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Départ des forces étrangères d’Irak : La résistance déterminée à poursuivre ses attaques

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L’Irak et les États-Unis vont lancer des discussions qui devraient déboucher sur un « calendrier précis » déterminant « la durée de la présence » de la coalition internationale dirigée par les USA et devant initier « une réduction progressive » de ses effectifs, a annoncé le 25 janvier la diplomatie irakienne. La résistance irakienne nourrit bien des doutes sur le départ définitif des forces étrangères et affirme sa détermination à mener ses opérations de résistance.
Départ des forces étrangères d’Irak : La résistance déterminée à poursuivre ses attaques

Des « groupes de travail » dans le cadre d’une « commission militaire » conjointe vont notamment évaluer le « danger » posé par le groupe takfiro-wahhabite Daech « et cela en vue de réaliser ce calendrier précis », a précisé le ministère irakien des Affaires étrangères. Lloyd Austin, chef du Pentagone, a confirmé que la commission militaire serait lancée « dans les prochains jours », a rapporté CNN.

La veille, Reuters relatait que Washington était prêt à « entamer des négociations sur la fin » de la coalition internationale en Irak « et sur la manière de la remplacer par des relations bilatérales ».

L’agence de presse britannique révélait qu’Alina Romanowski, ambassadrice américaine en Irak, avait transmis le 23 janvier un message en ce sens à Fouad Hussein, ministre irakien des Affaires étrangères. « Ce faisant, les États-Unis ont abandonné les conditions préalables selon lesquelles les attaques contre eux par des groupes militants irakiens soutenus par l’Iran en Irak devraient d’abord cesser, ont indiqué trois sources », toujours selon Reuters. Pour sa part, le gouvernement de Bagdad a déclaré qu’une lettre « importante » avait été remise et que le Premier ministre l’étudierait attentivement.

Depuis la guerre israélienne contre Gaza, lancée le 7 octobre et soutenue par les USA, les bases américaines en Syrie et en Irak sont régulièrement prises pour cible par la Resistance irakienne, en soutien à Gaza. Les soldats américains ont été pris pour cible plus de 150 fois.

Par ailleurs, des frappes américaines ont visé le 24 janvier les Brigades du Hezbollah irakien, faction affiliée aux anciens paramilitaires du Hachd al-Chaabi, dans le secteur de Jurf al-Sakhr à une soixantaine de kilomètres au sud de la capitale Bagdad, ainsi que dans la région d’Al-Qaïm, à la frontière avec la Syrie voisine. Les bombardements dans le secteur d’Al-Qaïm ont fait deux martyrs et deux blessés. Washington a de surcroît revendiqué la frappe qui a assassiné le 4 janvier, dans la capitale irakienne, un cadre de la Résistance irakienne.

Mohammed Chia al-Soudani, patron de l’Exécutif irakien, avait réagi en affirmant le 5 janvier « sa position ferme et de principe visant à mettre fin à l’existence de la coalition internationale une fois que les justifications de son existence auront pris fin », a rapporté le média irakien Al-Hora. Il avait également réitéré sa demande lors du sommet économique de Davos. Il a estimé que mettre un terme à la mission de ces troupes étrangères était « une nécessité» pour la sécurité et la stabilité » du pays.

En attendant, les États-Unis qui disposent de la plus grande ambassade US au monde à Bagdad, dans la fameuse « zone verte », maintiennent encore 2 500 soldats en Irak.

« La réponse de la Résistance islamique sera de poursuivre ses opérations […] contre la présence étrangère », et cela « jusqu’à ce que soient avérés leurs véritables intentions et le sérieux de leur engagement à retirer leurs forces », a -t-elle fait savoir vendredi.

Le feu vert donné par Washington à ces discussions « n’aurait pas été possible sans les frappes de la Résistance », selon un communiqué publié sur l’application Telegram. Toutefois la résistance voit dans cet assentiment américain « une tentative de rebattre les cartes […] et de gagner du temps ».

 À Washington, Sabrina Singh, porte-parole adjointe du ministère de la Défense, a indiqué à des journalistes que la taille des effectifs militaires américains en Irak ferait « certainement partie des discussions à mesure que les choses progressent ». Un haut responsable de la Défense américaine a lui assuré que le dispositif n’était « pas une négociation sur le retrait des forces américaines d’Irak ». Les États-Unis déploient environ 2 500 soldats en Irak et près de 900 illégalement en Syrie voisine, engagés au sein de la coalition internationale qu’ils ont créée en 2014 pour combattre le groupe terroriste Daech.
La Russie estime que la présence américaine en Syrie est « la principale raison de l’instabilité persistante » dans le pays, a déclaré jeudi Alexandre Lavrentiev, représentant spécial du président russe pour le règlement syrien. Une présence, militaire, « dans deux régions » a-t-il précisé, « au-delà de l’Euphrate et dans la zone d’Al-Tanf ». Selon, l’émissaire russe, l’Iran et la Turquie « expriment des positions similaires ».

« Ce n’est un secret pour personne qu’ils restent en Syrie sous prétexte de poursuivre la lutte contre l’État islamique mais nous savons, et les faits sont fiables, que les Américains utilisent les mêmes militants de l’EI pour déstabiliser la situation dans les régions de Syrie contrôlées par le gouvernement syrien », a-t-il par ailleurs déclaré.

Les propos d’A. Lavrentiev font écho à ceux du président syrien. En 2018, Bachar el-Assad avait déjà indiqué que la présence américaine et britannique était « une invasion », la qualifiant de « coloniale ». Les 900 soldats américains présent sur le sol syrien sont stationnés à l’est de l’Euphrate et soutiennent les Forces démocratiques syriennes (FDS) majoritairement composées de Kurdes. Cette présence est d’autant plus problématique pour le gouvernement syrien qu’elle l’empêche de reprendre la main sur les réserves pétrolières qui se trouvent dans cette zone.

Les Américains sont également présents à la frontière jordanienne dans la zone d’Al-Tanf. D’une surface de 55 km2, cette zone demeure stratégique, permettant à Washington de fournir un appui à différents groupes, notamment l’armée syrienne libre (ASL) qui s’oppose au gouvernement.

A.Lavrentiev explique également que par le passé « les Américains ont élaboré des projets de création d’une entité quasi-étatique dans le nord de la Syrie, maintenant ils essayent de réaliser un projet similaire dans le sud du pays pour créer un État druze ». Dans le gouvernorat de Soueïda, la région est majoritairement peuplée de Druzes, population qui a historiquement gardé une relative autonomie. Selon un accord tacite avec Damas, les Druzes se tenaient loin des affrontements en Syrie à condition d’être exemptés de service militaire. Aujourd’hui, la province est régulièrement le théâtre de manifestations s’opposant à Assad. L’émissaire russe a conclu en déclarant : « il est évident que le peuple syrien ne soutient pas ces projets et que la majorité des Kurdes et des Druzes sont favorables à la préservation d’une Syrie unie ».

Par ailleurs les Américains ont mis en place de nombreuses sanctions économiques contre Damas. Promulguée en décembre 2019, la loi César (Caesar Syria Civilian Protection Act of 2019) empêche littéralement la Syrie de commercer avec l’extérieur et d’importer des produits. De ce fait, la population subit de plein fouet les mesures coercitives américaines avec son lot de pénuries. En 2023, selon les chiffres de l’ONU, plus de 90% de la population syrienne vivait sous le seuil de pauvreté.

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