Interpellé mercredi par des journalistes sur la façon dont l’administration Joe Biden équilibrait ses efforts pour pousser l’Arabie saoudite à respecter les droits de l’homme, tout en souhaitant que Riyad l’aide à résoudre la crise énergétique actuelle et prenne des mesures pour normaliser ses relations avec Israël, le chef de la diplomatie US a relevé la complexité du dossier. « Lorsque nous sommes arrivés au pouvoir, le président Biden était déterminé à recalibrer les relations avec l’Arabie saoudite et à s’assurer que cette relation servait nos propres intérêts, ainsi que nos valeurs, à mesure que nous avancions. Mais il s’agit aussi de préserver cette relation, car elle nous aide aussi à accomplir de nombreuses choses importantes, et c’est en grande partie ce que nous avons fait », a dit A. Blinken, cité par les médias israéliens.
« L’Arabie saoudite est un partenaire essentiel pour nous dans la lutte contre l’extrémisme dans la région, dans la gestion des défis posés par l’Iran, et aussi, je l’espère, dans la poursuite du processus d’établissement de relations entre Israël et ses voisins, tant proches qu’éloignés, par la poursuite et l’élargissement des accords de normalisation », a-t-il ajouté.
J. Biden qui avait promis de « faire de l’Arabie Saoudite un « paria » en réponse à l’assassinat brutal du journaliste Jamal Khashoggi », a décidé de se rendre à Ryad à la fin du mois, rapporte le New York Times, qui explique que ce « ce rétablissement des relations avec le royaume riche en pétrole» intervient alors que la Maison Blanche cherche « à réduire le prix de l’essence qui flambe aux États-Unis».
« Joe Biden juge nécessaire de courtiser d’autres producteurs d’énergie, afin de remplacer le pétrole russe et stabiliser les cours mondiaux », souligne encore le quotidien US qui dénonce « le revirement majeur » du président américain, « le triomphe de la realpolitik sur l’indignation morale ».
Le voyage de Joe Biden à Ryad et sa rencontre prévue avec le prince héritier Mohamed Ben Salman « va soulever de nouveaux doutes sur la promesse de l’administration Biden de garder les droits de l’homme au centre de sa politique étrangère », estime également le Washington Post qui fustige « la longue histoire des abus de l’Arabie Saoudite, notamment envers les femmes ». Et il n’est même pas sûr, commente encore le média américain « que cette initiative fera baisser de manière substantielle le prix du pétrole ».