Les entretiens ont porté sur « les perspectives d’interaction entre la Russie et l’Algérie sur la « plate-forme » de l’ONU, ainsi qu’un certain nombre de questions inscrites à l’ordre du jour du Conseil de sécurité, notamment les conflits au Moyen-Orient, en Afrique du Nord, au Sahara et dans la région du Sahel », souligne la même source. « Une attention particulière a été accordée au règlement de la question du Sahara occidental à la lumière de son examen prochain au Conseil de sécurité ce mois-ci et des discussions sur les activités de la MINURSO », précise la diplomatie russe.
Le dossier du Sahara a été au menu de la réunion du 28 septembre à New York, entre Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, et Ahmed Attaf, son homologue algérien.
Le gouvernement algérien souhaite constituer, dans les jours à venir, un bloc de pays qui voteront, le 30 octobre, contre la résolution de l’instance exécutive de l’ONU, devant prolonger le mandat de la MINURSO au Sahara pour une année supplémentaire. Dans son projet, Alger peut compter sur le soutien du Mozambique, État africain qui reconnaît la RASD. Sur ce dossier, la Russie a opté pour l’abstention, ces dernières années.
Alger remonté contre les Européens
Par ailleurs, après son communiqué du 5 octobre saluant les arrêts de la Cour de Justice de l’Union Européenne rendus la veille, l’Algérie a vite fait de dénoncer le soutien apporté par une forte majorité de pays de l’UE au partenariat stratégique avec le Maroc.
« Le plus surprenant, c’est d’entendre, alors que nous suivons les réactions concernant les décisions de la Cour de Justice de l’Union Européenne, des États membres de cette même institution qui tentent de nous convaincre que les accords commerciaux sont au-dessus de tout lorsqu’il s’agit du Sahara occidental », a déclaré A. Attaf. « On dit que les contrats doivent être respectés « Pacta Sunt Servanda » (les conventions doivent être respectées, ndlr), mais l’Union Européenne vient de nous affirmer que la loi des contrats prime le « Jus Cogens » (droit contraignant, ndlr), voire même sur les arrêts de la plus haute juridiction européenne », a-t-il dénoncé.
« Le plus grave est que toutes ces fabulations sont justifiées par les relations stratégiques avec le Royaume du Maroc, les intérêts communs avec ce pays et les ambitions grandissantes à s’emparer des richesses du Sahara occidental », a encore ajouté le chef de la diplomatie algérienne.
A Rabat, Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, avait prévenu mardi que « le Royaume du Maroc n’adhérera à aucun partenariat qui porte atteinte à sa souveraineté nationale et à son intégrité territoriale ». Ce message adressé essentiellement à l’Union Européenne s’inscrit en droite ligne du discours royal du 20 août 2022. « Le dossier du Sahara est le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international. C’est aussi clairement et simplement l’aune qui mesure la sincérité des amitiés et l’efficacité des partenariats qu’il établit », avait alors souligné le souverain.