Contrairement à l’alignement de son prédecesseur, igor Belyaev, sur les positions de l’Algérie, l’actuel ambassadeur accrédité à Alger s’est montré prudent à l’heure d’aborder ce sujet. «La position de la Fédération de Russie sur ce dossier est transparente et claire. Nous soutenons le processus engagé par l’ONU et voyons la possibilité de résoudre cette vieille question sous les auspices de l’ONU et sur la base juridique stipulée dans les résolutions du Conseil de sécurité», a-t-il affirmé. En plus, V. Shuvaev a fait l’impasse sur le rôle de l’Union africaine, comme l’exige l’Algérie, dans le processus de règlement de ce conflit.
L’ambassadeur est revenu sur l’abstention de son pays lors de l’adoption par les Quinze de la résolution 2654, le 27 octobre dernier, pour donner la version de son pays. «La Russie est prête à accepter toute solution et, le cas échéant, à être garante de toute solution à ce conflit. Quant à notre position sur le prolongement du mandat de la MINURSO, ce n’est pas la première fois que la délégation russe s’abstient de voter. Cela ne signifie nullement que nous nous opposons aux activités de la MINURSO. Nous soutenons les activités de la mission des Nations unies mais en même temps, les rédacteurs des résolutions relatives à la MINURSO, à savoir les pays occidentaux et les Américains, insistent pour inclure dans les textes finaux des dispositions en leur faveur. Et il en est de même sur d’autres problèmes internationaux», a précisé le diplomate.
Pour rappel, Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a insisté, lors de sa rencontre du 7 octobre à Moscou, avec Staffan de Mistura sur «l’importance de parvenir à une solution juste, durable et mutuellement acceptable au problème du Sahara occidental, sur la base des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies». Le chef de la diplomatie russes, rappelle-t-on, est attendu à Rabat courant 2023.
Comme dans le communiqué de la diplomatie russe, V. Shuvaev n’a ni appelé à l’organisation d’un referendum d’autodétermination au Sahara ni à l’indépendance de la province. Pour peu qu’elle se confirme davantage lors du déplacement de S. Lavrov à Rabat, l’approche russe du conflit régional, encore de basse intensité, est susceptible de réjouir le Maroc qui bataille pour le parachèvement de son intégrité territoriale.