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Dérive fasciste en Italie : Les dénis de G. Meloni…

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Dans son discours de politique générale au parlement, Giorgia Meloni, nouvelle Première ministre italienne, a nié toute « sympathie » ou « proximité » avec le fascisme.

G. Meloni s’est présentée, es qualité de chef du gouvernement, devant le parlement à Rome où, en 70 minutes chrono, elle a détaillé les grandes lignes de son action pour les cinq prochaines années. Si son discours de politique générale devant les députés se fait pour obtenir leur confiance, l’issue du vote est sans surprise au regard de la majorité absolue de la coalition qui la supporte.

Son intervention n’était ni nationaliste ni souverainiste, signale-t-on. « L’Italie fait pleinement partie de l’Europe et du monde occidental » a affirmé mardi avec force la nouvelle cheffe du gouvernement italien, à la tête du parti post-fasciste eurosceptique Fratelli d’Italia (FdI). Elle a assuré que l’approche italienne n’était pas de « freiner et saboter l’intégration européenne » mais de faire mieux fonctionner la machine communautaire. « L’Italie va respecter les règles » européennes, a également assuré G. Meloni, même si Rome veut aussi « contribuer à changer celles qui ne fonctionnent pas ». L’UE est « une maison commune pour affronter les défis que les États membres peuvent difficilement affronter seuls », a-t-elle estimé, jugeant qu’elle n’a pas fait assez dans ce domaine dans le passé.

Pour relancer l’économie, elle s’inscrit dans les pas de Mario Draghi. Sa démarche vise à rassurer les marchés et les partenaires de l’Italie, car la coalition de G. Meloni a besoin du plan de relance européen. La présidente du Conseil doit réussir le défi de protéger les Italiens des effets de l’inflation, sans creuser la dette publique. L’inflation a augmenté de 8,9% sur un an, en septembre. Et la dette représente 150% du PIB, c’est le taux le plus élevé de la zone euro, après la Grèce.

Pour bénéficier des 200 milliards d’euros, de subventions et de prêts, auprès de Bruxelles, Rome doit mettre en place des réformes structurelles demandées par l’U.E, allant des retraites, à la justice, en passant par la numérisation de l’administration publique.

G. Meloni a aussi beaucoup insisté sur l’écologie, les énergies renouvelables. Elle y a ajouté des thèmes phares de la campagne électorale des conservateurs : la lutte contre l’immigration clandestine, un allègement ciblé de la pression fiscale, et la remise en question du revenu de citoyenneté. Elle a assuré que son gouvernement entendait «arrêter les départs illégaux» d’Afrique vers la péninsule et « briser le trafic d’êtres humains » en Méditerranée. Sur les choix de société, elle est restée dans les grands principes. Le soutien aux familles et à la natalité. Elle a cité deux papes, d’abord François et plus loin Jean-Paul II, pour affirmer son attachement à la liberté et au sens du devoir.

Elle a solennellement déclaré son opposition au fascisme. « Je n’ai jamais eu de sympathie ou de proximité vis-à-vis des régimes antidémocratiques. Pour aucun régime, fascisme compris », a affirmé G. Meloni. Et elle a promis que son gouvernement combattra le racisme, l’antisémitisme, la violence politique et toute forme de discrimination. Un discours fait pour rassurer.

Face à la montée fulgurante de G. Meloni, nombre d’Italiennes sont loin de la considérer comme une alliée cette Romaine qui défend les valeurs traditionnelles tout en s’opposant à l’avortement.
« En fin de compte, c’est une chose positive que, pour la première fois, ce soit une femme » aux fonctions de chef du gouvernement, estime auprès de l’AFP Giorgia Serughetti, qui enseigne la philosophie politique à l’université Milano-Bicocca. « Mais de là à dire que c’est un pas en avant pour les femmes, c’est une autre chose ».

G. Meloni, qui elle-même n’est pas mariée et a eu une fille avec son compagnon, n’a « jamais joué la carte féminine » dans un pays en majorité catholique « largement hostile au féminisme ».

En dépit de son accession au pouvoir suprême, G. Meloni n’est pas vue comme une remise en cause du « modèle patriarcal », souligne Flaminia Sacca, professeure de sociologie politique à l’université romaine de La Sapienza.

Giorgia Meloni, une mère qui travaille, est une exception dans un pays où seule une femme en âge de travailler sur deux a effectivement un emploi. Et elle « ne remet absolument pas en cause les valeurs traditionnelles et la culture catholique », pour lesquelles elle ne constitue « pas une menace ».

Dans son autobiographie publiée en 2021, G. Meloni avait argué que la présence accrue de femmes à des postes de pouvoir permettrait de « relever le niveau moral et l’efficacité de notre classe dirigeante ». Fermement opposée à toute politique de quotas, elle affirme dans son livre n’avoir « jamais vraiment subi de discriminations au cours de sa carrière politique ».

Sur ses 24 ministres, seuls six sont des femmes, tandis que sa coalition a moins de femmes parlementaires que n’importe quel autre groupe.

« Giorgia Meloni est pour le féminisme comme un poisson sur une bicyclette : (…) pas à sa place », a noté avec ironie la philosophe Rosi Braidotti dans le journal La Repubblica en août.

Le discours de G. Meloni sur les femmes se concentre essentiellement sur leur rôle de mères : favoriser la natalité et les familles, crèches gratuites, baisse des taxes sur les produits pour bébés… « Elle ne parle pas d’émancipation ou de carrières, elle parle de mères et de leur droit à garder leur emploi », note F. Sacca.

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