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La guerre est toujours d’actualité à Gaza : A. Blinken attendu à Tel-Aviv et I. Haniyeh au Caire

D'intenses combats se déroulaient mardi dans toute la bande de Gaza, mais surtout dans le sud, alors qu’Antonio Guterres, patron de l'ONU, cherche à convaincre des donateurs échaudés de maintenir leur soutien financier à l'agence pour les réfugiés palestiniens en pleine crise. La polémique autour de l'Unrwa « détourne l'attention », affirme de son côté l'OMS, tandis que sur le terrain, les regards sont tournés vers les hôpitaux de Khan Younès sous pression.
La guerre est toujours d’actualité à Gaza : A. Blinken attendu à Tel-Aviv et I. Haniyeh au Caire

Ministère de la Santé de Gaza : L’occupation israélienne a commis 13 massacres durant les dernières 24 heures, tuant 114 Palestiniens et blessant 249 autres, assure le ministère de la Santé à Gaza. Dans son nouveau bilan, la même source fait état de 26.751 martyrs et 65.636 blessés depuis le 7 octobre.

Au cours de la nuit de lundi à mardi, des témoins ont fait état de frappes israéliennes dans plusieurs secteurs du sud et du centre de la bande de Gaza, et le Croissant-Rouge palestinien de tirs d’artillerie autour de l’hôpital al-Amal de Khan Younès. « Au cours des dernières semaines, nos opérations se sont concentrées sur Khan Younès (…) qui est la capitale du Hamas pour le sud de Gaza », a déclaré Daniel Hagari, porte-parole de l’armée d’occupation, faisant état de « plus de 2 000 terroristes éliminés » dans cette ville. Le ministère de la Santé du Hamas a dénombré de lundi soir à mardi matin au moins 128 morts, dont des « dizaines » à Khan Younès, où la situation demeure critique dans les principaux hôpitaux locaux.

Si les combats faisaient rage dans la ville de Khan Younès, dans le sud, la ville de Gaza n’est pas épargnée. La résistance palestinienne assure tenir en échec les diverses tentatives de l’armée sioniste d’occupation de Khan Younès. Les Brigades Al-Qods assurent avoir ciblé avec des obus RPG deux chars sionistes Merkava et un bulldozer militaire, au sud-ouest de la ville. Plus, en milieu de journée, le bras armé du Hamas assure aussi mener de violents affrontements avec des soldats et des véhicules de l’ennemi sioniste à l’ouest et au sud de la ville de Gaza.

Le Hamas a par ailleurs vivement dénoncé le crime « ignoble qui ne restera pas sans réponse » commis par une unité d’élite de l’armée israélienne à l’intérieur d’un hôpital de Cisjordanie, à Jénine. Trois jeune palestiniens y ont été froidement liquidés, tôt le matin, par le commando de la mort. Le ministère palestinien de la santé appelle désormais, et ce n’est vraiment pas trop tôt,  à « assurer immédiatement la protection des établissements de santé ». Une tâche qui revient à l’Autorité palestinienne qui, pour l’heure, continue à collaborer sur le plan sécuritaire avec Tel-Aviv.

Le Croissant-Rouge palestinien (PRCS) a affirmé mardi que les forces israéliennes ont pris d’assaut l’hôpital Nasser, dans la bande de Gaza, et exigent que les personnes déplacées qui y avaient trouvé refuge soient évacuées du complexe médical, et ce sous la contrainte des armes. « Les équipes du PRCS et les personnes déplacées courent actuellement un grave danger », prévient l’organisation dans un message sur le réseau social X. L’agence Reuters rapporte qu’un porte-parole de l’armée israélienne a démenti les informations du PCRS, selon lesquelles les forces israéliennes ont pris d’assaut l’hôpital al-Amal de Khan Younès. Démenti qui ne résiste pas aux affirmations de la chaine qatarie Al-Jazeera et de ses correspondants sur place. Selon la chaîne d’information, les forces israéliennes ont détruit le mur arrière de l’édifice et ont incendié la majorité des tentes de fortune installées dans les locaux du complexe médical. La majorité des évacués sont complètement terrifiés, écrit la chaîne de télévision basée à Doha, car les forces israéliennes leur demandent de partir. Ces dernières sont stationnées à l’intérieur de l’hôpital, précise Al Jazeera.

