Le Parlement turc doit examiner en octobre la candidature suédoise à l’Otan. Lors du sommet de Vilnius en juillet, Recep Tayyip Erdogan a posé comme condition une relance des négociations.
Hakan Fidan, ministre turc des Affaires étrangères, demande à l’Union européenne d’accélérer ses négociations internes pour sortir le processus d’accession de la Turquie à l’UE des sables mouvants dans lesquels il est enlisé. Pour lui, les Européens doivent oser aller de l’avant et ne pas se laisser prendre en otage par les intérêts de certains. Voilà une allusion limpide à Chypre qui demande une résolution du statut de l’île avant que la candidature turque puisse progresser. « Nous attendons de l’UE qu’elle démontre la volonté nécessaire à l’amélioration de nos relations et qu’elle agisse avec plus de courage », a déclaré le chef de la diplomatie turque.
H. Fidan évoque la fin des visas pour des séjours de courte durée en Europe ainsi qu’une relance des projets d’union douanière en souffrance depuis sept ans. C’est probablement sur ces questions-là que les Européens pourraient donner satisfaction à la Turquie.
La Turquie a déposé sa candidature en 1987 à la Communauté économique européenne et en 1999 à l’Union européenne. Mais les négociations, entamées en 2005, sont officiellement gelées depuis cinq ans. Les relations s’étaient très fortement tendues depuis la tentative manquée de putsch de juillet 2016 en Turquie et les purges massives contre les opposants et des journalistes qui avaient suivi.
Le Parlement européen ne veut pas d’une reprise des négociations en l’état et le commissaire à l’Élargissement demande des efforts. Selon O. Varhelyi, la Turquie doit remplir des « critères liés à la démocratie et à l’État de droit ». La déclaration est suffisamment floue pour ne pas provoquer l’ire de la Turquie, mais elle reflète bien l’opinion européenne selon laquelle le pays s’est éloigné des valeurs de base de l’UE. « Nous avons discuté des domaines dans lesquels nous pouvons aller de l’avant », a ajouté le commissaire, estimant que le partenariat entre Ankara et les Européens avait un « potentiel immense ».