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La spirale de la violence emballée en Palestine : De Huwara à Jéricho…

Après la mort de deux colons, tués dimanche dans une opération de la résistance dans la localité de Huwara, près de Naplouse au nord de la Cisjordanie occupée, une expédition punitive a été menée par les colons israéliens avec le soutien de l’armée israélienne. Les Palestiniens ont réagi avec une nouvelle opération à Jéricho. Un Israélien, également « citoyen américain », y a succombé, entrainant la dénonciation de Ned Price, porte-parole du département d'État.
La spirale de la violence emballée en Palestine

Ce fut une nuit de terreur pour les habitants de la Cisjordanie occupée, où plusieurs régions ont été victimes d’attaques menées par des colons avec le soutien des gardes-frontières israéliens. Pendant que les forces d’occupation israéliennes ont fermé tous les check-points entourant la ville de Naplouse, interdisant à ses habitants de les emprunter, plus de 400 colons ont investi les rues de Huwara. Ils ont incendié plus de 30 véhicules et une dizaine de maisons. Les soldats israéliens ont aussi bloqué l’accès principal à la localité Beita, au sud-est de Naplouse, les blocs de ciment empêchant les habitants de venir en aide à ceux de Huwara contre les colons. Selon les agences palestiniennes, Le Croissant rouge palestinien a fait état de 100 blessés palestiniens dans cette offensive. Certains ont été poignardés et d’autres tabassés avec des bâtons de fer. Il y a eu aussi 97 cas de suffocation à la suite d’inhalation de gaz lacrymogène.
Trois ambulances ont été attaquées pour interdire aux équipes médicales de se rendre sur le lieu de l’attaque des colons. Les services de secours israéliens ont fait état de trois blessés israéliens après des jets de pierres.

Les mouvements de la résistance palestinienne, dont le Hamas et le Jihad islamique, ont salué l’opération dans la colonie de Huwara, affirmant qu’il s’agissait d’une réaction naturelle aux crimes brutaux du régime d’occupation israélien contre les Palestiniens.

Selon le Jihad islamique cette opération a été menée conformément « à la promesse de vengeance du sang des deux commandants des Brigades al-Qods tués par les forces israéliennes à Naplouse ». 9 autres palestiniens ont été aussi tués dans cette incursion meurtrière.

Selon les agences palestiniennes, une autre attaque de colons a été perpétrée contre le village Bourine au sud de Naplouse au cours de laquelle ils ont ouvert le feu sur ses habitants palestiniens. Ils ont aussi incendié leurs biens avec des cocktails molotov. Des colons ont aussi agressé trois Palestiniens qui étaient à bord d’un véhicule, aux abords du village Jibia, au nord de Ramallah. Ils ont dû être hospitalisés.

Le bureau du président palestinien Mahmoud Abbas a publié un communiqué accusant Tel-Aviv de « protéger les actes terroristes perpétrés par des colons » dans cette zone de la Cisjordanie occupée.

Durant le mois de janvier dernier, les colons et les forces d’occupation ont mené plus de 700 attaques contre des Palestiniens et leurs biens en Cisjordanie, dont des agressions directes, des actes de vandalisme, de nivellement des terres, d’arrachage d’arbres, de saisies de biens, de bouclages et de barrières, et de blessures physiques.

Les forces d’occupation israélienne sont toujours à la recherche de l’auteur de l’opération contre les deux colons. Selon l’AFP, le Conseil régional Shomron, qui gère les colonies juives dans cette zone, a identifié les victimes comme étant deux frères, Hallel et Yagel Yaniv, habitants de la colonie de Har Bracha, proche du lieu de l’attaque, âgés respectivement de 22 et 20 ans.

Cette opération est survenue au moment où une rencontre entre responsables palestiniens et israéliens s’est tenue en Jordanie pour tenter de mettre un terme à la spirale de violences observées depuis le début de l’année, après l’entrée en fonctions fin décembre du gouvernement formé par le Premier ministre, Benjamin Netanyahu (droite), avec des alliés d’extrême droite et de formations juives ultraorthodoxes. La rencontre d’Aqaba a été condamnée par les groupes de résistance palestiniens à Jénine selon lesquelles la décision de l’Autorité palestinienne d’y participer est « un échec politique et sécuritaire ».

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