L’armée d’occupation a confirmé que l’un des humanitaires palestiniens dont la Défense civile de Gaza a annoncé la mort samedi 30 novembre, tués dans une frappe aérienne israélienne, travaillait pour l’ONG américaine World Central Kitchen (WCK). Dans un communiqué, elle a ajouté qu’il s’agit d’un « terroriste » qui « s’est infiltré en Israël et a participé au massacre du 7 octobre dans le Kibboutz Nir Oz », tout proche de la bande de Gaza, et que par ailleurs « il travaillait pour l’organisation WCK. »
L’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a déclaré vendredi que la bande de Gaza a connu, depuis octobre 2023, les bombardements les plus intenses visant des civils depuis la Seconde Guerre mondiale.
Selon une déclaration publiée par l’agence des Nations Unies, à l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, organisée ce Vendredi, l’agence a ajouté : « Le sort des réfugiés palestiniens reste la plus longue crise de réfugiés non résolue dans le monde ».
Tel Aviv poursuit depuis plus d’un an cette guerre, avec le soutien inconditionnel de Washington, en dépit d’une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies exigeant l’arrêt immédiat des combats et de l’ordonnance de la Cour internationale de justice indiquant des mesures conservatoires pour prévenir un génocide et améliorer la situation humanitaire à Gaza.
La Cour pénale internationale (CPI) basée à La Haye, a émis des mandats d’arrêt internationaux contre Benyamin Netanyahu, premier ministre israélien et Yoav Gallant, son ex-ministre de la Défense, pour « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité. »
Les efforts de médiation menés par les États-Unis, l’Égypte et le Qatar pour parvenir à un cessez-le-feu à Gaza et à un accord d’échange de prisonniers entre Israël et le Hamas ont buté sur le refus de B. Netanyahu de mettre fin à la guerre.
L’occupation poursuit sa guerre génocidaire contre la bande de Gaza, concentrant ses bombardements sur les zones du nord et du centre de la bande, où elle fait exploser des places résidentielles et commet de nouveaux massacres. Le ministère de la Santé de Gaza a annoncé que l’occupation israélienne avait commis, la veille vendredi, 3 massacres contre des familles dans la bande, avec 33 martyrs et 137 blessés arrivés dans les hôpitaux au cours des dernières 24 heures. Plus tard, un porte-parole de la défense civile à Gaza a fait état de deux massacres à Beit Lahia au nord, au cours desquelles 75 personnes son tombées en martyrs. Les forces d’occupation ont fait exploser des robots dans des résidences du projet Beit Lahia, selon les médias palestiniens. L’occupation israélienne a également fait exploser des places résidentielles dans le camp de Jabalia, au nord de la bande de Gaza. Palestine TV a fait état de 4 martyrs et d’un certain nombre de blessés suite au bombardement d’occupation de deux maisons dans la ville de Gaza.
La Défense civile à Gaza a également récupéré 3 martyrs et 5 blessés suite au ciblage par l’occupation d’une maison de la rue Al Wahda, à l’ouest de la ville de Gaza, au nord de la bande. Trois martyrs sont morts à la suite du bombardement par l’occupation d’un groupe de citoyens à proximité du carrefour industriel du quartier de Tal Al-Hawa, au sud-ouest de la ville de Gaza, tandis que l’avion d’occupation a bombardé une maison dans le quartier d’Al-Sabra, au sud de la ville.
En outre, le correspondant d’Al-Mayadeen à Gaza a rapporté que cinq personnes ont été tuées et blessées lorsque l’occupation a bombardé une maison au sud du rond-point d’Abu Sarar à Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza. L’artillerie d’occupation a également visé la tour 5 dans la zone des tours « Ain Goliath » dans le camp de Nuseirat. Cela s’accompagne de raids israéliens, de bombardements d’artillerie et de tirs visant le nord du camp de Nuseirat, dans le centre, selon notre correspondant.