Par ailleurs, un autre crime s’ajoute à ceux que l’armée sioniste collectionne depuis le 7 octobre. Au moins 100 corps palestiniens ont été enterrés dans une fosse commune dans la ville méridionale de Rafah, après que les forces israéliennes les aient pris dans différentes zones de la bande de Gaza. Selon l’agence de presse Wafa, certains des corps enterrés étaient déjà en décomposition. D’autres n’ont pas été identifiés. L’agence rapporte que des sources médicales ont déclaré qu’après inspection, certains des corps montraient qu’ils étaient dépourvus d’organes. En novembre dernier, Israël s’est emparé de 110 corps à l’hôpital Al-Shifa et dans un cimetière situé devant le service des urgences de l’hôpital.

B. Netanyahu opposé à la trêve

En parallèle, force est de souligner que les négociations se poursuivent en vue d’une trêve. Un cadre pour ce faire, avec de nouvelles libérations d’otages, a été transmis depuis Paris au Hamas qui dit l’étudier. Ismaël Haniyeh, chef du bureau politique du mouvement palestinien, a fait part de ses exigences. Il réclame notamment le « retrait complet des forces d’occupation de Gaza » et la libération des prisonniers palestiniens.

Dans un communiqué rapporté par la chaîne qatarie Al Jazeera, I. Haniyeh a déclaré qu’il avait bien « reçu » la proposition de cessez-le-feu étudiée à Paris le 28 janvier. En effet, des représentants de l’État hébreu ont échangé avec leurs homologues égyptiens et qataris, ainsi que le directeur de la CIA, en vue d’obtenir une seconde trêve. « La priorité du mouvement est de mettre fin à l’attaque militaire israélienne et le retrait complet des forces d’occupation de Gaza », a néanmoins fait savoir I. Haniyeh qui a salué la position égyptienne et qatarie. Il a toutefois ajouté que le Hamas était « ouvert à toutes les idées qui pourraient conduire à mettre fin à l’agression contre Gaza et à fournir un abri pour les personnes déplacées ». Il a encore ajouté être prêt à toute négociation sur la libération des prisonniers à condition que la sécurité des anciens détenus palestiniens soit garantie. Le chef du Hamas a tenu à remercier le rôle de médiateur du Qatar et de l’Égypte, saluant la position du Caire ayant catégoriquement refusé tout déplacement de population dans le Sinaï. Il a par ailleurs remercié l’Afrique du Sud pour son implication devant la Cour internationale de justice visant à faire condamner les actions menées par Israël dans l’enclave gazaouie. Enfin, le Hamas a condamné la décision des États-Unis, suivis par le Canada, l’Australie, l’Italie, le Royaume-Uni, la Finlande, les Pays-Bas, l’Allemagne, le Japon, l’Autriche et la Roumanie, qui ont suspendu le 27 janvier leurs financements de l’UNRWA, agence de l’ONU pour les réfugiés, à la suite d’accusations d’Israël, qui a dénoncé l’implication de plusieurs cadres de l’organisation dans l’attaque du 7 octobre. Dans une lettre commune, des organisations humanitaires ont indiqué que la suspension du financement de l’UNRWA menace la vie des Palestiniens à Gaza et dans la région

Le leader du Hamas a reçu une invitation pour se rendre au Caire afin de discuter d’un éventuel cessez-le-feu et faire valoir la position officielle du mouvement. Suite aux négociations menées à Paris le 28 janvier, un article du New York Times rapporte qu’une trêve de 30 jours serait sur la table, avec la libération des 132 otages toujours prisonniers dans l’enclave gazaouie.

Pour sa part, Ziad al-Nakhala, secrétaire général du Jihad islamique, a assuré que le groupe ne s’engagera dans aucun accord concernant les otages israéliens retenus dans la bande de Gaza sans garantie d’un cessez-le-feu global et sans retrait des forces israéliennes de la bande de Gaza.

En face, Benyamin Netanyahu dit qu’Israël ne retirera pas ses forces de la bande de Gaza et ne libérera pas des milliers de prisonniers palestiniens contre la libération des otages, s’opposant ainsi aux informations diffusées par les médias sur les éventuelles conditions d’un accord de trêve. Dans des propos diffusés par « Nous ne mettrons pas fin à cette guerre sans avoir atteint tous ses objectifs. Cela signifie éliminer le Hamas, rendre tous nos otages et faire en sorte que Gaza ne constitue plus une menace pour Israël », a signifié le chef de l’Exécutif ultra sioniste à la télévision israélienne.

On relève aussi que le secrétaire d’État américain  effectuera une visite de deux jours en Israël samedi 3 février, rapporte Haaretz. Le déplacement d’Antony Blinken intervient alors qu’I. Haniyeh est attendu au Caire pour discuter de la proposition de cessez-le-feu de Paris, qui prévoit une libération d’otages détenus par le Hamas en échange de prisonniers palestiniens et d’un cessez-le-feu.

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