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Ediles et mauvaise gouvernance : Transparency Maroc vole dans les plumes d’A. Ouahbi

L’association marocaine de lutte contre la corruption, a réagi, jeudi, à l'annonce du ministre de la Justice d’introduire un amendement à la procédure pénale visant à mettre la compétence d’ester les élus en justice exclusivement entre les mains du ministère de l’Intérieur. Dans un communiqué publié à l’issue de la réunion de son bureau exécutif, Transparency Maroc a indiqué avoir «accueilli avec une grande surprise et inquiétude les déclarations faites par le ministre».

Pour l’ONG, Abdellatif Ouahbi, ministre en charge de la Justice, veut «initier un projet de loi qui empêcherait les organisations de la société civile de porter plainte contre des élus suspectés pour gaspillage et détournement des deniers publics». Elle y voit «un nouvel indicateur qui confirme l’absence de volonté politique du gouvernement pour lutter contre la corruption». «Cela se rajoute aux indicateurs antérieurs qui se sont manifestés par le retrait de la chambre des représentants du projet de loi qui complète et modifie le code pénal comprenant l’incrimination de l’enrichissement illicite suivi du retrait du projet de loi réglementant l’occupation temporaire du domaine public de l’État. Les déclarations du ministre de la justice interviennent dans un contexte caractérisé par la corruption systémique généralisée dans notre pays et par le gel de la stratégie nationale de lutte contre la corruption», dénonce-t-elle.

Transparency Maroc pointe aussi «une violation des principes stipulés dans la Constitution concernant le rôle de la société civile en matière de participation citoyenne et d’appui aux valeurs de la bonne gouvernance et de lutte contre la corruption et son rôle de suivi et d’évaluation des politiques publiques». Comme elle condamne les propos du ministre et «déplore toutes ces déclarations qui expriment l’indifférence du gouvernement face au problème de la lutte contre la corruption, voire l’encouragement de ses bénéficiaires».

L’ONG, qui confirme sa détermination à poursuivre la lutte contre la corruption et dénonce des «tentatives de marginaliser le rôle de la société civile», dit considérer ces déclarations comme «une atteinte aux principes de reddition des comptes et de redevabilité qui sapent les efforts entrepris par la société civile en matière de lutte contre la corruption face à l’indifférence du gouvernement».

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