Selon un communiqué du ministère, 185 blessés ont été transférés dans des hôpitaux, ce qui porte le nombre de blessés par les attaques israéliennes à 122 382. « Ces statistiques n’incluent pas les hôpitaux du gouvernorat du nord de la bande de Gaza en raison de la difficulté d’y accéder », précise le ministère de la santé de l’enclave palestinienne. « Plusieurs victimes sont toujours ensevelies sous les décombres et jonchent les routes, les ambulances et les équipes de la protection civile n’ayant pas parvenu à les atteindre », note-t-il encore.

L’armée israélienne a repris ses attaques contre l’enclave palestinienne le 18 mars. Depuis lors, elle a tué au moins 3 673 personnes et en a blessé 10 341 autres, en dépit d’un accord de cessez-le-feu et d’échange de prisonniers entré en vigueur en janvier dernier.

Sur le plan international, on constate un changement de ton de nombre de puissances occidentales vis-à-vis de l’entité sioniste qu’elles ont l’habitude de soutenir sans broncher. Antonio Guterres, patron de l’ONU, a appelé Tel-Aviv, es qualité de puissance occupante, de permettre aux Gazaouis l’accès à l’aide humanitaire. De son côté, Tedros Adhanom Ghebreyesus, chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a exhorté, la veille jeudi, Israël à avoir « pitié » de Gaza et à mettre fin à la guerre et à la « destruction systématique » du système de santé du territoire palestinien. Dans une allocution à Genève à l’occasion de l’Assemblée mondiale de la Santé, le chef de l’OMS a déclaré que la guerre ne servirait en rien à apporter une solution durable au conflit.

« Un appel en faveur de la paix est en réalité dans le meilleur intérêt d’Israël lui-même. Je sens que la guerre nuit à Israël lui-même et qu’elle n’apportera pas de solution durable », a-t-il fait valoir. « Je vous demande de faire preuve de pitié. Ce serait bon pour vous et bon pour les Palestiniens. Ce serait bon pour l’humanité », a-t-il soutenu.

Après plus de deux mois et demi de blocus total de ce territoire dévasté par la guerre génocidaire israélienne contre Gaza, quelque 90 camions y ont livré mercredi de l’aide humanitaire, selon l’ONU. « Il est injuste de faire de la nourriture une arme. Il est vraiment injuste de faire du matériel médical une arme », a lancé le patron de l’OMS. Quelque 2,1 millions de personnes à Gaza se trouvent « en danger de mort imminente », d’après Michael Ryan, directeur chargé des urgences sanitaires pour l’OMS. « Nous devons mettre fin à la famine, nous devons libérer tous les prisonniers et nous devons réapprovisionner et remettre le système de santé sur pied », a-t-il appelé. « Au moins 94% de tous les hôpitaux de la bande de Gaza sont endommagés ou détruits (par les bombardements israéliens) », décrit un communiqué de l’agence onusienne, et le nord du territoire est privé de « presque toutes » ses infrastructures sanitaires. « La destruction est systématique. Les hôpitaux sont remis en état et réapprovisionnés, pour être à nouveau exposés aux hostilités ou attaqués. Ce cycle destructeur doit cesser. »

Depuis Bruxelles, une autre alerte politico-diplomatique est lancée. « La crise humanitaire actuelle et le blocus de l’aide à Gaza pourraient s’apparenter à un « nettoyage ethnique et à un génocide », a averti vendredi un rapporteur du Conseil de l’Europe. Saskia Kluit (Pays-Bas), rapporteuse de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) sur « la nécessité absolue et urgente de mettre fin à la crise humanitaire pour les femmes, les enfants et les otages à Gaza », a publié une déclaration ferme condamnant les actions d’Israël dans l’enclave palestinienne. « Le massacre en cours à Gaza est le fait de l’homme et constitue une énorme tragédie pour notre humanité commune, car nous le laissons se dérouler sans entrave sous nos yeux », a-t-elle ajouté.

Depuis le 2 mars, la bande de Gaza est soumise à un blocus total des fournitures humanitaires essentielles, aggravé par la reprise des attaques militaires à grande échelle par les forces israéliennes.

S. Kluit a prévenu que la situation sur le terrain s’était « détériorée au-delà de l’imaginable », les enfants faisant les frais de ce qu’elle a qualifié de « violence systématique ». Plus, « sans nourriture, sans eau potable, sans soins médicaux et sans abri, leur droit à la vie est bafoué », a-t-elle relevé. « Les quelques produits autorisés par le gouvernement israélien ne suffisent pas à nourrir la population et ne parviennent pas aux plus vulnérables. Des enfants meurent de faim ». Elle a accusé le gouvernement israélien de violer le droit humanitaire international, qui prévoit la fourniture d’une aide « sans condition, sans entrave et en quantité suffisante pour préserver la santé d’une population ».

La rapporteuse a également souligné la détérioration des conditions de vie à Gaza, où la population civile est confinée dans un « espace de plus en plus restreint, sans échappatoire ni répit face aux bombardements et aux attaques ». Les soi-disant zones de sécurité, a-t-elle ajouté, « n’offrent aucune sécurité ».

« Tout cela, combiné aux déclarations des membres du gouvernement israélien sur les habitants de Gaza, fait qu’il est très difficile d’ignorer que ces actes vont dans le sens d’un nettoyage ethnique et d’un génocide », a-t-elle fustigé.

S. Kluit a exhorté Israël à cesser immédiatement ses opérations militaires à Gaza et à se conformer pleinement au droit international. Elle a également demandé que les organisations humanitaires, y compris l’UNRWA, aient un accès illimité à la bande de Gaza et que l’approvisionnement en produits de première nécessité soit rétabli de toute urgence. « Les projets visant à expulser la population de Gaza du territoire, qui nieraient le droit des enfants de Gaza à une vie future dans leur patrie, doivent être immédiatement dénoncés et retirés », a-t-elle noté.

Dans ses remarques finales, la responsable a appelé la communauté internationale, et en particulier les États membres du Conseil de l’Europe, à agir. « La communauté internationale doit maintenant remplir son devoir en disant la vérité et en respectant ses obligations légales en vertu des conventions de Genève, y compris la convention sur le génocide. J’exhorte les États membres du Conseil de l’Europe à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour garantir le rétablissement du cessez-le-feu et le respect du droit international », a-t-elle déclaré. « Les habitants de Gaza sont des êtres humains et doivent être protégés en tant que tels. La punition collective et la déshumanisation des Palestiniens doivent cesser maintenant ».

Rejetant les appels internationaux à un cessez-le-feu, l’armée israélienne poursuit une offensive brutale contre Gaza depuis octobre 2023, sans égard ni pour les femmes, ni pour les enfants et les personnes âgées. Même les animaux de trait sont liquidés pour les empêcher d’apporter de l’aide aux Gazaouis qui ne disposent plus de carburant pour faire tourner ce qui leur reste de matériel roulant…

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