L’Algérie avait estimé, en octobre 2021, que le format des « tables rondes », lancé par Horst Köhler, ancien envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, « n’est plus à l’ordre du jour ». « C’est une option obsolète, compte tenu de l’instrumentalisation éhontée par la partie marocaine de la participation de l’Algérie aux précédentes tables rondes pour présenter fallacieusement notre pays comme étant partie à un conflit « régional » (sic), alors que toutes les résolutions, du Conseil de sécurité identifient, nommément et de manière explicite, les deux parties au conflit », avait indiqué alors Amar Belani.
Depuis, Alger n’a pas modifié sa position. Le Polisario a emboîté le pas aux Algériens, annonçant son rejet aussi des tables rondes. Pour rappel, l’Algérie avait pris part aux deux rounds des tables rondes tenus à Genève, respectivement en décembre 2018 et en mars 2019.
Depuis la ville indonésienne, O. Hilale a exprimé la reconnaissance et l’appréciation du Royaume à l’écrasante majorité des membres du Comité des 24 pour leur soutien à la marocanité du Sahara et à l’Initiative d’autonomie. « A ceux qui soutiennent le processus politique onusien et l’Envoyé personnel du SG, M. Staffan de Mistura, je réaffirme l’engagement résolu du Maroc dans ce processus afin de parvenir à une solution réaliste, pragmatique, durable et de compromis à ce différend régional, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité, dont la résolution 2654 », a-t-il relevé.
A contrario, a ajouté le diplomate, « à ceux qui parlent toujours de décolonisation, nous leur disons que la décolonisation du Sahara marocain est close. Elle a été achevée en 1975 avec l’Accord de Madrid, qui a été déposé auprès du Secrétaire général de l’ONU et endossé par l’Assemblée générale, la même année ».
Rappelant que la question du Sahara est une question d’intégrité territoriale du Royaume et nullement de décolonisation, il a interpellé ceux qui prônent l’autodétermination et instrumentalisent la résolution 1514, en faisant valoir leur silence coupable sur les autres résolutions des Nations Unies, particulièrement les résolutions 1541 et 2625, qui préservent l’intégrité territoriale des États. Il a dénoncé une lecture « biaisée et idéologique » du principe de l’autodétermination et de la résolution 1514.
L’ambassadeur a, en outre, souligné que « l’intégrité territoriale prime sur le droit à l’autodétermination », affirmant que « le principe de l’autodétermination est un droit positif, qui n’a pris naissance qu’en 1960, grâce à la résolution 1514 », alors que celui de l’intégrité territoriale existe depuis que l’Homme existe, depuis que les Etats ont été fondés. « Il s’agit donc d’un droit multiséculaire », a-t-il martelé. Tout en ajoutant que l’autodétermination n’est pas un principe à la carte, et qu’on ne peut prétendre appliquer ce principe pour un soi-disant peuple et le refuser à d’autres. Le droit international est universel et doit s’appliquer à tous, a-t-il insisté.
O. Hilale a, en outre, exprimé le vif souhait que ce différend bilatéral puisse être réglé dans le cadre du processus politique onusien soutenu par la communauté internationale, soulignant que l’Initiative marocaine d’autonomie est la seule solution à ce conflit artificiel, qui « permettra le retour de nos frères et sœurs des camps de Tindouf à leur mère patrie, le Maroc ».