Présent lors de la cérémonie de réception, le général Michael Langley, commandant de l’AFRICOM, a souligné l’impact de cet investissement sur la posture de défense marocaine. « Par l’acquisition de ces hélicoptères Apache, le Maroc réalise un saut capacitaire majeur, renforçant ainsi sa sécurité et sa position stratégique dans la région », a-t-il déclaré en rappelant le rôle clé du Royaume en tant qu’allié majeur des États-Unis hors OTAN.
L’intégration des Apache dans l’arsenal marocain s’accompagne d’un programme de formation intensif. À ce jour, 24 pilotes des FRA ont été formés aux États-Unis, dont cinq instructeurs, tandis que trois autres sont en formation. L’objectif est d’atteindre une pleine capacité opérationnelle de l’escadron dans un délai de six mois.
Développé en 2012, l’AH-64E, représente une des versions les plus évoluées de l’Apache. Doté d’une connectivité numérique avancée, de moteurs plus puissants et d’une capacité de contrôle de drones, il dispose également d’une autonomie de plus de 450 km et peut atteindre une vitesse de 278 km/h.
Selon le lieutenant-colonel James Anderson, chef du Bureau de la coopération sécuritaire à Rabat, ces nouveaux appareils renforceront considérablement la capacité des FRA à sécuriser les frontières et à faire face aux menaces terroristes régionales.
Une base aérienne à l’extrême sud
Par ailleurs, d’après La Razon, quotidien espagnol, le Maroc envisagerait de construire un aéroport militaire dans l’extrême sud du Sahara destiné à contrer la menace terroristes des groupes actifs au Sahel. Ce projet, qui impliquerait une coopération avec les États-Unis et la France, viserait à combler le vide sécuritairelaissé par le retrait progressif des forces occidentales de la région.
L’expansion des groupes terroristes au Sahel, aggravée par l’effondrement des structures étatiques dans plusieurs pays, pousse le Maroc à renforcer sa stratégie de lutte contre le terrorisme. Selon le journal proche des sécuritaires espagnols, Rabat prévoirait d’ériger une base aérienne militaire dans l’extrême sud du Sahara. Cet aéroport servirait de plateforme avancée pour le déploiement de drones et d’avions de combat, avec pour objectif de mener des frappes ciblées contre les sanctuaires terroristes au Sahel.
Si l’emplacement exact du futur aéroport n’a pas été révélé, ce projet s’inscrit dans une dynamique plus large de coopération sécuritaire entre le Maroc et ses alliés occidentaux, notamment les États-Unis et la France. Les opérations aériennes seraient menées en concertation avec les autorités locales, qui font face à une recrudescence des attaques djihadistes contre les infrastructures stratégiques et les populations civiles.
Au-delà du Sahel, la menace terroriste pèse directement sur le Maroc. Une récente opération des services de renseignement marocains a permis de démanteler une cellule affiliée à l’État islamique-Sahel, active dans neuf villes du Royaume. Douze individus ont été arrêtés et un important arsenal, incluant des explosifs et des armes à feu, a été saisi à Errachidia et près de la frontière algérienne. Selon les enquêteurs, cette cellule planifiait des attentats d’envergure contre des cibles urbaines sensibles souligne La Razon.
Face à cette menace croissante, le Maroc renforce ses capacités de surveillance et d’intervention. Depuis plusieurs années, Rabat multiplie les accords de coopération sécuritaire avec les puissances occidentales et modernise ses forces armées. L’éventuelle construction d’un aéroport militaire stratégique marquerait une nouvelle étape dans cette politique, visant à empêcher les groupes terroristes de s’implanter durablement dans la région.
Ce projet intervient dans un contexte où le paysage sécuritaire du Sahel est en pleine mutation. Le retrait progressif des forces françaises et la montée en puissance des régimes militaires dans plusieurs pays sahéliens ont créé un vide que les groupes armés exploitent. Dans ce contexte, le Maroc semble vouloir s’imposer comme un acteur clé de la lutte contre le terrorisme en Afrique, en anticipant les menaces avant qu’elles ne se rapprochent de ses frontières et de l’Europe.
Selon le Global Terrorism Index, l’Afrique subsaharienne est désormais considérée comme « le nouvel épicentre du terrorisme mondial », avec les pays du Sahel représentant 48% des décès liés au terrorisme dans le monde.