Le Conseil de sécurité « décide de proroger le mandat de la MINURSO jusqu’au 31 octobre 2024 », lit-on dans le texte de la résolution 2703, dont les Etats-Unis sont le porte-plume. La résolution a été adoptée par 13 voix pour et deux abstentions.
Dans cette nouvelle résolution, l’instance exécutive des Nations-Unies a réaffirmé son soutien à l’initiative marocaine d’autonomie, présentée par le Maroc en 2007, en tant que base sérieuse et crédible à même de mettre fin au différend régional sur le Sahara marocain, tel que consacré dans les résolutions du Conseil de sécurité.
Les membres du Conseil ont également réitéré leur soutien aux efforts du Secrétaire général de l’ONU et de son Envoyé personnel pour le Sahara marocain visant à faire avancer le processus politique en vue d’aboutir à une solution réaliste, pragmatique et durable, basée sur le compromis.
Paris pour les tables rondes :
Au Conseil de sécurité, la France a voté en faveur de la résolution 2703, prorogeant le mandat de la MINURSO pour une année supplémentaire. Son représentant a tenu à se féliciter « de la reprise des opérations de ravitaillement des sites d’observation de la MINURSO à l’Est de la berme en septembre ». Le diplomate a relevé qu’ « une reprise pérenne reste toutefois nécessaire afin d’assurer ces ravitaillements de façon régulière. Il est également essentiel d’assurer la liberté de mouvement de la MINURSO », a-t-il souligné.
Le diplomate a affirmé que son pays « défend une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité » à la question du Sahara occidental. Et de rappeler « le soutien historique clair et constant de la France au plan marocain d’autonomie. Ce plan est sur la table depuis 2007. Il est temps désormais d’avancer. La France encourage toutes les parties à s’engager en vue d’une solution pragmatique, réaliste et basée sur le compromis et soutient les efforts de l’envoyé personnel en vue de la reprise des tables rondes ».
Ce format de négociations a été lancé par l’ancien émissaire de l’ONU, l’Allemand Horst Köhler. Il avait réuni les représentants du Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et le Polisario autour de la même table, en décembre 2018 et mars 2019 à Genève. Depuis, le Polisario et l’Algérie rejettent toute participation aux Tables rondes et exigent des négociations directes entre le Maroc et le Front.
Rabat se félicite
A rappeler que le texte, rédigé par les Etats-Unis, a eu l’adhésion de 13 membres de l’instance exécutive des Nations unies, alors que la Russie et le Mozambique (pays reconnaissant la RASD) ont choisi l’abstention. En revanche, le Ghana, autre Etat ayant des relations diplomatiques avec la RASD, a voté en faveur de la résolution, comme l’an passé.
Le Maroc se félicite de l’adoption d’une résolution qui « a identifié clairement les parties au processus politique, qui doivent assumer leur responsabilité politique, juridique, et morale dans la recherche d’une solution définitive au différend régional sur le Sahara marocain. Elle cite en particulier l’Algérie à six reprises, soit autant de fois que le Maroc, confirmant que l’Algérie est bel et bien la partie principale à ce différend artificiel », indique le ministère des Affaires étrangères dans son communiqué.
Le texte de la diplomatie marocaine a salué « le soutien international grandissant de près d’une centaine de pays à l’Initiative Marocaine d’Autonomie, l’ouverture à Laâyoune et à Dakhla de plus d’une trentaine de Consulats Généraux, la non-reconnaissance de plus de 84% des Etats membres de l’ONU de l’entité fantoche, ainsi que l’essor économique et social de la région dans le cadre du Nouveau Modèle de Développement pour les Provinces du Sud [qui] confortent l’approche préconisée par le Royaume dans le traitement de cette question ».
En revanche dans les camps de Tindouf, le « silence persistant du Conseil de sécurité, notamment de certains membres influents, sur les graves conséquences de la violation et du torpillage du cessez-le-feu de 1991 par l’Etat occupant marocain, qui menace non seulement les perspectives de reprise du processus de paix, mais aussi la paix, la sécurité et la stabilité dans toute la région» a été condamné. Le Polisario a estimé que « le Conseil de sécurité a raté une nouvelle occasion d’adopter des mesures concrètes pour permettre à la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) de mettre pleinement en œuvre son mandat tel que spécifié dans la résolution 690 (1991) du Conseil de sécurité ».
La résolution adoptée, hier soir, par l’instance exécutive de l’ONU « encourage à la poursuite des consultations entre l’Envoyé personnel et le Maroc, le Front POLISARIO, l’Algérie et la Mauritanie à cet égard afin de tirer parti des progrès réalisés ». Et réitère son appel « au Maroc, au Front POLISARIO, à l’Algérie et à la Mauritanie à coopérer plus pleinement entre eux, notamment en construisant une confiance supplémentaire, et avec les Nations unies, ainsi que de renforcer leur implication dans le processus politique et de progresser vers un accord politique solution».
Les Quinze soulignent également «l’importance d’améliorer la situation des droits de l’Homme au Sahara occidental et dans les camps de Tindouf, encourageant les parties à travailler avec la communauté internationale pour élaborer et mettre en œuvre des mesures indépendantes et crédibles visant à garantir le plein respect des droits humains, en gardant à l’esprit leurs obligations en vertu de la loi internationale».