Il y a quelques mois, Jean-François Leroy, directeur de ce festival, avait déclaré qu’il n’était « pas question de traiter de Gaza à Visa cette année, le sujet est trop explosif. » Il a fini par changer d’avis, le sujet étant « incontournable », selon le site français France info.
« Si vous dites « les terroristes du Hamas », vous êtes pro-israélien, si vous dites la réaction excessive d’Israël, c’est l’inverse ,…vous êtes toujours catalogué ! Ici, nous avons parlé du Rwanda, de la Bosnie, de la Tchétchénie, de la guerre du Golfe et il n’y a jamais eu de réactions aussi épidermiques que celles provoquées par cette guerre », s’est-il irrité, assurant que c’est la première fois qu’il ressent des « crispations aussi fortes autour d’un sujet ».
L’une des raisons pour lesquelles il envisageait de renoncer à traiter de Gaza semble être les mises en garde des autorités françaises sur de soi-disant débordements sécuritaires pendant les expositions consacrées aux Palestiniens. Deux sur les 25 expositions évoqueront Gaza et la Cisjordanie. La première baptisée « La Tragédie de Gaza », a été immortalisée pour le Washington Post par le photographe indépendant Loay Ayyoub. La seconde « Cisjordanie » est l’œuvre du Russe Sergueï Ponomarev pour le New York Times et Getty Images. La soirée du 5 septembre évoquera aussi largement ce sujet.
« En 35 ans, il n’y a jamais eu de problème de maintien de l’ordre dans le festival », souligne Jean-François Leroy. « Et je n’imagine pas qu’il puisse y avoir des troubles. Nous faisons la part des choses et nous sommes vigilants comme toujours. »
En France, depuis le 7 octobre, chaque fois qu’un évènement est organisé pour soutenir le peuple palestinien, des débordements sont provoqués par la présence d’éléments pro israéliens qui les exploitent pour surfer sur les accusations d’antisémitisme et les torpiller. Ou en y infiltrant des éléments incontrôlables qui sèment le chaos.
Alors qu’il devrait recevoir le Visa d’or, L. Ayyoub n’a toujours pas obtenu son visa d’entrée en France, les autorités françaises prétextant que « les conditions de son séjour ne sont pas fiables », selon Télérama. Il se trouve en Egypte où il a été évacué. Télérama indique que le ministère français de la Culture s’est saisi de la situation et essaie actuellement de la débloquer. Une rencontre avec lui a été progarmmée pour le 7 octobre « Sous réserve de sa présence ».
En 2021 déjà, faute d’autorisation de l’État français, Fatima Shbair, photoreporter gazaouie, n’avait pu se déplacer pour recevoir son Visa d’or.