Parallèlement, les équipes médicales ont également récupéré 19 martyrs sur les routes et les maisons qui ont été bombardées hier et la nuit dernière dans le camp de Nuseirat, au nord du pays.
La résistance réagit
Une plateforme médiatique israélienne a parlé d’un événement sécuritaire difficile dans le nord de Gaza, confirmant qu’au moins un soldat israélien a été tué et plusieurs autres ont été grièvement blessés, après qu’un bulldozer militaire D9 a été visé par un obus et la force d’évacuation a été prise pour cible avec un autre obus.
Cela survient alors que la résistance palestinienne poursuit ses opérations sur tous les fronts de combat dans la bande de Gaza, aujourd’hui vendredi, dans le cadre de la bataille du Déluge d’Al-Aqsa.
Les Brigades Al-Qods, branche militaire du Jihad islamique, ont affirmé avoir bombardé la ligne de ravitaillement des forces ennemies sionistes à l’est de Jabalia avec un certain nombre d’obus de mortier, dans le cadre d’une opération conjointe avec les Brigades Al-Qassam, branche militaire de Hamas. Le Média militaire des brigades a diffusé des images montrant des moudjahidines détruisant avec un barrage d’obus de mortiers une position des soldats et des véhicules de l’invasion, au milieu du camp de Jabalia, au nord de la bande de Gaza.
De leur côté, les Brigades des martyrs d’Al-Aqsa ont annoncé avoir bombardé une position des soldats d’occupation et leurs véhicules militaires sur les fronts de combat au nord de la bande de Gaza, avec un barrage d’obus de mortier. De leur côté, les Brigades Moudjahidine ont affirmé avoir détruit le site militaire israélien Fajjah avec plusieurs missiles Hasab 111.
Il y a lieu de souligner que Dr Munir Al-Bursh, directeur général du ministère de la Santé, a déclaré qu’Israël utilise dans le nord de la bande de Gaza des armes jamais vues auparavant. Il a décrit ces armes comme provoquant la désintégration des personnes. Dans une interview accordée à Al Jazeera vendredi, il a déclaré qu’Israël a ciblé des blocs résidentiels, anéantissant des familles entières. « On n’entend pas parler de ces massacres pendant des jours parce que personne ne peut nous contacter », a-t-il ajouté.
Selon ce responsable, les frappes aériennes israéliennes ont réduit les immeubles résidentiels en ruines et en poussière et ont entraîné une pulvérisation de nombreuses victimes. « Nous avons besoin d’une enquête internationale pour comprendre ce qu’Israël nous fait subir », a-t-il déclaré. Il a ajouté que la Défense civile a recensé environ 10 000 blessés dans le nord de la bande de Gaza au cours des 50 derniers jours, et qu’environ 60 000 personnes sont privées de nourriture et d’eau.
En août dernier, la Défense civile a révélé que 1 760 Palestiniens ont été complètement consumés et qu’il n’en reste plus aucun vestige. Elle a déclaré qu’Israël utilise des armes interdites par le droit international qui désintègrent les corps au moment de l’impact. Des sources médicales ont confirmé deux massacres à Beit Lahia vendredi. Au moins 75 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, ont été tués dans ces attaques.
L’assaut israélien sur Gaza se poursuit depuis 14 mois. Les rapports internationaux font état de dizaines de milliers de morts et de blessés, les femmes et les enfants représentant au moins 70 % des victimes. Le blocus a provoqué des crises humanitaires et sanitaires sans précédent dans la région, avec des rapports faisant état de décès dus à la faim et à la pénurie de médicaments.
Le ministère de la Santé et la Défense civile ont appelé à une action internationale urgente. Ils ont demandé une enquête indépendante sur les agissements d’Israël et l’application du droit humanitaire international pour protéger les civils et les équipes de secours.
