La police est intervenue pour mettre fin à une manifestation à l’Université d’Amsterdam après que des manifestants ont occupé des bâtiments universitaires dans plusieurs villes néerlandaises pour condamner la guerre à Gaza, a rapporté l’agence de presse ANP.
Des vidéos publiées sur X montrent une rangée de policiers en tenue anti-émeute avec des chiens forçant dans une foule de manifestants dans la rue à côté d’un canal d’Amsterdam.
Dans un message publié sur X, la police d’Amsterdam a affirmé que l’université avait déposé une plainte contre les manifestants pour actes de vandalisme. La police veille à ce que personne ne puisse pénétrer dans les bâtiments universitaires et demandera aux manifestants de quitter volontairement les lieux, ajoute le message. Un porte-parole de l’Université d’Amsterdam (UvA) a confirmé l’occupation et dit qu’elle avait conseillé aux personnes non affiliées à la manifestation de quitter le bâtiment.
Plus tôt dans la journée, un groupe de protestataires néerlandais a déclaré avoir occupé des bâtiments universitaires dans les villes d’Amsterdam, Groningen et Eindhoven.
En suisse, l’université de Genève était occupée partiellement par des étudiants mobilisés en faveur de la cause palestinienne jusqu’au mardi 14 mai. Après une dernière mobilisation autour du bâtiment principal le 13 mai, la police a évacué la cinquantaine d’étudiants dormant encore sur les lieux très tôt ce matin. Ils étaient plusieurs centaines lundi, entre 400 et 500 selon les estimations, à s’être donné rendez-vous lundi devant le bâtiment principal de l’université de Genève. Les revendications sont les mêmes que sur tous les autres campus. Élisabetha, membre de la coordination Étudiants Palestine, se réjouit de quelques victoires : « Ce qu’on a réussi à obtenir, c’est l’université de Genève s’engage pour favoriser l’accueil des chercheurs et chercheuses palestiniens », se félicite-t-elle. En revanche, « l’université refuse un appel clair à un cessez-le-feu et aussi de boycotter les universités israéliennes », détaille la jeune femme.
Le rectorat demandait de son côté la fin de l’occupation nocturne des locaux et le retrait de banderoles polémiques. Mais aucun accord n’a été trouvé avec les militants sommés de plier bagage. La direction de l’université a haussé le ton lundi après l’échec de négociations, en annonçant le dépôt d’une plainte pénale pour violation de domicile contre les étudiants mobilisés.
L’évacuation a pourtant bien eu lieu, très tôt mardi matin, à 5h heure locale (3h TU), selon un journaliste de l’agence de presse Keystone-ATS présent sur place. La police est intervenue pour déloger la cinquantaine d’étudiants encore occupants. « La plupart des manifestants étaient endormis. Après avoir été rassemblés, ils ont été dirigés vers le parking souterrain de l’établissement », rapporte Julie Zaugg, journaliste de la télévision LémanbleuTV sur le réseau social X. « Un petit comité attend devant l’entrée de ce parking, applaudissant sans cesse et criant des slogans en soutien à la Palestine ou leurs camarades », précise la journaliste, ajoutant avoir vu des étudiants « menottés puis embarqués dans des camions » de police aux fenêtres grillagées.
Comme ailleurs en Suisse, la mobilisation aura en tout cas fait beaucoup de bruit, bien au-delà du milieu étudiant. L’ancien député des Verts, Ueli Leunberger, était venu en soutien avant l’évacuation : « C’est temporaire que le boycott est demandé, jusqu’à ce que le gouvernement israélien arrête cette agression. La jeunesse qui manifeste là, avec des gens qui sont moins jeunes, c’est extrêmement important ce mouvement ».
Le mouvement étudiant de soutien aux Palestiniens, inspiré par les occupations de campus aux États-Unis, avait démarré à l’université de Lausanne et s’est étendu depuis, plus ou moins temporairement, à d’autres universités du pays, dont Fribourg, Bâle, Berne ou encore les prestigieuses écoles polytechniques de Lausanne et de Zurich.