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Effondrement du vivant et des infrastructures de base à Gaza : Seule la résistance tient tête à la barbarie sioniste

La situation dans la bande de Gaza est au bord de la rupture humanitaire. Des enfants sont condamnés à la mort pour malnutrition. Et ce qui complique davantage la situation a trait aux opérations génocidaires menées par l’armée sioniste contre la population de Gaza, asphyxiée par le bouclage militaire. Cette amère réalité pousse la résistance palestinienne, encore active dans toutes les zones déjà « pacifiées » par l’armée d’occupation, à multiplier les opérations contre l’agresseur.
Effondrement du vivant et des infrastructures de base à Gaza : Seule la résistance tient tête à la barbarie sioniste

Que ce soit à Hay Al-Tuffah ou à Khan Younès, l’armée israélienne n’a pas connu de répit mercredi. Des opérations de la résistance ont ciblé des forces sionistes dans ces régions de Gaza. Cela sans parler du pilonnage, via des obus lourds, de plusieurs positions israéliennes. Des tirs de missiles ont également été réalisés sur les colonies de l’enveloppe de Gaza où l’armée israélienne a choisi de se concentrer. A signaler que les médias israéliens ont fait état de plus de 6.800 soldats supplémentaires à subir un traitement de réadaptation en raison de la guerre, dont 6% sont dans un état grave. Auparavant, les chiffres déjà évoqués parlait de 15.000 soldats. La veille mardi, le bilan établi par les autorités sionistes parlait de 600 morts au sein de l’armée depuis le 7 octobre. Chiffres à prendre avec des précautions au regard de la censure exercée par l’état-major sioniste.

En parallèle, les crimes israéliens persistent. Au moins cinq opérations ont été signalés par le ministère de la santé à Gaza. Lequel a par ailleurs produit un nouveau bilan des pertes humaines subies depuis le 7 octobre, date du lancement de l’opération baptisée Déluge d’Al-Aqsa. Il évoque 32.975 martyrs dont 59 durant les 24 dernières heures et 75.577 blessés, au moins.

Par ailleurs, un rapport de la Banque mondiale et de l’ONU chiffre à plus d’un million de Palestiniens à Gaza sans demeure et 75% de la population totale, soit près de 2,2 millions d’âmes, est déplacée. De retour d’une mission d’une semaine dans la bande de Gaza fin mars, Dominic Allen, représentant du Fond des Nations unies pour la population (UNFPA), alerte sur le manque cruel de médicaments, les difficultés d’accès et de distribution d’aide. Israël affame aussi le peuple palestinien dans cette enclave en interdisant l’entrée de l’aide alimentaire nécessaire, avec la complicité des Etats-Unis qui ne font rien pour l’empêcher ainsi que celle de l’Égypte.

Revenu « le cœur brisé » de Gaza, D. Allen asure que la situation est pire que catastrophique. « Ce que j’ai vu m’a vraiment brisé le cœur. Gaza est devenu un amas de poussière. Les gens que nous avons croisés étaient décharnés, ils nous indiquaient qu’ils cherchaient de quoi manger. Nous sommes très inquiets pour les femmes enceintes et allaitantes. Les médecins et les sages-femmes nous ont dit que leurs patientes accouchaient d’enfants plus petits, et que la malnutrition, la déshydratation et la peur entraînaient des complications », a-t-il affirmé.

Les salles d’accouchement sont débordées par le nombre de femmes qui accouchent: 70 accouchements et 10 à 12 césariennes ont lieu chaque jour à l’hôpital Emirati (sud) par exemple, rappelle-t-il. « Une sage-femme m’a décrit comment elle avait dû aider des femmes à accoucher à même le sol parce qu’il n’y avait plus de place », confie-t-il.

Nombre de fournisseurs de l’UNFPA se sont vu refuser l’entrée dans la bande de Gaza aux contrôles et points de passage alors qu’il est « essentiel de pouvoir acheminer les fournitures médicales là où les femmes et les jeunes filles en ont le plus besoin. L’accès au nord de la bande de Gaza est très difficile », indique D. Allen. « Des personnes sont au bord de la famine en ce moment à Gaza. Cette situation est due à un énorme retard dans l’acheminement des denrées à cause de l’impossibilité d’accéder à Gaza, depuis de nombreux mois déjà, ce qui a aggravé les besoins », lâche-t-il encore.

Par ailleurs, signale-t-il, « toutes les personnes à qui j’ai parlé à Rafah (sud) ont vraiment peur de ce qui va se passer en cas d’incursion terrestre. Le directeur médical de l’hôpital Emirati m’a dit que des soignants avaient déjà quitté les lieux pour d’autres parties du territoire ».

« En réalité, j’ai quitté Gaza terrifié à l’idée de ce qui pourrait s’y passer. Honnêtement, quand on voit de minuscules bébés, tout chétifs, se serrer les uns contre les autres dans une couveuse où ils sont regroupés parce qu’il n’y en a pas une pour chacun, la fragilité de la vie vous saute aux yeux », dit-t-il enfin.

Les opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza, menées en représailles de l’attaque lancée par le Hamas dans le sud du pays début octobre, ont entraîné des dégâts sur les « infrastructures critiques » estimés à 18,5 milliards de dollars, selon un rapport publié mardi 2 avril. Ce montant, issu d’une étude réalisée conjointement par la Banque mondiale (BM), les Nations unies (ONU) et l’Union européenne (UE), est la première estimation des effets des bombardements et combats au sol dans la bande de Gaza menés depuis six mois et correspond à l’équivalent de 97% du PIB de l’ensemble de territoires palestiniens occupés. Le rapport prend en compte les destructions menées entre le début du conflit et la fin du mois de janvier. Les destructions de logement représentent une large part de ces « infrastructures critiques » détruites (72%), devant la santé, l’éducation et les « commodités (eau, électricité) » (19%), le reste concernant les équipements commerciaux et industriels.

Du côté des équipements de santé, 84% d’entre eux ont été détruits ou endommagés, contre 60% fin 2023, et ceux fonctionnant toujours ne disposent de quasiment plus d’eau ou d’électricité pour traiter leurs patients ou les blessés. Le système d’eau courante et d’assainissement ne fonctionne plus qu’à 5% de ses capacités de début octobre et le système éducatif gazaoui est considéré comme totalement effondré, l’ensemble des enfants de Gaza étant déscolarisés. Alors que la moitié du réseau routier était détruit mi-décembre, c’est désormais le cas de 92% du réseau routier primaire, alors que le réseau de télécommunication est considéré comme étant « sérieusement compromis ».

Le rapport identifie par ailleurs les actions les plus essentielles pour permettre d’entamer la reconstruction, à commencer par une augmentation de l’aide humanitaire et la production de denrées alimentaires, la fourniture d’abris à grande échelle et la reprise des services essentiels.

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