D. Trump est prêt à redéfinir ses priorités géopolitiques au détriment de l’Ukraine si cela lui permet de décrocher le Nobel de la paix. C’est ce qu’affirme J. Bolton dans une interview accordée le 30 mai à El País. Selon l’ancien haut conseiller à la sécurité nationale, le président américain considère ce prix comme une obsession depuis qu’il a été attribué à Barack Obama, qu’il juge « immérité ». « Tout ce que Trump veut, c’est le Nobel de la paix », déclare J. Bolton. « Que ce soit pour l’Ukraine, pour le Proche-Orient ou pour la médiation entre l’Inde et le Pakistan, cela lui est égal ».
Pour l’ancien conseiller, si la paix en Ukraine semble hors de portée, D. Trump changera simplement de stratégie pour cibler une autre région, notamment le Proche-Orient, où il pourrait obtenir un résultat rapide. Cette logique expliquerait notamment l’intensification récente de contacts américains avec Téhéran.
Toujours selon El País, D. Trump aurait mandaté Steve Witkoff, son émissaire, pour entamer des discussions avec l’Iran. L’objectif : parvenir à un accord sur le programme nucléaire iranien, excluant Israël des négociations. J. Bolton souligne que D. Trump cherche avant tout un succès diplomatique visible, peu importe les implications stratégiques réelles. Pour lui, « la substance de ce qui est négocié importe peu, tant qu’un accord est signé ». Concernant l’Ukraine, Il estime que le Président milliardaire pourrait quitter la table des négociations dès lors que « la Russie ne ferait pas les concessions espérées ».
Des responsables américains, comme Keith Kellogg, avaient déjà évoqué cette possibilité. D. Trump considérerait le conflit ukrainien comme un « fardeau inutile » et chercherait à s’en défaire. J. Bolton ajoute également que D. Trump ne se préoccupe plus des conséquences politiques de ses décisions, n’ayant pas l’intention de briguer un troisième mandat. Il s’agirait avant tout pour lui de préserver sa réputation historique, peu importe les impacts immédiats sur ses alliés ou sur les institutions comme l’OTAN.
D. Trump voudrait utiliser le théâtre du Proche-Orient, notamment les tensions entre l’Iran et Israël, comme tremplin parfait pour le Nobel. Une paix négociée dans cette région pourrait lui offrir un prestige international qu’il ne semble plus espérer obtenir via l’Ukraine.
À noter que D. Trump a déjà été nominé au prix Nobel de la paix, notamment en lien avec les accords d’Abraham. Mais ces efforts sont aujourd’hui perçus par ses anciens collaborateurs comme motivés non par une volonté de paix durable, mais par une quête personnelle de reconnaissance.