S. Zi Chew a comparu devant les sénateurs aux côtés de Mark Zuckerberg, PDG de Meta, Linda Yaccarino, PDG de X, Evan Spiegel, PDG de Snapchat, et Jason Citron, PDG de Discord, lors d’une séance animée sur les effets négatifs des réseaux sociaux sur les enfants et la santé mentale.
S. Zi Chew a révélé que plus de 170 millions d’Américains utilisaient TikTok chaque mois, soit 20 millions de plus que l’année dernière. Interrogé par L. Graham, il a déclaré que TikTok dépenserait plus de 2 milliards de dollars en efforts de confiance et de sécurité, mais a refusé de dire comment ce chiffre se comparait au revenu global de l’entreprise.
« Je pense que 2 milliards de dollars, c’est beaucoup, à moins que vous n’ayez gagné 100 milliards de dollars. Donc, quand vous nous dites que vous allez dépenser 2 milliards de dollars, c’est très bien ! Mais combien gagnez-vous ? », a demandé L. Graham. « Il ne s’agit pas seulement des enfants, mais aussi des préjudices causés. Savez-vous, Chew, que votre représentant TikTok en Israël a démissionné hier ? », a-t-il poursuivi. Il faisait référence à la démission de Barak Herscowitz, haut responsable en charge des partenariats avec le gouvernement et le secteur public, en raison de la prolifération de contenus antisémites et anti-Israël sur la plateforme.
« Oui, je suis au courant », a répondu S. Zi Chew.
B. Herscowitz a annoncé sa démission de TikTok sur X lundi. « Nous vivons une époque où notre existence même en tant que Juifs et Israéliens est attaquée et en danger. Dans une période aussi instable, les priorités des gens deviennent plus nettes. Am Yisrael Chaï [Le peuple d’Israël vit]. » « J’ai fait de mon mieux tant que j’étais là. Il y a des gens merveilleux à TikTok Israël qui font de leur mieux », a-t-il ajouté en réponse à un commentaire sur sa démission.
TikTok est sous le feu des critiques depuis la diffusion d’un reportage en décembre, selon lequel l’entreprise n’a pas adopté une approche rigoureuse pour lutter contre l’antisémitisme sur la plateforme de réseaux sociaux vidéo et que les employés juifs ont dénoncé un environnement de travail de plus en plus toxique depuis l’opération du 7 octobre menée par le Hamas.
Des employés avaient révélé à Fox Business sous le couvert de l’anonymat que certains de leurs collègues avaient ouvertement exprimé des opinions antisémites et anti-Israël sur Lark, leur système de chat interne, et que les quelque 40 000 modérateurs de l’entreprise laissaient se propager sur TikTok de fausses informations anti-Israël et antisémites.
Une source de TikTok a déclaré au Jewish Insider que B. Herscowitz était à l’origine d’un mémo adressé fin décembre aux hauts responsables de TikTok, les avertissant que la plateforme de réseaux sociaux avait adopté une politique inégale concernant la guerre d’Israël contre le Hamas à Gaza et qu’elle autorisait la diffusion de contenus contenant des images de violence et d’incitation à la haine contre les Israéliens.
Au cours du même mois, TikTok avait également refusé de diffuser une campagne publicitaire payante dans laquelle des membres de familles d’otages détenus par des terroristes palestiniens à Gaza appelaient à la libération de leurs proches, jugeant le contenu « trop politique », selon un reportage de Fox News. Selon le reportage de la télé US, des captures d’écran de la plateforme de discussion interne des employés de TikTok ont montré des modérateurs de contenu célébrant l’assaut du Hamas, ainsi que faisant l’éloge d’autres groupes soutenus par l’Iran, tels que le Hezbollah ou les Houthis au Yémen.
L. Graham a cité le tweet de B. Herscowitz et le reportage de Fox News. « Sénateur, je tiens à préciser que les contenus pro-Hamas et les discours de haine ne sont pas autorisés sur notre plateforme », a assuré S. Zi Chew. Il a répété que la plateforme n’autorisait pas les contenus haineux. « Nous allons enquêter », a-t-il encore ajouté.
« Il a abandonné un bon poste parce qu’il pense que votre plateforme est utilisée pour aider les gens qui veulent détruire l’État juif. Et je ne dis pas que c’est ce que vous voulez », a déclaré L. Graham, avant de s’adresser aux autres PDG de l’industrie high-tech présents dans la salle. En se tournant vers M. Zuckerberg, il lui a dit : « Vous et les entreprises qui nous ont précédés, je sais que vous ne le pensez pas, mais vous avez du sang sur les mains. Vous avez un produit qui tue des gens. »
« Après des années de travail sur cette question avec vous et d’autres, j’en suis arrivé à la conclusion suivante : les entreprises de réseaux sociaux, telles qu’elles sont conçues et exploitées actuellement, sont des produits dangereux », a ajouté le sénateur US.