« Le matin du 4 juin, l’ennemi a lancé une offensive de grande envergure dans cinq secteurs du front dans la direction du sud de la région de Donetsk », a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué, sans préciser le lieu exact de la bataille. « L’ennemi n’a pas atteint son but, il n’a pas réussi », a-t-il ajouté. Une vidéo montrant des blindés ukrainiens, filmés depuis les airs en train d’être détruits par les forces russes, étaye les affirmations de Moscou. Toujours selon le ministère russe de la Défense, l’armée ukrainienne a mené cette offensive dans plusieurs endroits du Donbass au moyen de six bataillons mécanisés et de deux bataillons de chars.
Des positions russes auraient également été attaquées dans la région de Zaporijjia. Lundi matin, « les forces ukrainiennes ont lancé une attaque, et de plus grande envergure qu’hier (…). La situation est alarmante », a indiqué Vladimir Rogov, responsable russe dans la région, cité par l’agence officielle TASS.
Les autorités ukrainiennes gardent le silence face à ces affirmations. Elles interviennent alors que Kiev affirme depuis des mois préparer une grande contre-offensive dans le but de récupérer les pans de territoires perdus. Dans une vidéo publiée dimanche, l’armée ukrainienne a semblé appeler les soldats à garder le silence et a déclaré qu’il n’y aurait pas d’annonce sur le début de cette offensive.
Outre la ligne de front du Donbass, des combats ont aussi éclaté dimanche en Russie, dans la région de Belgorod entre l’armée russe et des combattants russes pro-ukrainiens, selon le gouverneur régional. Les villages proches de la frontière ont été intensément bombardés par l’Ukraine depuis une semaine, forçant des milliers de personnes à fuir vers Belgorod, la grande ville de la région. Au total, au moins sept personnes y ont trouvé la mort.
Sur le plan diplomatique, de « nombreuses difficultés » empêchent en l’état Russie et Ukraine d’entamer des pourparlers de paix, a estimé vendredi 2 juin, l’émissaire chinois pour l’Ukraine, de retour à Pékin après une tournée en Europe. La Chine poursuivra sa mission de médiation et renverra d’autres missions en Ukraine. L’émissaire chinois de retour d’Europe, qui ne ramène pas la paix, mais estime que toutes les parties soutiennent un règlement politique du conflit : « Nous pensons qu’à travers nos échanges avec toutes les parties, avec la partie ukrainienne, nous sentons, ressentons profondément que la crise en Ukraine ne pourra finalement être résolue que par le dialogue et la négociation. Au cours de cette visite, j’ai également eu l’impression que malgré les difficultés, toutes les parties soutiennent une solution politique à la crise en Ukraine. »
Pour sauver des vies et trouver une solution politique à la crise, il est important d’arrêter d’envoyer des armes sur le champ de bataille, ajoute le haut diplomate chinois. « Si nous voulons vraiment arrêter la guerre, sauver des vies et obtenir la paix, nous ne devrions pas envoyer des armes sur le champ de bataille », a-t-il déclaré.
La Chine salue également les initiatives du Brésil, de l’Afrique du Sud et des pays d’Afrique qui prônent le dialogue et assure, via son émissaire, qu’elle continuera d’envoyer des délégations en Ukraine et en Russie pour trouver une issue négociée au conflit : « C’était notre première mission et ce n’est pas la dernière ».
Fin mai, Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, avait évoqué avec Li Hui de « sérieux obstacles » à la recherche d’une solution pacifique au conflit. De son côté, Dmytro Kouleba, chef de la diplomatie ukrainienne, avait signifié à l’émissaire, quelques jours plus tôt, que Kiev n’accepterait « aucune proposition qui impliquerait la perte de ses territoires ou le gel du conflit ».
Pékin a proposé en février un plan en 12 points pour mettre fin à la guerre, accueilli avec scepticisme par les Occidentaux. Le président Xi Jinping s’est rendu à Moscou en mars, apportant un soutien symbolique à Vladimir Poutine face aux Occidentaux.
