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Déplacement de P. Sachez à Rabat : L’audience royale fait toujours débat en Espagne

Le rapprochement maroco-espagnol qui n’est pas exempt de rebondissements des deux côtés du Détroit, au regard des intérêts qui s’entrechoquent, mais aussi du solde de tout compte du legs colonial ibérique en attente, nourrit toujours les passions. Interpellée, la diplomatie espagnole écarte toute incidence de l’entente en Rabat et Madrid sur la politique algérienne de l’Espagne.
Déplacement de P. Sachez à Rabat : L’audience royale fait toujours débat en Espagne

José Manuel Albares, ministre espagnol des Affaires étrangères, a apporté des précisions sur la visite effectuée, le 21 février, par Pedro Sanchez au Maroc. Le chef de la diplomatie a affirmé à la presse, jeudi 7 mars, que l’annulation de son déplacement à Alger programmé pour le 12 février, n’a aucun lien avec la visite du chef du gouvernement au royaume. « Le voyage du président au Maroc était prévu et planifié depuis longtemps », a-t-il souligné.

J-M. Albares met un terme aux spéculations ayant lié la « visite surprise » à Rabat du chef de l’exécutif avec le report sine die par les autorités algériennes de l’entrevue prévue avec Ahmed Attaf, son alter ego algérien. Le ministre espagnol a attribué ce report à un problème d’agenda.

Pour rappel, le 14 décembre à Rabat, J-M. Albares a rencontré Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères pour apporter les dernières retouches à la réunion entre Pedro Sanchez et le roi Mohammed VI.

A signaler que le Parti populaire (PP), formation de droite, revient à la charge sur le soutien de P. Sanchez au plan marocain d’autonomie au Sahara occidental. Le groupe des députés de la formation d’opposition a présenté à la Commission des Affaires étrangères une proposition, non-contraignante pour le gouvernement, réclamant un retour du « consensus » sur cette question, conformément aux résolutions adoptées par la majorité absolue à la Chambre basse le 30 juin et 13 juillet 2022.

L’initiative parlementaire appelle aussi l’exécutif à intensifier les actions humanitaires au profit de la population des camps de Tindouf en Algérie, alors que la diplomatie espagnole avait indiqué fin février qu’en 2023, Madrid a décaissé 11,6 millions d’euros d’aides humanitaires au Polisario.  J-M. Albares l’a rappelé en réponse à une question écrite de la députée Idoia Sagastizabal, du Parti nationaliste basque (PNV), formation qui appuie le mouvement séparatiste dans les deux Chambres du Parlement.

Les conservateurs demandent, par ailleurs, à P. Sanchez d’informer les députés sur « les propositions faites par l’envoyé du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, ainsi que sur la situation et le travail de la MINURSO ».

En 2022, les députés et les sénateurs du PP avaient voté en faveur de toutes les propositions, non-contraignantes, ayant condamné l’appui de P.Sanchez au plan marocain d’autonomie au Sahara.

Au lendemain des entretiens du chef du gouvernement espagnol avec le roi Mohammed VI, le 21 février à Rabat, le PP avait demandé la comparution de P. Sanchez à la Chambre basse du Parlement afin qu’il explique aux députés les circonstances de sa visite au Maroc. La formation d’opposition avait exigé du Premier ministre des éclaircissements sur l’organisation de son déplacement à Rabat. La première force politique à la Chambre basse et au Sénat voulait aussi savoir la nature des dossiers que le leader socialiste avait examinés dans la capitale marocaine avec le souverain et le chef de l’exécutif, Aziz Akhannouch.

La question du Sahara est régulièrement instrumentalisée par le PP pour fragiliser le gouvernement, au même titre que le projet d’amnistie au profit des indépendantistes catalans, et le scandale des masques qui risque d’ébranler les fondements du PSOE.

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