Samedi 2 septembre, Giuliano Amato, ancien président du Conseil italien, a relancé cette thèse et interpellé Emmanuel Macron. « La version la plus crédible est celle de la responsabilité de l’armée de l’air française, avec la complicité des Américains », a lancé G. Amato dans un entretien au quotidien italien La Repubblica. L’ex-président du Conseil des ministres (de 1992 à 1993) appuie l’une des thèses les plus souvent évoquées pour expliquer un drame qui a marqué l’Italie.
Le 27 juin 1980, des chasseurs traquaient un ou plusieurs MiG-23 de l’aviation libyenne. Le dirigeant Mouammar Kadhafi aurait pu se trouver à bord, et le but aurait été de l’éliminer. La carcasse d’un MiG-23 libyen a bien été retrouvée dans les montagnes du sud de l’Italie, le 18 juillet 1980.
Mais ce 27 juin 1980, dans les airs, un autre appareil a disparu : un avion civil, un DC-9 de la compagnie Itavia avec 81 occupants à son bord. Il s’est abimé en mer près de l’île d’Ustica, alors qu’il effectuait la liaison Bologne-Palerme. Cet avion aurait été abattu par erreur ou aurait été victime d’une collision avec d’autres appareils.
Le DC-9 aurait été « pris dans un scénario de guerre » au point de devenir un dommage collatéral de la volonté de la France et des États-Unis de « faire la peau à Kadhafi », avance G. Amato. Au cours des années 2000, Kadhafi avait déclaré que Washington et Paris avaient tenté de l’éliminer en le pensant à bord du MiG-23 de fabrication soviétique. Mais les États-Unis et la France ont toujours nié toute implication.
Dans son entretien à La Repubblica, G. Amato demande à Emmanuel Macron de « laver la honte qui pèse sur la France », soit « en démontrant que cette thèse est infondée, soit, si elle est confirmée, en présentant des excuses à l’Italie et aux familles des victimes ». Ces mots sont suffisamment pris au sérieux en Italie pour faire réagir Giorgia Meloni. L’actuelle présidente du Conseil des ministre a appelé G. Amato à apporter « des éléments concrets » à ses accusations.