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Elargissement de l’OTAN : Ankara balise la voie à l’intégration de la Suède

Le Parlement turc a ratifié mardi la candidature de la Suède à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Celle-ci avait déposé sa candidature en mai 2022, après que l’invasion de l’Ukraine par la Russie ait incité le pays scandinave à abandonner sa neutralité traditionnelle.
Elargissement de l’OTAN : Ankara balise la voie à l’intégration de la Suède

L’Assemblée générale turque, où l’alliance au pouvoir du président Recep Tayyip Erdoğan (AKP) détient la majorité, a voté positivement par 287 voix – dont les alliés nationalistes de l’AKP, le MHP et le principal parti d’opposition, le CHP – contre 55 – principalement les partis d’opposition nationalistes, islamistes et de gauche – et quatre abstentions. Cela lève ainsi le plus grand obstacle à l’expansion de l’alliance militaire occidentale, après 20 mois de retard, pour approuver la demande présentée pour la première fois par la Suède en 2022. Ce vote constitue la deuxième étape du processus de ratification par la Turquie après que la Commission parlementaire des Affaires étrangères a approuvé la candidature le mois dernier.

Ankara avait approuvé l’adhésion de la Finlande en avril dernier, mais, tout comme la Hongrie, elle a fait attendre Stockholm, soulevant des objections sur ce qu’elle a qualifié de protection par les deux pays de groupes qu’elle considère comme terroristes. Les 31 membres de l’OTAN doivent approuver à l’unanimité les candidatures des pays souhaitant rejoindre l’alliance.

«Nous soutenons l’élargissement de l’OTAN pour améliorer les efforts de dissuasion de l’alliance… Nous espérons que l’attitude de la Finlande et de la Suède dans la lutte contre le terrorisme servira d’exemple à nos autres alliés», a déclaré Fuat Oktay, chef de la commission des affaires étrangères du Parlement et membre de l’AKP au pouvoir, lors d’une conférence de presse. La Suède, dont la candidature à l’adhésion marque un changement historique par rapport à une politique de sécurité de non-alignement militaire pendant tout le temps de la guerre froide, renforcerait les défenses de l’OTAN dans la région de la mer Baltique face à la Russie.

Tobias Billström, ministre suédois des Affaires étrangères, a également salué l’approbation du Parlement turc. «Nous attendons maintenant avec impatience que le président Erdoğan signe le document de ratification», a-t-il déclaré. Le chef de l’État turc devrait signer la législation d’ici quelques jours, faisant de la Hongrie – dont le Premier ministre Viktor Orbán entretient des relations amicales avec le président russe Vladimir Poutine – le seul État membre à ne pas avoir approuvé l’adhésion de la Suède.

Ankara a exhorté Stockholm à durcir sa position à l’égard des membres locaux du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), que l’Union européenne et les États-Unis considèrent également comme un groupe terroriste. En réponse, Stockholm a présenté un nouveau projet de loi antiterroriste qui rend illégal l’appartenance à une organisation terroriste. La Suède a également freiné les activités financières du PKK, condamné un suspect de terrorisme et extradé un autre, et levé les restrictions sur les ventes d’armes à la Turquie.

Le pays nordique s’est, en effet, engagé à coopérer plus profondément avec la Turquie dans la lutte contre le terrorisme, ainsi qu’à soutenir l’ambition de la Turquie de relancer sa candidature à l’adhésion à l’UE. Et à l’image de Stockholm, la Finlande, le Canada et les Pays-Bas ont, en ce sens, pris des mesures pour assouplir leur politique en matière d’exportation d’armes vers la Turquie. Les retards de la Turquie ont frustré certains de ses alliés occidentaux et lui ont ainsi permis d’obtenir quelques concessions.

R.T. Erdoğan, qui avait soumis la candidature suédoise au Parlement en octobre, a lié la ratification à l’approbation américaine des ventes d’avions de combat F-16 à son armée de l’air, qualifiée de vieillissante par les analystes. La Maison Blanche soutient cette vente et certains analystes s’attendent à ce qu’un accord soit rapidement conclu après l’approbation par la Turquie de l’offre suédoise. Mais il n’y a pas de délai précis pour que le Congrès américain approuve l’accord.

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