Auteur de la pole position samedi, George Russell s’est montré intraitable et a su convertir son très bon samedi par une victoire dimanche. C’est la quatrième de sa carrière et la première cette saison de quoi donner des espoirs à un team qui avait du mal à se repositionner aux avant-postes de la formule 1. Il fallait réussir le départ et Russell l’a fait, gardant Verstappen dans son rétro pour une première ligne qui promettait après l’incident de l’Espagne. Mais le Néerlandais a été calme au départ, comme Piastri. Il ne fallait pas plus pour le benjamin du paddock qui lui a ravi la troisième place dès le premier virage. Devant, Russell avait du rythme et prenait progressivement ses aises repoussant Verstappen l’espace de quelques tours à quatre secondes… Optimale, la Mercedes fonctionnait si bien que, sous la pression du « gamin », le quadruple champion du monde, fut contraint de rentrer aux stands dès la fin du 12e tour. Cette tentative d’Undercut sur Russel ne fut pas couronnée de succès, Russel pilotant avec prudence et maestria a repris sa place de leader dès le passage de tous les pilotes au stand.
Au fil des tours, les stratégies se dévoilaient…. Les six premiers, partis en mediums, plongeaient alors tour à tour aux stands. Cela propulsait Norris et Leclerc en tête, partis en gommes durs et donc sur une stratégie décalée. Les deux allaient tenir 29 et 28 tours avant de redonner la tête à Russell. Si Leclerc repartait en durs, contre son gré, Norris chaussait les mediums et allait enchaîner les tours canons. Avec fougue, Noris remonte alors très fort sur Piastri. Quatrième, l’Australien revenait à son tour sur Antonelli qui réduisait lui-même l’écart sur Verstappen. Aucune position n’était figée à mi-course et au tour 38, Verstappen lançait la valse des deuxièmes arrêts. Suivi par Antonelli au tour suivant. L’Italien ressortait au coude à coude avec le Batave mais s’inclinait avec ses pneus froids. Devant, Norris et Leclerc allaient encore récupérer la tête après le deuxième arrêt de Russell au tour 42. Leclerc poussa jusqu’au tour 52 et au tour 60, cinq pilotes étaient en mesure de gagner. Russell menait la course mais Norris, cinquième, pointait à dix secondes.
Si Russell a finalement fait l’écart comme Verstappen pour sécuriser sa deuxième place, ce ne fut pas le cas d’Antonelli qui était sous la double pression de Piastri et Norris qui s’attaquaient depuis quelques tours déjà.
…Et c’est le tournant de la course
Faute de consigne d’équipe, les deux pilotes MacLaren, comme à l’accoutumée, se sont lancés dans une belle bataille qui a pimenté la course pendant les dix derniers tours. Au 61ème tours, l’Australien repoussait une première offensive de son coéquipier mais au tour 67, les deux hommes se retrouvaient côte à côte et Piastri sortait les muscles. Frustré, Norris lança une attaque, un peu désespérée. Sur la ligne droite de départ/arrivée il tente de doubler Piastri sur sa droite mais faute de place, il encastre son aileron avant dans l’aileron arrière de son coéquipier. Son Abandon immédiat entraîne l’entrée de la Safety Car qui entérina la victoire de Russell à trois tours du drapeau à damier.
Forcément, cet accrochage n’était qu’une question de temps. Norris l’avait dit avant ce week-end : «… Ce n’est pas de savoir si l’on va s’accrocher mais de savoir quand ?». C’est venu dès la dixième manche de la saison et cela fait très mal au championnat pour le Britannique puisque Piastri compte désormais 22 points d’avance sur Norris.
Ferrari perdante du jour …
Si le classement en tête du championnat pilotes a peu varié, on note que Noris a creusé l’écart avec son coéquipier puisqu’ils totalisent respectivement 198 et 176 points. Quant au batave il s’accroche plus que jamais à sa troisième position avec 155 points soit 21 points de plus que Russel. Les grands perdants sont les pilotes Ferrari qui décrochent. Pour la Scuderia c’est la double peine puisqu’elle laisse la seconde place à Mercedes. Quant à la Red-bull Racing, elle pointe à la 4ème position avec un seul pilote puisque son coéquipier le japonais Tsunoda n’a qu’un maigre bilan de 10 points.
Après un bref détour par l’Amérique du Nord, la formule 1 sera de retour en Europe à commencer par le Grand prix d’Autriche qui se court le dimanche 29 juin. Devant un public conquis, Verstappen espère redorer sa couleur nationale l’orange au détriment du papaye MacLaren.