Benyamin Netanyahu a décidé de stopper la distribution d’aide alimentaire dans le nord de Gaza, et ce, après que Bezalel Smotrich, sinistre ministre des Finances, a menacé de quitter la coalition. Lors d’une réunion du cabinet mercredi, B. Smotrich, suprémaciste sioniste connu pour ses positions extrêmes, a usé de menaces on ne peut claires: si l’aide humanitaire du nord de Gaza continue à parvenir au Hamas, alors il quittera la coalition gouvernementale. Le ministre des Finances cite une vidéo, qui a fait le tour des réseaux sociaux israéliens ces derniers jours, sur laquelle il y aurait des hommes armés sur des camions d’aide humanitaire à Gaza. Réagissant au quart de tour, B. Netanyahu et son ministre de la Défense ont lancé un ultimatum à l’armée israélienne pour élaborer, sous 48 heures, un plan afin que le Hamas ne s’empare pas de la nourriture. Pendant ce temps-là, tout acheminement de l’aide alimentaire est stoppé.
Dans le nord de Gaza, la nourriture était acheminée de manière extrêmement limitée par des organisations humanitaires internationales, et ne dépennd nullement de la Fondation humanitaire pour Gaza (GHF), entreprise privée soutenue par Washington et Tel-Aviv pour distribuer, mortellement, l’aide alimentaire.
Si personne n’est en mesure de confirmer que les hommes armés sur cette vidéo font partie du Hamas, les médias locaux, à Gaza, rapportent la présence de gardes de sécurité envoyés par les chefs de tribus familiales de la bande de Gaza pour protéger les convois de camions d’aide contre le pillage.
Rappelons aussi qu’avant même la décision de suspendre l’aide au nord de Gaza, le volume entrant ne répondait pas aux besoins de la population assiégée et affamée depuis des mois.
A signaler que le jour même, le Hamas a affirmé que les opérations de qualité menées par les Brigades Al-Qassam et Al-Qods « prouvent l’échec de l’occupation israélienne à briser la volonté du peuple palestinien et sa résistance » et « reflètent la force de la résistance, sa maîtrise de l’initiative et sa détermination à faire payer un lourd tribut à l’ennemi ». Le mouvement a ajouté, dans un communiqué, que le gouvernement d’occupation « porte l’entière responsabilité de l’échec des efforts pour parvenir à un accord, en raison des obstacles qu’il dresse et des atermoiements visant à gagner du temps pour servir les intérêts personnels de Netanyahu ».
Le Hamas a critiqué les déclarations de B. Netanyahu concernant une « victoire absolue », les considérant comme une forme de « promotion d’illusions » et de prétentions irréalistes quant à la réalisation des objectifs de la guerre, au premier rang desquelles « l’illusion de la libération de prisonniers par la force militaire ».
Concernant le déroulement des négociations, le Hamas a affirmé son « engagement positif continu envers les efforts des médiateurs et envers toute idée ou proposition sérieuse susceptible de conduire à un accord global ». Ajoutant que tout accord « doit garantir une cessation permanente de l’agression et de la guerre contre le peuple palestinien, ainsi qu’un retrait complet des forces d’occupation de la bande de Gaza ».
Ces déclarations interviennent alors que les négociations de cessez-le-feu dans la bande de Gaza sont au point mort, malgré les efforts constants des médiateurs régionaux et internationaux.
Le Hamas accuse le gouvernement israélien de contrecarrer les efforts de l’ONU, alors que la bande de Gaza est soumise à un siège et à des bombardements incessants depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023, qui ont causé la mort de dizaines de milliers de Palestiniens et d’importantes destructions d’infrastructures.
De son côté, la résistance palestinienne poursuit ses opérations militaires depuis l’intérieur de la bande de Gaza, tandis que les négociations de trêve n’ont pas encore abouti à une avancée décisive.
