« Nous avons réussi à bâtir avec Sa Majesté le Roi Mohammed VI, lors de la visite d’État, un partenariat pour les décennies à venir, totalement nouveau. Il touche à tous les domaines. Il est d’une ambition inédite et il est pour moi véritablement constitutif de cette nouvelle approche de l’Afrique », a déclaré le chef d’État. Un partenariat qui « doit être l’un de nos relais à l’égard d’une approche africaine réinventée. C’est-à-dire que nous aurons des projets franco-marocains sur le continent africain. C’est une autre façon d’aborder le continent et de changer de regard à l’égard de la France », a affirmé le président.
Pour rappel, E.Macron avait reconnu, dans son discours prononcé le 29 octobre au Parlement marocain, que « les lunettes d’hier » pour regarder l’Afrique « sont dépassées ». « Nous sommes engagés dans un renouveau de notre relation avec les peuples et avec les États », a-t-il martelé. Il s’est dit, d’ailleurs, disposé à s’inspirer du Maroc et de « son action au Sahara et au Sahel » pour réussir cette nouvelle page dans les relations avec l’Afrique, qu’il appelle de ses vœux.
Si le président a couvert d’éloges le partenariat avec le Maroc, il s’est permis des piques à l’encontre de l’Algérie lorsqu’il a classé ce pays maghrébin sur la liste des États qui violent la liberté d’expression au même titre que le Venezuela et la Géorgie.
La France continuera de « se battre aux côtés de tous les combattants de la liberté, professeurs, journalistes, écrivains quand ils sont emprisonnés, quel que soit le régime et quels que soient nos intérêts », a précisé E. Macron. « En disant cela, j’ai une pensée singulière pour un combattant de la liberté, l’écrivain franco-algérien, Boualem Sansal. Il est détenu de manière totalement arbitraire par les responsables algériens. L’Algérie, que nous aimons tant et avec laquelle nous partageons tant d’enfants et tant d’histoires, entre dans une histoire qui la déshonore à empêcher un homme gravement malade de se soigner. Ce n’est pas à la hauteur de ce qu’elle est. Et nous qui aimons le peuple algérien et son histoire, je demande instamment à son gouvernement de libérer Boualem Sansal. »
Pour rappel, le président algérien a déjà traité, le 29 décembre dans un discours au Parlement, l’écrivain Sansal « d’imposteur envoyé par la France ».
Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères avait aussi exprimé ses « doutes » sur la volonté d’Alger de respecter la feuille de route des relations bilatérales, adoptée en août 2022. « Nous observons des postures, des décisions de la part des autorités algériennes qui nous permettent de douter de l’intention des Algériens de se tenir à cette feuille de route. Parce que pour tenir la feuille de route, il faut être deux », a déploré le chef de la diplomatie française.
Après la reconnaissance de la marocanité du Sahara occidental par E. Macron, le 30 juillet 2024, l’Algérie a retiré son ambassadeur à Paris.