Les derniers affrontements meurtriers dans la capitale libyenne remontaient à juillet 2022 et avaient fait 13 morts, dont un enfant, et 30 blessés. Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye, pays riche en pétrole, est minée par des divisions alimentées par la prolifération de groupes armés aux allégeances mouvantes. Des véhicules blindés s’étaient déployés le 28 mai dans l’après-midi à Tripoli après l’arrestation d’un membre de la Brigade 444, notamment dans la rue commerçante de Jraba, dans l’est de la capitale, et dans le secteur résidentiel de Ras Hassan, en centre-ville.
Après une accalmie de quelques heures, des tirs nourris aux armes lourdes et légères ont retenti dans la banlieue est de Tripoli, notamment à Ain Zara, à Fornaj, et près du campus de l’Université de Tripoli, qui a décidé de « fermer ses portes » et de « suspendre les examens » par mesure de sécurité. Quelques tirs étaient encore entendus à 3h (1h GMT), suivis de sirènes d’ambulances, selon l’AFP.
Un homme âgé « a été blessé au bras par des éclats d’obus alors qu’il fuyait sa maison à Ain Zara en voiture », a indiqué sur sa page Facebook le service des secours à Tripoli, faisant état de dégâts sur ses ambulances. Plusieurs autres civils ont été légèrement touchés lors des affrontements.
L’Autorité de soutien à la stabilité (ASS), autre groupement armé chargé de la sécurité, s’est interposé pour faire cesser les hostilités et tenter une médiation. Depuis le 25 mai, le gouvernement basé à Tripoli a mené plusieurs frappes avec des drones près de Zawiya, à 45 kilomètres à l’ouest de la capitale, officiellement contre des bandes de trafiquants, qui ont fait au moins deux morts et plusieurs blessés. Deux gouvernements se disputent le pouvoir en Libye : l’un installé à Tripoli (ouest), dirigé par Abdelhamid Dbeibah et reconnu par l’ONU, l’autre dans l’est du pays, soutenu par le puissant maréchal Khalifa Haftar et le Parlement.