Un gouvernement intérimaire, dirigé par des technocrates, devrait être chargé de superviser les prochaines élections qui devraient se tenir sans Imran Khan, homme politique le plus populaire du pays, jeté en prison pour « corruption ». Le pays connaît des remous politiques depuis que l’ex-Premier ministre a été écarté du pouvoir en avril 2022, sur ordre de Washington, comme le laissent entendre certaines indiscrétions parues dans les médias US, et les réactions à chaud d’I. Khan. Samedi dernier, I Khan a été condamné et emprisonné après des mois de répression à l’encontre de son parti, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI).
« Au cours des seize derniers mois, notre gouvernement a fait de son mieux pour améliorer la situation et a servi la nation avec une conviction totale », a déclaré le Premier ministre sortant, Shehbaz Sharif, lors d’un dernier discours à son cabinet. « Ce pays ne pourra pas progresser tant qu’il n’y aura pas d’unité nationale », a-t-il ajouté.
Le nouveau Premier ministre doit être annoncé dans les trois jours suivant la dissolution du Parlement, selon la Constitution. Selon la loi, les élections doivent se dérouler dans les 90 jours suivant la dissolution du Parlement, mais la coalition gouvernementale a prévenu qu’elles pourraient être retardées. Les données du dernier recensement effectué en mai ont finalement été publiées le week-end dernier et la commission électorale affirme qu’elle a besoin de temps pour redessiner les limites des circonscriptions électorales, un point sensible pour plusieurs partis politiques.
On ignore la forme que prendra le PTI avec son chef charismatique derrière les barreaux. Les deux partis dynastiques habituellement en conflit qui dirigent la coalition sortante, la Ligue musulmane du Pakistan-Nawaz (PML-N) et le Parti du peuple pakistanais (PPP), devraient, eux, continuer de peser. Cette coalition n’a néanmoins guère obtenu de soutien populaire au cours des 18 mois qu’elle a passés à la tête du cinquième pays le plus peuplé du monde.
Les États-Unis ont fait savoir mercredi qu’ils suivaient avec inquiétude la situation au Pakistan, craignant que des violences puissent éclater à l’approche des élections. « Nous sommes évidemment préoccupés par toute action – en particulier toute action violente – qui pourrait contribuer à l’instabilité du Pakistan », a déclaré John Kirby, porte-parole du Conseil national de sécurité.