En pleine campagne électorale, le Premier ministre grec s’est rendu en fin de semaine dans la région de l’Evros, du nom de ce fleuve qui marque, au nord de la Grèce, la frontière terrestre avec la Turquie. K. Mitsotakis y a signé un document confirmant la volonté d’Athènes de doubler la taille d’une longue clôture métallique, qui mesure actuellement 37,5 km et qui ne cesse de s’allonger depuis le début de sa mise en place en 2012.
Cette semaine, le Parlement européen a une nouvelle fois rejeté sans surprise la demande de financement de ce mur par l’Europe. Un mur qui a déjà coûté des dizaines de millions d’euros à la Grèce et dont l’extension est évaluée à environ 100 millions d’euros. Par le passé, Bruxelles a qualifié cette clôture de « mesure à court terme » qui n’apportait pas de « réponse structurelle » à la question migratoire.
Ce nouveau refus européen permet toutefois à K. Mitsotakis de rappeler que ce mur sera construit quoi qu’il arrive, même si c’est « avec des fonds nationaux ». « Nous contribuons à la sécurité européenne et nous contribuons également à une politique d’asile européenne […] plus efficace », a-t-il fait valoir. Pour l’opposition grecque, à un mois et demi des élections législatives, le Premier ministre cherche ainsi principalement à séduire l’électorat proche de l’extrême droite, en affichant une nouvelle fois une image de fermeté en termes de politique migratoire.