« L’aspiration pour les règlements en yuans plutôt qu’en dollars dans le commerce et l’investissement, est l’un des nombreux moyens par lesquels Pékin entend réduire sa dépendance au dollar et empêcher à Washington d’étrangler financièrement la Chine », indique le journal.
Guo Tingting, vice-ministre chinois du Commerce, avait précédemment annoncé que la Chine et le Brésil avaient conclu un accord sur les échanges en yuans. Selon le ministre, les deux pays comptent élargir leur coopération dans le domaine de l’alimentation et des minéraux.
De même, Pékin souhaite promouvoir les transactions en devises nationales avec l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), son plus grand partenaire commercial. Il a déjà conclu des accords sur l’emploi des monnaies nationales avec certains pays membres de l’ASEAN tels que l’Indonésie, le Vietnam et le Cambodge.
La même source ajoute que les dirigeants chinois cherchent également à utiliser le yuan dans le commerce du pétrole brut avec les pays du Moyen-Orient. Ce qui sera susceptible de représenter un défi potentiel au pétrodollar. L’Irak a annoncé en février qu’il accepterait les transactions en yuans. La semaine dernière, le géant pétrolier public China National Offshore Oil Corporation a versé des yuans à Total Energies dans le cadre d’un accord de gaz naturel liquéfié négocié par la Shanghai Petroleum and Natural Gas Exchange, note CSMP.
L’expansion du yuan est limitée par le fait qu’il est moins convertible que le dollar ou l’euro. De plus, la Chine exerce des contrôles stricts sur le mouvement des capitaux. Le yuan ne représente que 2,19% des paiements mondiaux, 3,5% des opérations de change mondiales, 2,69% des réserves détenues par les banques centrales et 12,28% du panier de devises des droits de tirage spéciaux du Fonds monétaire international (FMI), précise le journal.
Le Brésil et la Chine ont précédemment annoncé la création d’une chambre de compensation pour effectuer des échanges sans faire recours au dollar, ainsi que pour accorder des prêts en devises nationales. Les deux pays comptent faciliter ainsi leurs échanges commerciaux et se débarrasser de leur dépendance au dollar dans les relations bilatérales.
Fin mars, le Président russe s’est déclaré favorable à l’utilisation du yuan dans les échanges entre la Russie et les pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine. La Russie où les deux tiers du commerce avec la Chine se font déjà en roubles et en yuans, va elle-même accentuer sa position en la matière.