Sous-traitance sécuritaire
Israël envisage le lancement d’un « programme pilote qui pourrait voir des sociétés de sécurité privées américaines remplacer l’armée dans le nord de Gaza pour escorter les convois de nourriture et de médicaments » pour les Palestiniens encore présents dans la région dévastée, selon un article du quotidien israélien Globes.
Parmi les principaux concurrents à ce contrat de plusieurs millions de dollars figurent Constellis, successeur direct de la tristement célèbre société de mercenaires Blackwater, et Orbis, société peu connue de Caroline du Sud, gérée par d’anciens généraux, qui collabore avec le Pentagone depuis 20 ans.
Selon les autorités, le programme pilote pour le nord de la bande de Gaza doit permettre « d’empêcher le Hamas ou toute autre bande de s’emparer des camions d’aide humanitaire et de libérer les soldats de Tsahal de cette mission dangereuse ».
Ces dernières semaines, le ministère de l’Intérieur de Gaza a mis en place de nouveaux services de police pour lutter contre les groupes et gangs qui s’attaquent aux cargaisons d’aide humanitaire et soumettent les organisations internationales à un chantage dans le sud de la bande de Gaza. Les Nations unies ont déclaré que ces gangs « bénéficient probablement d’une bienveillance passive, voire active » ou d’une « protection » de la part de l’armée israélienne.
En octobre, une troisième société de sécurité américaine – Global Delivery Company (GDC) – se décrivant comme « Uber pour les zones de guerre » – a affirmé travailler avec une autre société à la création et la gestion de « bulles humanitaires » dans la bande de Gaza. La société est dirigée par Mordechai Kahane, homme d’affaires israélien qui a travaillé avec les renseignements sionistes pendant la guerre contre la Syrie pour armer des groupes extrémistes cherchant à renverser le gouvernement.
Bien qu’il n’existe aucun chiffre officiel sur le montant des contrats proposés par Tel-Aviv pour ces entreprises de mercenariat, Globes cite le lieutenant-colonel Yochanan Zoraf, chercheur à l’Institut d’études de sécurité nationale (INSS) et ancien conseiller pour les affaires arabes dans l’armée israélienne, qui affirme que le chiffre atteindra probablement « des milliards de shekels par an ».
« Ces entreprises ne géreront pas la vie quotidienne des habitants », affirme cet expert tout en ajoutant que « la responsabilité périphérique pour la défense [du nord de Gaza] ainsi que la responsabilité civile elle-même » incombent à Israël. L’ancien officier de l’armée affirme également que Tel-Aviv « réclamera probablement un financement du programme des Etats-Unis – ou d’un tiers extérieur ».
Mardi, Israël Hayom a rapporté que le programme pilote doit encore recevoir l’approbation du cabinet de sécurité « en raison de difficultés juridiques dans la définition de l’occupation » basée sur le droit international. « Afin de contourner les obstacles juridiques, les services de sécurité envisagent de faire appel à des financements extérieurs provenant d’organisations d’aide humanitaire ou de pays étrangers pour les [sociétés mercenaires], dont le fonctionnement se chiffre en dizaines de millions de dollars », ajoute l’article.
Depuis le début du génocide des Palestiniens de Gaza, le gouvernement israélien s’est tourné vers les mercenaires pour surmonter une crise de recrutement. Il a notamment coopéré avec les renseignements allemands pour recruter des demandeurs d’asile en provenance d’Afghanistan, de Libye et de Syrie. « Au cours des sept derniers mois, l’association Values Initiative et l’association germano-israélienne (DIG) ont travaillé à recruter ces réfugiés de pays à majorité musulmane déchirés par la guerre en tant que mercenaires pour Israël. Ils sont nombreux à avoir rejoint le combat en se voyant offrir des salaires mensuels allant de 4 000 à 5 000 euros, et une procédure accélérée d’obtention de la nationalité allemande. Des rapports suggèrent qu’environ 4 000 immigrés ont été naturalisés rien qu’entre septembre et octobre ».