#Libération_Palestine

Logo Perspectives med

Essais balistiques nord-coréens : Washington maintient une pression maximale

Les Etats-Unis et leurs alliés préparent une riposte « rapide » en cas de nouvel essai nucléaire de la Corée du Nord, y compris en révisant leur « posture militaire », a prévenu le lundi 13 juin Antony Blinken, secrétaire d’Etat américain.

« La Corée du Nord a terminé les préparatifs pour un autre essai nucléaire et je pense qu’il ne manque plus qu’une décision politique » pour passer à l’acte, a ajouté à ses côtés Park Jin, son homologue sud-coréen, lors d’une conférence de presse à Washington, estimant aussi que cela provoquerait de nouvelles « sanctions internationales ». « Nous continuons d’être préoccupés par la perspective de ce qui serait un septième essai nucléaire », mais le premier depuis 2017, a acquiescé A. Blinken. « Nous sommes en contact très étroit avec nos proches alliés et partenaires, à commencer par République de Corée, ainsi que le Japon et d’autres, pour être en mesure de répondre rapidement », a-t-il ajouté. « Nous nous préparons à tous les scénarios (…) et nous sommes prêts à des ajustements à notre posture militaire sur les court et long termes, autant que nécessaire », a-t-il encore mis en garde.

Washington estime depuis le mois dernier que Pyongyang, qui a déjà multiplié les tirs de missiles balistiques, y compris intercontinentaux, s’apprête à rompre avec son moratoire sur les tests nucléaires. Tout en promettant de maintenir « la pression » tant que le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un n’aura pas changé d’attitude, A. Blinken a néanmoins dit que les Etats-Unis demeuraient prêts à un dialogue direct « sans conditions préalables ».

Les tensions dans la péninsule coréenne «sont essentiellement dues aux Etats-Unis», a déclaré le 8 juin l’ambassadeur chinois à l’ONU, Zhang Jun, jugeant que Washington n’avait «pas une réponse appropriée» face à Pyongyang et conservait «un discours de pressions».

Pékin et Moscou avaient bloqué le 26 mai au Conseil de sécurité un projet de résolution américain imposant de nouvelles sanctions à la Corée du Nord en représailles à ses multiples tirs de missiles balistiques depuis le début de l’année. Des sanctions que le diplomate chinois a appelé à alléger, tout comme Anna Evstigneeva, ambassadrice adjointe de la Russie.

La Corée du Nord a besoin de davantage d’aide humanitaire et l’Occident doit arrêter de mettre la responsabilité des tensions sur Pyongyang, a-t-elle expliqué. Au nom des Etats-Unis, l’ambassadeur adjoint Jeffrey DeLaurentis a prétendu que les sanctions et la proposition d’en ajouter sont une réponse au comportement nord-coréen. «Nous recherchons un dialogue avec Pyongyang sans conditions préalables. Nous avons également transmis ce message par des canaux privés, y compris via des messages personnels de hauts responsables américains à de hauts responsables nord-coréens», a-t-il déclaré.

Kim Song, ambassadeur de Corée du Nord à l’ONU, a justifié les essais militaires de son pays en soulignant que la Charte des Nations unies prévoyait «explicitement le droit de chaque Etat à assurer sa propre défense de manière individuelle ou collective».

Pour l’Union européenne au contraire, comme pour le Japon et la Corée du Sud, ils représentent un mépris flagrant à l’égard de la communauté internationale et des résolutions de l’ONU. Les sanctions sont «un outil essentiel» pour le Conseil de sécurité dans des crises, a fait valoir Olof Skoog représentant de l’UE et ambassadeur suédois.

La Chine et la Russie ont par ailleurs sommé lors de ce débat les utilisateurs d’un véto au Conseil de sécurité de venir l’expliquer devant les 193 membres de l’Organisation.

L’obligation faite aux membres permanents du Conseil de sécurité de venir expliquer leur recours au veto devant l’Assemblée générale de l’ONU a été instituée par une résolution adoptée par cette instance le 26 avril à l’initiative du Liechtenstein. Depuis le premier veto jamais utilisé (par l’Union soviétique en 1946 sur le dossier syrien et libanais), la Russie y a recouru 144 fois, loin devant les Etats-Unis (86 fois), le Royaume-Uni (30 fois), la Chine (19 fois) et la France (18 fois).

Recommandé pour vous