« L’Afrique du Sud demeure préoccupée par l’occupation continue du Sahara occidental par le Maroc. Le peuple du Sahara occidental a le droit de déterminer son propre destin », a entonné à cette occasion C. Ramaphosa. Et de préciser que « les Nations Unies et l’Union africaine doivent accélérer le processus de résolution de cette question, conformément aux dispositions de l’accord de cessez-le-feu de 1991, aux résolutions de l’ONU et à l’avis juridique des institutions internationales et continentales. »
Mercredi à Johannesburg, des manifestants, tous membres de l’ANC, ont invité leur chef à « établir une différence entre la question du Sahara et la question de la Palestine, puisque la Palestine elle-même soutient le Maroc et ne reconnaît pas les Sahraouis ». Les manifestants rassemblés devant le siège de l’ANC ont aussi réclamé une amélioration des relations avec le Maroc. « Alors que les pays soutiennent la lutte légitime de la Palestine pour la liberté et la justice, la question du Sahara occidental est perçue différemment par de nombreux pays, en particulier en Afrique, où la majorité des pays africains reconnaissent la souveraineté du Maroc sur le territoire du Sahara occidental », expliquent-ils.
« La protestation a mis en évidence une profonde fracture entre les fidèles du parti concernant l’orientation de la politique étrangère de l’ANC, en particulier son engagement de longue date envers le peuple sahraoui », note un même média sud-africain.
Cette manifestation intervient deux mois après la réunion du 7 octobre à Rabat, entre Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, et une délégation sud-africaine conduite par Obed Bapela, député et vice-président du Comité des relations internationales du parti Congrès National Africain.
Le responsable sud-africain avait, d’ailleurs, appelé à une intensification des relations économiques et commerciales entre son pays et le royaume. Un appel immédiatement rejeté par la direction de l’ANC. La formation du président Ramaphosa avait même décidé de relever O. Bapela, ancien ministre à la Présidence, de ses fonctions partisanes.