Expansion en Cisjordanie
En Cisjordanie, la barbarie israélienne s’étend. Trois Palestiniens sont tombés en martyre et sept autres blessés mercredi lors d’une agression menée par des colons israéliens contre la ville de Kafr Malik, près de Ramallah, au centre de la Cisjordanie, selon un communiqué du ministère palestinien de la Santé.
Selon l’agence de presse officielle palestinienne (WAFA), « des dizaines de colons ont attaqué la ville de Kafr Malik et incendié des véhicules palestiniens, tandis que les habitants de la ville et des villages voisins tentaient de les affronter ». L’agence a également rapporté plus tôt qu’une femme avait été tuée par les forces d’occupation israéliennes lors d’une incursion dans le camp de réfugiés de Shuafat, au nord de d’AlQods occupée, à l’aube de jeudi.
Le Croissant-Rouge palestinien avait annoncé, mercredi, qu’un garçon palestinien avait été tué par des tirs de l’armée d’occupation israélienne lors d’un raid contre la localité de Yamoun, à l’ouest de Jénine, en Cisjordanie. L’enfant, Ammar Moataz Hamayel, n’était pas seulement un numéro dans le registre des martyrs, mais aussi un nom présent dans le palmarès de l’excellence scolaire et dans la mémoire du sport palestinien. Le défunt était champion en muay thaï (sport de combat parfois appelé boxe thaï).
Les agressions israéliennes contre différentes régions de la Cisjordanie se sont multipliées. ASalfit des démolitions systématiques ont été menées dans les villages et l’occupation a ciblé des installations sous prétexte de constructions en zone C.
La ville de Jénine est soumise depuis 156 jours à l’agression sioniste. Ainsi, 600 maisons entièrement démolies et 22 000 citoyens déplacés de force. Pas moins de 42 martyrs y ont été recensés, dont deux tués par les forces de sécurité de l’Autorité palestinienne. L’occupation a imposé un couvre-feu à Ya’bad comme à Jénine. Toutes les entrées de la ville ont été fermées. Des dizaines de personnes ont été déférées pour enquête sur le terrain.
Tulkarem subit, elle aussi, la même barbarie depuis 149 jours. Plus de 50 bâtiments ont été démolis ces deux dernières semaines. Dans la zone nord, du côté de Zeita, les raids sionistes se poursuivent depuis 10 jours. Des dizaines de maisons ont été perquisitionnées et leurs habitants maltraités s’ils n’ont pas été purement et simplement mis aux arrêts.
Les forces d’occupation ont rasé de vastes étendues de terres agricoles à Oum Safa, au nord-ouest de Ramallah, pour agrandir un avant-poste colonial. Alors qu’à Dura al-Qar’, plus à l’est de Ramallah, un local agricole a été démoli à Turmus Ayya tandis que les colons on tprocédé à la fermeture d’une route secondaire. Des dizaines d’oliviers centenaires ont été déracinés et 600 mètres de terrain rasés à Husan, non loin de Bethléem tandis qu’au niveau d’Al-Khader, les colons ont rasé des terres cultivées et comblé des puits pour agrandir la colonie voisine de Daniel.
Les forces d’occupation ont saisi un immeuble résidentiel à Al-Lubban al-Sharqiya, au sud de Naplouse, et l’ont transformé en caserne militaire. Un siège strict a été imposé à l’intérieur du village et la circulation des habitants a été restreinte.
Rappelons que parallèlement au génocide à Gaza, l’armée et les colons israéliens ont causé le martyre d’au moins 983 Palestiniens. Depuis le 7 octobre 2023, Israël, avec le soutien des États-Unis, commet un génocide à Gaza, notamment des meurtres, la famine, des destructions et des déplacements, ignorant les appels internationaux et les injonctions de la Cour internationale de Justice d’y mettre fin. Ce génocide a fait plus de 188 000 martyrs et blessés palestiniens, pour la plupart des enfants et des femmes, et plus de 11 000 disparus.