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Elections partielles : A Londres, l’Exécutif sur le gril

Le gouvernement conservateur britannique de Rishi Sunak affronte jeudi 20 juillet trois élections partielles difficiles et à haute valeur de test en vue des législatives de l'année prochaine. Les résultats donneront le ton de l'année électorale qui s'annonce, aussi bien pour la majorité que pour les travaillistes, en pole position pour entrer à Downing Street en 2024.
Elections partielles : A Londres, l’Exécutif sur le gril

Ce type de scrutin mobilise généralement peu les électeurs mais l’enjeu s’annonce considérable : trois sièges de députés, dans des circonscriptions considérées comme des bastions conservateurs, sont renouvelés le même jour. Vu les sondages calamiteux pour les Tories après treize ans de pouvoir, tous sont susceptibles de basculer dans l’opposition. 

C’est le cas ainsi de la circonscription londonienne de l’ex-Premier ministre Boris Johnson qui a démissionné avec fracas du Parlement en raison des suites du « Partygate », scandale des fêtes à Downing Street.  A Uxbridge, c’est la première fois en vingt-deux ans que les travaillistes ont une chance dans cette ville de 60 000 habitants. 

Et à South Ruislip, dans l’ouest de Londres, les travaillistes semblent aussi bien placés pour l’emporter, même s’ils sont pénalisés par l’impopulaire extension prochaine de la taxe sur les véhicules polluants, décidée par la mairie Labour. Le parti de centre-gauche espère également gagner à Selby et Ainsty, circonscription dans le Yorkshire, au nord de l’Angleterre, dont le député Nigel Adams a claqué la porte dans la foulée de B. Johnson, dont il est un allié. Dans le sud-ouest de l’Angleterre, à Somerton et Frome, ce sont en revanche les centristes du Parti libéral-démocrate qui semblent les mieux placés pour remplacer David Warburton, victime de sa consommation de cocaïne.

Trois défaites constitueraient un camouflet pour R. Sunak, 43 ans, entré à Downing Street en octobre dernier après les départs forcés de B. Johnson, emporté par les scandales, et de l’éphémère Liz Truss, vite délogée après avoir provoqué une panique financière avec ses baisses d’impôt non financées. L’ex-banquier d’affaires a semblé apporter au départ un semblant de stabilité et de professionnalisme, mais les nuages se sont rapidement amoncelés. R. Sunak ne cesse de répéter travailler à ses priorités : réduire l’inflation, résorber les files d’attente à l’hôpital et lutter contre l’immigration illégale. Mais les résultats se font attendre et sa cote de confiance est tombée cette semaine au plus bas depuis son arrivée à la tête du gouvernement, avec 65% des Britanniques qui ont une opinion défavorable, selon l’institut YouGov.

Renforçant l’idée d’une défaite annoncée de la majorité aux législatives prévues d’ici à la fin 2024, le ministre le plus populaire, Ben Wallace, à la Défense, a annoncé la semaine dernière qu’il rejoignait la cinquantaine de députés qui ne veulent pas se représenter. Il compte aussi abandonner, au prochain remaniement de septembre, l’exécutif. Sauf si R. Sunak renouvelle son équipe dès cette semaine pour reprendre l’initiative après les scrutins de jeudi, comme l’a laissé entendre B. Wallace.

En face, le Labour, largement en tête des sondages, se prépare au pouvoir, sous la houlette de Keir Starmer qui a recentré sa formation après la période du très à gauche Jeremy Corbyn. Devenu un chantre de la responsabilité budgétaire, il s’est cependant attiré les foudres d’une partie de ses troupes cette semaine en s’opposant à de meilleures aides sociales aux familles nombreuses. Et considéré peu charismatique, il est personnellement jugé défavorablement par la majorité des Britanniques.

Les bureaux de vote sont ouverts jeudi jusqu’à 22h, heure locale (de 6h à 21h TU), et les résultats ne sont attendus qu’au petit matin vendredi 21 juillet.

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