Tôt ce vendredi, plusieurs drones ukrainiens ont également été abattus près de Koursk, autre ville russe située à proximité de l’Ukraine, selon le gouverneur de la région, qui a demandé aux habitants de « rester calmes ». Ces attaques pour le pouvoir russe ne sont pas une urgence de premier ordre, mais bien une préoccupation. Un conseil de sécurité ordinaire s’est tenu le même jour.
« Aujourd’hui, nous traiterons des questions habituelles qui concernent la sécurité de la Russie, en l’occurrence la sécurité politique intérieure, en tenant compte des efforts que nos détracteurs déploient toujours afin de bouleverser la situation à l’intérieur de la Fédération de Russie. Et vous et moi devons tout faire pour les empêcher de le faire en aucune circonstance », a déclaré le président russe.
Dans ses différents discours, V. Poutine vante souvent la patience et la résilience du peuple russe. Pendant ce temps-là, l’armée russe continue à afficher dans sa communication des avancées. À la mi-journée, elle a affirmé avoir touché cette nuit en Ukraine « des systèmes de défense antiaérienne couvrant des infrastructures militaires clés ».
Le ministère russe de la Défense avait annoncé le jour même que l’armée de l’air avait lancé une frappe globale, utilisant des armes aériennes à longue portée, contre les systèmes de défense aérienne ukrainiens, couvrant les principales infrastructures militaires vitales en Ukraine, et toutes les cibles ont été atteintes avec succès. Le ministère a déclaré, dans un communiqué, qu’un dépôt de munitions appartenant à la 103e brigade de défense régionale des forces du régime de Kiev a été détruit près de la ville de Kislovka dans la province de Kharkov. Plus, l’aviation, les forces de missiles et l’artillerie des groupes des Forces armées russes ont frappé 96 unités d’artillerie des Forces armées ukrainiennes, sur des positions de tir, des effectifs et du matériel militaire dans 73 districts.
Dans l’axe de Kobiansk, des frappes aériennes et des tirs d’artillerie du groupe de forces Ouest ont touché des unités ukrainiennes dans les districts d’Yrestovoy et de Masyotovka de la province de Kharkov. Dans le district de Novosilovsky de la République populaire de Louhansk, les activités d’un groupe ukrainien de sabotage et de reconnaissance ont été contrecarrées. Le communiqué ajoute qu’environ 70 soldats ukrainiens, 3 véhicules militaires, un lanceur Grad, en plus d’un canon D-30 et un autre Msta-B ont été détruits.
Dans l’axe Krasny-Lyman, l’aviation et l’artillerie du groupe de forces Centre ont frappé des unités des Forces armées ukrainiennes dans les régions de Kozmino de la République populaire de Lougansk et de Torskoye de la République populaire de Donetsk. Plus de 60 soldats ukrainiens ont été tués, deux véhicules militaires, deux pièces d’artillerie Gvozdika, deux obusiers D-20 et un autre Msta-B ont été détruits.
Dans la direction de Donetsk, le groupe de forces sud a mené des frappes dans la région d’Avdiivka, et les unités Akhmat poursuivent leurs actions offensives dans la direction de Mariinsky.
Dans cette direction, plus de 50 soldats ukrainiens ont été tués, 4 véhicules blindés de combat, 2 camionnettes, 3 obusiers D-20, 2 véhicules de combat Grad, 2 systèmes d’artillerie M777 et un canon automoteur ont été détruits.
« Dans les directions sud de Donetsk et Zaporozhye, les frappes aériennes et d’artillerie du groupe Vostok ont détruit des unités ukrainiennes dans les régions de Vodiane et Pavlovka de la République populaire de Donetsk et Malaya Tokmashka et Shcherbaki dans la région de Zaporozhye », poursuit le communiqué. Précisant qu’ « environ 150 soldats ukrainiens, deux véhicules, une unité d’artillerie automotrice polonaise Krab et un obusier D-20 ont été éliminés, et une station de contrôle au sol pour les drones a été détruite dans ces zones. »
Dans l’axe de Kherson, les pertes de Kiev se sont élevées à plus de 30 soldats ukrainiens, deux camionnettes et un canon Msta B, en plus d’un canon M777 de fabrication américaine.