Interrogé par les journalistes sur les commentaires du B. Netanyahu lors de son discours devant une session conjointe du Congrès US, John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, a déclaré que « ce n’est pas une expression que nous utiliserions ». Mais il a fait écho à un avertissement d’Avril Haines, directrice du renseignement national, « selon lequel l’Iran a certainement tenté de s’immiscer dans ce domaine ». Aux dires de J. Kirby, les Iraniens « ont essayé de semer la discorde. Ils ont évidemment contribué au financement de certains manifestants. Mais je pense que peindre tout le monde avec le même pinceau est malheureux et ne reflète pas la réalité », a-t-il assuré aux journalistes à la Maison Blanche.« La plupart des activités de protestation ici aux États-Unis sont pacifiques (…) Elles viennent de personnes qui ont de réelles inquiétudes, et c’est ça la démocratie », a-t-il ajouté.
B. Netanyahu a profité de son discours au Congrès pour rallier des soutiens à sa guerre contre la bande de Gaza assiégée, où près de 40.000 Palestiniens ont été tués, au bas mot. Il a reçu des dizaines d’ovations de la part des personnes rassemblées dans l’auguste chambre, mais près de la moitié de tous les élus démocrates du Congrès ont choisi de le boycotter. Leurs décisions sont révélatrices d’une division grandissante au sein du Parti démocrate quant au soutien inconditionnel à Israël, marquant un changement radical par rapport à ce qui était autrefois une politique bénéficiant d’un large soutien bipartisan.
Le public américain a également montré une sympathie croissante pour les Palestiniens ces dernières années, et des milliers de manifestants se sont rendus à Washington pour protester contre la décision du Congrès d’accorder une tribune très convoitée à B. Netanyahu, alors qu’Israël fait face à des accusations de génocide devant la plus haute cour de l’ONU.
Lors de la journée de jeudi, la rencontre à Washington entre Kamala Harris et B. Netanyahu a permis à la vice-présidente américaine de presser le Premier ministre israélien d’aider à parvenir à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza. Elle a promis de ne pas « rester silencieuse » face aux souffrances des civils. Elle a pris une position remarquée dans le conflit entre Israël et le Hamas, affirmant qu’elle ne « restera pas silencieuse » face aux souffrances des Palestiniens. Loin des habitudes du président sortant qui privilégie les pressions en coulisses avec Israël, K. Harris a déclaré, après avoir rencontré B. Netanyahu, qu’il était temps de mettre un terme à la guerre « dévastatrice ». Elle a demandé au Premier ministre israélien de « conclure » l’accord de cessez-le-feu.
A Tel-Aviv, ces déclarations ont suscité de vigoureuses réaction. Un haut responsable politique israélo-américain a exprimé l’espoir que les déclarations de la probable candidate à la présidence ne soient pas interprétées par le Hamas comme un signe de division. Cette source anonyme a ajouté que l’absence de divergences affichée entre Israël et la Maison Blanche augmente les chances d’un accord de libération d’otages et diminue les risques de guerre régionale.
Lors d’une conférence de presse aux côtés de B. Netanyahu, la vice-Présidente a proclamé « ne pas avoir l’intention de se taire » face à la situation humanitaire catastrophique à Gaza, demandant la conclusion d’un cessez-le-feu sans plus attendre. L’entourage de B. Netanyahu a indiqué que le Premier ministre israélien a été surpris par ces propos, qui ont ensuite été diffusés sur le compte X de K. Harris.Cet accrochage survient moins de 24 heures avant la rencontre prévue en Floride entre le responsable israélien et Donald Trump, farouche partisan de la cause sioniste. Cette situation tendue pourrait avoir des répercussions sur les relations diplomatiques entre les États-Unis et Israël.
B. Obama a choisi son camp
A rappeler que Barack Obama a annoncé vendredi 26 juillet son soutien, ainsi que celui de sa femme, à la candidature de K. Harris pour l’élection présidentielle de novembre amplifiant l’élan pris par la candidate démocrate dans une campagne complètement chamboulée. Un soutien qui s’est fait à l’américaine : une opération de communication dont la vidéo a été publiée sur les réseaux sociaux. La vidéo, qui dure à peine une minute, a déjà été visionnée des millions de fois. L’appel téléphonique filmé se veut spontané, mais la mise en scène semble parfaite : K. Harris arbore même un micro sur sa veste. L’échange est chaleureux, le couple Obama annonce logiquement son soutien à la candidate démocrate qui s’est imposée à la tête de son camp en quelques jours seulement suite au retrait de J. Biden. « Nous appelons pour te dire que Michelle et moi ne pourrions être plus fiers de te soutenir et de faire tout ce qui est de notre possible pour que tu gagnes cette élection jusqu’au bureau ovale », a dit B. Obama à K. Harris. « En début de semaine, Michelle et moi avons appelé notre amie Kamala Harris. Nous lui avons dit que nous pensions qu’elle ferait une fantastique présidente des Etats-Unis et qu’elle avait tout notre soutien », a déclaré B. Obama, à l’influence toujours immense sur son camp. « En ce moment critique pour notre pays, nous allons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour qu’elle gagne en novembre. Nous espérons que vous vous joindrez à nous », a-t-il ajouté sur le réseau social X, après plusieurs jours de silence.
L’appui affiché par le couple Obama vient amplifier l’élan croissant pris par la campagne de K. Harris, 59 ans, qui a bénéficié d’une vague de soutien de la part de syndicats, de minorités ethniques et de son parti depuis qu’elle a annoncé sa candidature. Pour la vice-Présidente, c’est le dernier ralliement d’une longue série. Il ne fait désormais plus aucun doute qu’elle sera investie officiellement à l’issue de la convention du Parti démocrate prévue mi-août. La seule inconnue reste le nom de son colistier dont le nom sera connu d’ici au 7 août.