Les campus renouent avec le bouillonnement. Les raisons de la colère sont multiples. Pour autant, un communiqué syndical, produit à l’occasion, dénonce le « non-respect des engagements » du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation envers les employés du secteur. Le Syndicat National des Fonctionnaires de l’Enseignement Supérieur et des Cités Universitaires, affilié à la CDT, a annoncé le lancement, en amont de la grève du 26 mars, d’une campagne baptisée « Semaine de la colère syndicale ». Cette mobilisation se traduira par le port d’insignes de protestation du 17 au 21 mars 2025, ainsi que par l’organisation de sit-in régionaux devant les présidences des universités, le vendredi 21 mars, de 11h à 12h.
Par ailleurs, une grève nationale de 48 heures est prévue les mardi et mercredi 8 et 9 avril 2025, accompagnée d’un rassemblement de protestation devant le siège du ministère de l’Enseignement supérieur à Rabat, le mercredi 9 avril à partir de 10h.
Le programme de mobilisation prévoit aussi l’intensification des actions de protestation, avec des grèves hebdomadaires, un arrêt de travail de 72 heures et des sit-in devant le ministère à Rabat. À terme, la CDT n’exclut pas un boycott total de la fin de l’année universitaire si aucune avancée n’est enregistrée.
Le syndicat affirme avoir engagé des discussions avec les principales organisations représentatives du secteur, notamment l’Union Marocaine du Travail (UMT), l’Union Nationale du Travail au Maroc (UNTM) et la Fédération Nationale de l’Enseignement (FNE). Selon la CDT, ces syndicats se sont déclarés prêts à rejoindre le mouvement après consultation de leurs instances décisionnelles.
Dans ce contexte, une réunion des syndicats les plus représentatifs s’est tenue samedi 8 mars 2025 pour examiner la situation. Toutefois, la Fédération Démocratique du Travail (FDT) et l’Union Générale des Travailleurs du Maroc (UGTM) ont préféré attendre la réponse du ministère avant de se positionner, selon le communiqué du Syndicat National de l’Enseignement Supérieur et des Cités Universitaires.
Cette escalade intervient dans le sillage de la réunion du bureau national de la CDT, tenue lundi 3 mars, au cours de laquelle l’avenir du projet de statut des fonctionnaires de l’enseignement supérieur a été analysé. Un dossier toujours en « stagnation » en dépit de l’achèvement des discussions au sein de la commission technique mixte et la validation de toutes les conditions nécessaires à son adoption. Le syndicat accuse la tutelle de s’être « désengagé de ses promesses et engagements ». Il lui reproche de ne pas avoir convoqué les syndicats les plus représentatifs aux dernières réunions de la commission technique, ni à la réunion des secrétaires généraux destinée à la signature du procès-verbal d’accord.
Le syndicat réaffirme sa détermination à poursuivre et intensifier la mobilisation pour défendre les acquis et obtenir « un statut juste et équitable, mettant un terme à des années d’exclusion et de marginalisation des fonctionnaires du secteur ».
À noter que les trois syndicats les plus représentatifs du secteur avaient précédemment annoncé être parvenus à une version finale des dispositions du projet de statut des fonctionnaires de l’enseignement supérieur. Les négociations entre ministère et syndicats se poursuivent depuis près de deux ans sans aboutir à une adoption officielle, alimentant la frustration des employés et les poussant à durcir leur mouvement de contestation.
Enfin, les syndicats dénoncent le retard du ministère dans la mise en signature du projet de statut des fonctionnaires, malgré un consensus déjà acté sur la majorité de ses dispositions.