Les technologies « répressives » israéliennes sont une «menace pour le monde », a accusé vendredi le mouvement de boycottage d’Israël (BDS), après une enquête journalistique accusant une entreprise israélienne d’avoir notamment influencé des élections dans le monde avec de faux comptes sur les réseaux sociaux.
Selon le collectif de journalistes d’investigation Forbidden Stories («histoires interdites»), la société clandestine israélienne surnommée «Team Jorge» a influencé le déroulement de dizaines d’élections dans le monde, particulièrement en Afrique. « Les technologies répressives israéliennes sont une menace pour le monde, pas seulement pour les Palestiniens », a réagi la campagne BDS qui appelle au boycott économique, culturel ou scientifique d’Israël afin d’obtenir la fin de l’occupation et de la colonisation des Territoires palestiniens.
Dans un communiqué, le mouvement a réitéré « son appel pour que soit immédiatement imposé un embargo militaire sur […] Israël, incluant une réduction des financements militaires américains et l’interdiction du commerce d’armes et de logiciels espions israéliens ».
Composée d’anciens membres des services de sécurité israéliens, l’officine israélienne Team Jorge recourt aussi à l’espionnage de personnages clés, notamment en les plaçant sur écoute, ou de piratage, d’après Forbidden Stories. Elle peut aussi procéder à des actions d’influence, de lobbying auprès de décideurs ou de journalistes pour le compte de ses différents clients, selon les révélations diffusées mercredi.
Pour le mouvement BDS, les technologies militaires d’Israël, « testées sur les Palestiniens, renforcent la surveillance, la torture et même l’assassinat de militants des droits humains, de journalistes ou d’élus par des dictatures et des régimes autoritaires ».
Forbidden Stories est un réseau de journalistes d’investigation créé en 2017. Il s’est donné pour mission de poursuivre le travail d’autres journalistes menacés, emprisonnés ou assassinés. C’est ce consortium qui avait fait éclater en 2021 le scandale du logiciel espion Pegasus, conçu par la société israélienne NSO Group et qui aurait permis d’espionner des dizaines de milliers de personnes, dont de hauts responsables, à travers le monde.