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Instabilité en RDC : Le sang coule toujours…

La situation en République démocratique du Congo est loin d’être stabilisée. Selon les autorités congolaises, plus de 120 personnes, dont 17 enfants, ont été tuées lors du massacre du 29 novembre dans la localité de Kishishe, à l'est du pays.
Instabilité en RDC

« Il y a eu des massacres systématiques, des maisons ont été brûlées et il y a beaucoup de personnes portées disparues », a déclaré samedi Patrick Muyaya, le porte-parole du gouvernement congolais. Alors que le précédent bilan de cette attaque de la localité du Rutshuru sous contrôle du M23, faisait état d’une cinquantaine de morts, il a été revu à la hausse. « Les premiers chiffres qui nous sont parvenus parlent de 122 » morts et « il n’est pas exclu que ce bilan augmente », a précisé à RFI P. Muyaya.

Félix Tshisekedi, président de la République, a demandé l’ouverture d’enquêtes interne et internationale pour établir que cette attaque est « un crime de guerre », selon le porte-parole qui insiste sur la nécessité d’une justice rapide. « Car si justice n’est pas faite, on peut craindre que cela se perpétue dans les autres zones ou les M23 et les RDF se sont érigés en chef », commente-t-il.

En parallèle, les discussions pour la paix en RDC continuent à Nairobi, au Kenya. Après la cérémonie de lancement lundi, un début retardé et une suspension des discussions jeudi, les travaux battent désormais leur plein. Les participants ont établi vendredi 2 décembre leurs exigences pour cesser les hostilités, certains déplorant des représentants des groupes armés ne sont pas représentés. Comme le M23, qui n’a pas respecté les conditions du communiqué de Luanda, selon Kinshasa. Certains déplorent aussi l’absence d’autres groupes armés. L’Union des patriotes pour la Libération du Congo (UPLC), une milice qui opère dans le nord de la province du Nord-Kivu, explique notamment ne pas vouloir déposer les armes tant que les ADF ne l’auront pas fait.

La présidence congolaise, elle, demande aux groupes armés de cesser les hostilités, de permettre un accès humanitaire sans entrave, et de rejoindre le Programme de désarmement, démobilisation et relèvement communautaire et stabilisation.

Samedi 3 décembre, les travaux de groupes doivent continuer avant une mise en commun lundi qui doit faire émerger un plan d’action pour ramener la paix dans l’est de la RDC.

Parmi les quelque 200 participants, la délégation de la communauté Banyamulenge a elle annoncé la suspension de sa participation aux discussions de cette semaine, dénonçant une attaque de plusieurs groupes armés dans des villages banyamulenge le 30 novembre. D’autres membres de la délégation représentant le Sud-Kivu ont dénoncé ce choix, réaffirmant, eux, leur engagement dans le dialogue.

En parallèle, les organisations de défense des Pygmées se réjouissent de la promulgation, par Le président congolais, d’une loi protégeant cette population discriminée.  Les Pygmées bénéficieront de la gratuité des soins, de frais de justice y compris la commission d’office d’un avocat devant les instances judiciaires.

Si la gratuité de l’enseignement n’est garantie pour tous qu’au niveau primaire dans le pays, la loi l’étend pour les Pygmées à tous les niveaux de l’enseignement primaire, secondaire et enseignement professionnel dans les écoles publiques. Les Pygmées sont aussi exemptés de frais de mariage à l’état civil.

Il est prévu que le Premier ministre crée un fonds spécial pour la protection des droits des peuples pygmées. La loi est assortie de peines de prison pour toute personne qui se rendrait coupable de discrimination des Pygmées en matière de scolarisation ou d’emploi. Un million de Pygmées vivent actuellement dans 21 des 26 provinces congolaises.

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