La présidence ukrainienne a annoncé dans un communiqué qu’une opération d’évacuation des civils qui seraient encore présents dans l’usine d’Azovstal assiégée par les troupes russes à Marioupol, dans le sud-est de l’Ukraine, était envisagée vendredi. Quelques jours plus tôt, Kiev avait démenti un cessez-le-feu annoncé par Moscou visant l’évacuation, alors que les autorités russes assurent que toute personne rendant les armes peut quitter le complexe encerclé.
Des centaines de combattants — les derniers de la ville quasi-entièrement aux mains des troupes russes — sont bloqués dans l’immense aciérie d’Azovstal. Avec eux se trouveraient selon Kiev des civils ukrainiens dont des dizaines d’enfants.
La présidence russe a affirmé, par la voix de son porte-parole Dmitri Peskov, ne voir aucun obstacle à un départ des civils du site. «Le président [Vladimir Poutine] a été très clair : les civils peuvent sortir et aller où ils veulent. Les combattants doivent déposer leurs armes et sortir également. Leurs vies seront préservées. Tous les blessés et les malades recevront une aide médicale», a détaillé D.Peskov. «Qu’y a-t-il à négocier dans ce cas ?», s’est-il interrogé, en réponse à la proposition de Kiev de négocier les conditions d’évacuation des civils de Marioupol.
Selon l’agence Tass, le président russe a également déclaré que les militaires ukrainiens qui avaient déjà déposé les armes étaient détenus dans des conditions appropriées et recevaient une aide médicale si nécessaire. Il a indiqué, en outre, que la Russie était prête à permettre à l’ONU et à la Croix-Rouge internationale d’accéder à la zone et à ces prisonniers de guerre. Présent sur le site aux côtés du 36e bataillon de l’armée ukrainienne, le bataillon ultranationaliste Azov — accusé par Moscou d’utiliser la population comme bouclier humain — a affirmé sur Telegram que l’hôpital militaire situé dans le complexe métallurgique avait été bombardé dans la nuit du 27 au 28 avril, et que la salle d’opération s’était effondrée, entraînant des morts et des blessés parmi les soldats qui y étaient soignés. La Russie, dont l’assaut sur le site avait été suspendu sur ordre de V. Poutine, n’a pas confirmé.
Osnat Lubrani, coordinatrice de l’ONU en Ukraine, avait fait savoir jeudi 28 avril qu’elle partait dans le sud du pays préparer une tentative d’évacuation de Marioupol. En visite à Kiev le même jour, Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, a assuré de son côté que l’organisation faisait «tout son possible» pour évacuer les civils.