tunnels à trois niveaux. Le premier est destiné aux communications, au déplacement des unités, au transfert d’armes et de munitions. Le deuxième abrite les usines de fabrication de roquettes, alors que le troisième dissimule le quartier général du Hamas. Ce dernier se trouverait à une profondeur allant de 40 à 60 mètres et serait protégé par du béton armé, ce qui le rend inatteignable pour les bombes anti-abri, détaille le colonel.
Les experts s’accordent à dire que les fortifications souterraines du Hamas représentent un vrai casse-tête pour les forces israéliennes. Les tunnels permettent au Hamas de stocker des armes, des munitions et des vivres en vue d’une invasion terrestre par l’armée israélienne. Ils donnent également la possibilité aux combattants du Hamas de rester inaperçus et de lancer des attaques surprises.
John Spencer, analyste du Modern War Institute auprès de l’Académie militaire américaine de West Point, a même qualifié de « cauchemar » les réseaux de souterrains du Hamas. « Un seul défenseur peut garder un tunnel étroit contre une force bien supérieure », a soutenu J. Spencer.
Nettoyer chaque tunnel, chaque pièce est un défi de taille, qui va entraîner des pertes des deux côtés, estime de son côté David Petraeus, ex-directeur de la CIA et ex-commandant de la Force internationale d’assistance et de sécurité en Afghanistan.
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L’armée israélienne à l’épreuve du « métro de Gaza » : Un vrai casse-tête, soulignent nombre d’experts militaires
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